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Hume: La nature humaine

Publié le 05/01/2004

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hume

« 3.

De l'esprit humain à l'entendement humain. A.

La constitution du monde naturel. Les objets de ma perception ont une relative constance que je remarque.

Cependant, dire que ces choses sontrégulièrement les mêmes, ou changent selon des processus réguliers à chaque fois que je les perçois, ce n'est pasdire qu'elles ont la même existence en elles-mêmes, indépendamment de mes perceptions.

Les choses nousparaissent bien continuer à exister lorsque nous ne les percevons pas, mais nos passions disparaissent lorsque nousn'y pensons plus. De même, rien ne garantit que ces choses qui se ressemblent, et que je perçois, sont à chaque fois les mêmes :cependant, il me semble que la cohérence du monde est plus grande si j'admets l'identité d'une chose, et lacontinuité de son existence.

Certes, une multitude de changements l'affecte en ses parties, pourtant la relation decausalité se maintient entre ses parties, même si celles-ci changent : l'identité d'une chose est comme celle d'unerépublique, dont les membres meurent et se renouvellent, mais dont l'organisation et l'unité sont permanentes. Qu'une chose soit la même et qu'elle existe en permanence, voilà ce que je m'imagine, mais ce dont je ne sauraism'assurer absolument.

Habitué à toujours percevoir les mêmes choses dans le même ordre, l'esprit conçoit qu'il enest de même lorsqu'il ne perçoit pas : les choses sont plus cohérentes ainsi. Les fondements d'un monde tel que nous le concevons ne sont pas assurés en théorie : il est impossible dedémontrer que quelque chose existe.

Cependant, quels que soient les doutes que je puis concevoir quant à lanature, il faut bien céder à son courant, et se conduire comme les autres hommes.

Il ne faut pas cesser de croireau cours du monde parce qu'il nous semble contradictoire ou curieux.

L'interrogation est aussi une attitude naturelle: Hume trouve du plaisir dans la pratique de son scepticisme, c'est là l'origine de sa philosophie. B.

De la sympathie à la société humaine. Le fond de l'esprit humain est l'imagination.

L'imagination est la même en tous : il n'y a rien qu'un homme puisseconcevoir que je ne puisse concevoir aussi.

L'universalité de l'imagination est le fondement de la sympathie.

Lasympathie consiste à ressentir vivement ce que nous imaginons qu'autrui ressent.

Reposant sur l'imagination, elleest entraînée par celle-ci : elle peut ainsi s'étendre vers ce que ressentira autrui dans l'avenir : elle petit ainsi selaisser diriger par mes associations d'idées propres, et me faire imaginer qu'autrui ressent ce qu'il ne ressent pas. La sympathie définit une famille ou un clan.

Elle est plus naturelle que l'égoïsme.

L'amour des hommes est partial : ils'exerce dans une communauté contre une autre communauté.

En effet, personne n'a les mêmes sympathiesqu'autrui : la pluralité des partialités aboutit à la violence.

La sympathie est donc à la fois le moteur naturel de lasociété et son plus grand obstacle. Des égoïsmes devraient se limiter en société : des sympathies doivent s'additionner, se fondre les unes dans lesautres plutôt que se heurter.

Parce que, naturellement.

l'homme est moins égoïste qu'il ne sympathise, laconstitution d'une société repose moins sur une limitation réciproque et une modération que sur un développementplus fort des tendances de l'homme.

Le problème moral et social est de passer des sympathies qui s'excluentnaturellement à un tout institutionnellement constitué, qui les inclue et les étende. L'institution est l'invention positive de moyens indirects de satisfaction des passions partiales.

Il y a autantd'institutions que d'inventions de l'imagination possibles : c'est la diversité du monde culturel.

La morale et la justicene sont pas des principes uniques, mais l'effet d'une réflexion, dans l'imagination, de la passion de sympathie quicherche à s'étendre.

Les institutions ne sont pas le résultat d'une réflexion sur les intérêts particuliers, mais d'uneréflexion de ces intérêts particuliers, qui cherchent à s'étendre sans se heurter. Ainsi, il n'y a pas de combat entre la raison et les passions.

La raison seule est impuissante à déterminer la volonté :elle n'est que l'instrument de la passion, ou l'arme que des impulsions contradictoires dressent les unes contre lesautres.

De la même façon, le motif d'une action vertueuse ne peut être précisément que cette action estvertueuse.

L'homme n'est moral que s'il l'est par inclination naturelle : ainsi le père qui ne s'occupe de ses enfantsque parce qu'il le doit est monstrueux.. »

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