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HUGO: Les Contemplations (Fiche de lecture)

Publié le 18/11/2010

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hugo

La connaissance s'offre au poète-voyant dans «Les Mages« (VI, 23) ;

la genèse du monde et le message divin sont révélés aux hommes dans

«Ce que dit la bouche d'ombre«, conclusion de 786 vers.

«Car les choses et l'être ont un grand dialogue.

Tout parle ; l'air qui passe et l'alcyon qui vogue,

Le brin d'herbe, la fleur, le germe, l'élément.

T'imaginais-tu donc l'univers autrement ? [...]

Tout parle ? Écoute bien.

C'est que vents, ondes, flammes,

Arbres, roseaux, rochers, tout vit !

Tout est plein d'âmes.«

hugo

« Victor Hugo a produit une oeuvre immense et a excellé dans tous les genres, narratif, dramatique et poétique.

Sonoeuvre poétique, abondante et variée, débute par les oeuvres de jeunesse rassemblées dans le recueil Odes et Ballades de 1828.

Dans Les Orientales, en 1829, le poète choisit l'art pour l'art dans une description de la Grèce, sujet alors à la mode, où il fait preuve d'une grande virtuosité.

Les Feuilles d'automne (1831) est un recueil plus intimiste, qui fait contrepoint aux événements politiques et aux remous qui ont entouré la création d' Hernani.

En 1835, Les Chants du crépuscule se teinte du pessimisme d'une année de crise dans la vie du poète.

Son lyrisme s'élargit dans les recueils suivants, Les Voix intérieures (1837) et Les Rayons et les Ombres (1840) ; le personnage d'Olympio devient le porte-parole du poète, auquel Hugo assigne déjà une très haute mission.

En 1853, l'épopée lesChâtiments est née de la fureur de Hugo après le coup d'État de décembre 1851 et constitue une satire violente et passionnée contre Napoléon III qui vaut l'exil à son auteur. 0> Les Contemplations est l'oeuvre majeure, écrite en exil et publiée en 1856, recueil d'une richesse et d'une variété très grandes, sorte de biographie poétique présentée en deux parties, «Autrefois» et «Aujourd'hui», encadrantl'année 1843, date de la mort de Léopoldine.

Après ce deuil, pendant presque dix ans, Victor Hugo ne publie rien ; ladeuxième grande épreuve de sa vie, l'exil, va le ramener à l'écriture.

Le souvenir de sa fille ne sera évoqué que troisans après, à l'occasion de la mort à vingt ans d'une autre jeune fille, en 1846, Claire Pradier, fille de Juliette Drouetet du sculpteur Pradier.

Lorsque le recueil des Châtiments paraît, en 1853, Victor Hugo, l'esprit libéré, peut se tourner vers lui-même ; c'est l'origine des Contemplations.

En 1859, La Légende des siècles, complétée en 1877 et 1883, est une somme poétique qui évoque l'histoire de l'humanité au long d'une gigantesque épopée. 1 .

LE LIVRE D'UN MORT Dans la préface des Contemplations, Hugo met le lecteur en garde : «Ce livre doit être lu comme on lirait le livre d'un mort.

[...] C'est une âme qui se raconte dans ces deuxvolumes : Autrefois, aujourd'hui.

Un abîme les sépare, le tombeau.» Livre d'un mort, parce que dans son exil aux îles anglo-normandes, Victor Hugo a été initié aux tables tournantes : ilest convaincu de l'immortalité des âmes et se sent compatriote des morts : Léopoldine, Claire, Charles Vacquerie, lejeune mari de Léopoldine qui a péri avec elle, les parents du poète, ses frères.

Il aspire souvent à la mort pour lui-même, et certains poèmes des Contemplations en sont l'écho : «J'ai des pleurs à mon oeil qui pense, Des trous à ma robe en lambeaux ; Je n'ai rien à la conscience ; Ouvre, tombeau.» (VI, 24) Les souvenirs de sa «jeunesse morte» sont dans le premier tome du recueil, «Autrefois».

Le livre I, «Aurore», décritl'enfance, l'adolescence, le désir amoureux ; mais aussi les luttes politiques, l'idéal romantique défini avec vervedans «Réponse à un acte d'accusation» (I, 7).

Le livre III, «Les luttes et les rêves», charnière entre les deux tomes,délaisse les illusions du passé ; le regard du poète se porte sur les malheurs qui l'entourent, évoquant le sort desmisérables de la nature et de la société dans le poème «Melancholia» (III, 2).

Le poète prépare dans ce livre lesrévélations religieuses de la deuxième partie du recueil ; «Magnitudo parvi» (Grandeur du petit) établit ainsi d'étroites correspondances entre la nature, l'homme et l'univers. Le livre IV, «Pauca meae» (Quelques vers pour ma fille), dit la quotidienneté de la souffrance du père et montre une autre voie de la connaissance, celle du coeur.

Le deuxième poème de cette partie est daté du 15 février 1843, datedu mariage de Léopoldine et Charles Vacquerie.

Puis la date de sa mort, 4 septembre 1843, est isolée dans la page,le silence ne prenant fin que «Trois ans après», titre du poème suivant. La mort est à l'oeuvre dans l'univers entier, et certains poèmes des Contemplations ont parfois la tonalité des danses macabres, comme Mors (IV, 16): «Je vis cette faucheuse.

Elle était dans son champ.

Elle allait à grands pas moissonnant etfauchant, Noir squelette laissant passer le crépuscule.» Enfants, jeunes filles, hommes célèbres, conquérants, amants et maîtresses, riches et pauvres, «Tous y viendront».Mais le dernier vers de Mors éclaire l'ensemble du poème et lui donne son sens ; la faucheuse impitoyable est accompagnée de l'ange au sourire : «Derrière elle, le front baigné de douces flammes, Un ange souriant portait la gerbe d'âmes.» En effet, dans la deuxième partie des Contemplations, le deuil universel se transforme ; la mort joue son rôle de passage ou d'étape dans le progrès des âmes, dans l'échelle de la connaissance.

Le livre IV se termine sur. »

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