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l'huître

Publié le 10/12/2012

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I) Une démarche scientifique et méthodique Une approche en trois temps, de l'extérieur vers l'intérieur. Premier paragraphe : L'aspect extérieur. Description de la coquille et de la résistance qu'elle oppose au dégustateur / voyeur. Deuxième paragraphe : Description de l'huître ouverte. Dernier paragraphe : découverte de la perle "L'huître" se présente comme un poème en prose conforme à l'intention pongienne de la "définition-description". ( choix d'un titre simple ( emploi du présent de vérité générale (temps du dictionnaire encyclopédique) ( abondance des adjectifs : "moyen", "rugueuse", "unie" ( le texte se focalise en apparence sur l'objectivité de l'objet, d'où les tournures impersonnelles ("il faut"), l'usage du pronom indéfini ("l'on"), le présentatif ("c'est") ( Ponge ( Ponge s'intéresse à toutes les caractéristiques physiques de l'huître. L'évocation des caractéristiques physiques s'effectue d'abord à partir d'une comparaison avec le galet : "grosseur d'un galet", "apparence plus rugueuse", "couleur moins unie". La méthode utilisée par Ponge consiste ici à rapprocher l'objet étudié d'un autre objet qui lui ressemble extérieurement afin d'en noter les différences. Cette comparaison permet de préciser les dimensions et la forme ("grosseur d'un galet moyen"), "l'apparence" et signale des nuances au niveau de la couleur ("couleur moins unie"). Une autre mention liée à l'apparence figure dans le second paragraphe ("sachet visqueux") et une information liée aux dimensions dans le dernier paragraphe ("formule" qui signifie "de petite forme"). Ponge décline également les différentes couleurs que l'on peut distinguer : "blanchâtre" (pour la coquille), "noirâtre" et "verdâtre" (pour l'in...

« Méthode objective, scientifique mais aussi poétique Travail sur le signifiant Rapport entre le signifiant et la chose II) Une démarche poétique et subjective Le parti pris des choses = prendre parti c’est-à-dire exprimer une opinion, une vision personnelle. « L’huître » multiplie les adjectifs au suffixe à la fois péjoratif et flou : « blanchâtre », « verdâtre », « noirâtre ». Il y a un rejet d’un certain objectivisme et l’élection d’une poétique de l’à peu-près (ce que souligne également la définition par approximation avec le galet). Il y a d’autres connotations : Certains termes connotent la pureté physique ou spirituelle (évocation des « cieux », du « firmament », de la lumière, de la perle), d’autres renvoient au contraire à la saleté ou la souillure (« le sachet visqueux et verdâtre »).

L’expression oxymorique souligne d’ailleurs ce caractère contrasté de l’huître. Il y a également métaphorisation.

La poétique pongienne part de l’objet et ouvre vers deux directions antagonistes : l’anthropomorphisme et la cosmologie. Le corps humain, au travail, est inscrit explicitement (« doigts », « ongles »), mais implicitement aussi : l’adverbe « opiniâtrement » tend à personnifier le mollusque en évoquant son aptitude à résister à l’homme.

L’huître est féminisée à travers l’évocation de la « dentelle noirâtre ».

La personnification est prolongée avec « gosier » et « perle » ( étymologie : en latin perna signifie jambe) De plus, les verbes de mouvement (« flue et reflue », « une formule perle ») contribue aussi à rendre l’huître vivante. Mais l’huître est également un microcosme : « c’est un monde opiniâtrement clos ».

Le texte file cette métaphore (« halos », « cieux », « mare »), proposant au passage une parodie de la Genèse (« cieux d’en dessus », « cieux d’en dessous).

La chose la plus petite est comme telle résumé du monde, reflet du macrocosme et en l’huître coexistent le ciel, la mer et la terre ferme (porosité avec le règne minéral introduite par la comparaison avec le galet). Le poète tente de rendre compte de la forme de l'objet par la forme du texte. · On constate que les deux paragraphes qui concernent l'huître ouverte correspondent à quelques mots près au "volume" textuel du premier paragraphe qui décrit l'huître fermée  On a donc l'impression qu'en refermant l'une sur l'autre, les deux dernières parties du texte (les deux valves du mollusque), on retrouve l'ensemble homogène et compact que constituait l'huître close (paragraphe 1) · Les paragraphes deux et trois peuvent faire songer, par leur différence de grandeur, aux deux valves dissymétriques de l'huître, la partie creuse contenant l'ensemble du "sachet visqueux et verdâtre" (paragraphe 2) et la partie plate les concrétions nacrées qui le recouvrent (paragraphe 3).

Le dernier paragraphe est plus court parce que la perle est « rare » et surtout qu’elle occupe moins de place dans la coquille que le mollusque. Ponge utilise des procédés qui suggèrent ® le caractère feuilleté de la coquille de l'huître avec le doublement des consonnes : "grosseur", "apparence", "brillamment". ® la double face de la coquille avec les rythmes binaires : "l'huître est d'une apparence […] d'une couleur ; "un couteau ébréché et peu franc", "à boire et à manger", "qui flue et reflue" ® la rugosité de la coquille avec le jeu sur les sonorités : consonne + r (ces deux phonèmes apparaissent plus de quarante fois dans le texte ▪ tr : "huître", "blanchâtre", "opiniâtrement", "travail", "verdâtre". ▪ pr : "reprendre", "proprement" ▪ br : "brillamment", "ébréché" ▪ gr : "grossier", "grosseur". »

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