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Qu'est-ce qu'une idée ?

Publié le 17/01/2004

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L'idée peut être définie comme souvenir de sensation. L'idée comme moyen d'action Les idées ont une fonction pratique, ce ne sont pas de simples jeux de l'esprit ou des souvenirs sans but. On retient les idées pour leur fonction pratique, elles ont leur fin dans l'action. Les mathématiques par exemple se révèlent être un formidable moyen d'action sur la matière. Les idées peuvent donc être définies avec Bergson comme des centres virtuels d'action. II : L'idée et la pensée L'idée comme rupture avec la pensée courante Platon distingue nettement les idées et la pensée. La pensée est l'ensemble des sensations, perceptions, croyances que nous brassons dans notre vie mentale. La pensée court entre ces modes de représentation mentales soumis aux rapports de force des passions et du pouvoir et elle ne peut former que des « opinions », c'est à dire des croyances qui ne se rapportent pas au réel. L'idée quant à elle, a une existence autonome, elle n'est pas un simple segment de la pensée subjective, elle est au delà de la vie mentale. Contrairement aux opinions qui masquent la réalité, l'idée est la réalité elle même en tant qu'elle est une, la même pour tous et autonome.

« PHOO--------------------------------------------------~ LA NOTION D'IDEE 3e groupe de · notions L'usage courant donne à ce mot un sens assez vague qui apparaît dans des expressions telles que : « avoir une idée», «n'avoir pas la moindre idée» de ce qu'il convient de dire ou de faire, «donner à quelqu'un une idée de ce qu'on a soi-même éprouvé», etc ...

Efforcez-vous pourtant de l'expliciter.

Ce sera pour vous un moyen très efficace, sinon de retrouver et de comprendre parfaitement les significations très précises et particulières que les philosophes dont nous avons parlé - PLA TON, DESCARTES, HUME et KANT -ont données chacun à ce terme, du moins de mieux en saisir l'originalité et de mieux apercevoir la pertinence - et les difficultés -des conséquences philosophiques qui se rattachent à chacune d'elles dans les théories de la connaissance des uns et des autres.

C'est depuis KANT et par suite de la distinction tout à fait fondamentale qu'il a établie entre l'entendement et la raison, que l'on oppose souvent l'idée au concept.

Il ne faudrait donc pas oublier le sens et la portée de cette opposition si vous deviez traiter un sujet de dissertation où figure l'un de ces deux termes, non plus que les différences capitales séparant les conceptions empiristes et intellectualistes du concept et de l'idée.

C'est dire aussi, comme nous n'avons cessé de vous le rappeler, que le problème philosophique le plus important qui se rattache à ce terme, et qui traverse d'ailleurs toute l'histoire de la philosophie, est celui de l'origine de nos idées, de nos idées morales, politiques, religieuses, esthétiques, philosophiques et scientifiques.

Voici enfin un texte de DESCARTES qui souligne bien l'importance de cette notion.

Il est extrait de la troisième Méditation métaphysique : «Et certes, puisque je n'ai aucune raison de croire qu'il y ait quelque Dieu qui soit trompeur, et même que je n'aie pas encore considéré celles qui prouvent qu'il y a un Dieu, la raison de douter qui dépend seulement de cette opinion est bien légère, et pour ainsi dire métaphysique.

Mais afin de la pouvoir tout à fait ôter, je dois examiner s'il y a un Dieu, sitôt que l'occasion s'en présentera; et si je trouve qu'il y en ait un, je dois aussi examiner s'il peut être trompeur; car, sans la connaissance de ces deux vérités, je ne vois pas que je puisse jamais être certain d'aucune chose.

Et afin que je puisse avoir occasion d'examiner cela sans interrompre l'ordre de méditer que je me suis proposé, qui est de passer par degrés des notions que je trouverai les premières en mon esprit à celles que j'y pourrai trouver par après, il faut ici que je divise toutes mes pensées en certains genres, et que je considère dans lesquels de ces genres il y a proprement de la vérité ou de l'erreur.

Entre mes pensées, quelques-unes sont comme les images des choses, et c'est à celles-là seules que convient proprement le nom d'idée; comme lorsque je me représente une homme, ou une chimère, ou le ciel, ou un ange, ou Dieu même.

D'autres, outre cela, ont quelques autres formes; comme lorsque je veux, que je crains, que j'affirme ou que je nie; je conçois bien alors quelque chose comme le sujet de l'action de mon esprit, mais j'ajoute aussi quelque autre chose par cette action à l'idée que j'ai de cette chose là; et de ce genre de pensées, les unes sont appelées volontés ou affections, et les autres jugements.

Maintenant, pour ce qui concerne les idées, si on les considère seulement en elles-mêmes, et qu'on ne les rapporte point à quelque autre chose, elles ne peuvent, à proprement parler, être fausses; car soit que j'imagine une chèvre ou une chimère, il n'est pas moins vrai que j'imagine l'une ou l'autre.

Il ne faut pas craindre aussi qu'il se puisse rencontrer de la fausseté dans les affections ou volontés; car, encore que je puisse désirer des choses mauvaises ou même qui ne furent jamais, toutefois il n'est pas pour cela moins vrai que je les désire.

Ainsi il ne reste plus que les seuls jugements dans lesquels je dois prendre garde soigneusement de ne me point tromper.

Or la principale erreur et la plus ordinaire qui s'y puisse rencontrer consiste en ce que je juge que les idées qui sont en moi sont semblables ou conformes à des choses qui sont hors de moi; car certainement si je considérais seulement les idées comme de certains modes ou façons de ma pensée, sans les vouloir rapporter à quelque autre chose d'extérieur, à peine me pourraient-elles donner occasion de faillir.

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