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L'idée d'inconscient exclut-elle l'idée de liberté ?

Publié le 01/03/2005

Extrait du document

C'est donc la conscience qui fait l'existence de l'homme comme être libre.

II : L'idée d'inconscient rend ambiguë la liberté de la conscience

1)      La conscience comme marionnette de l'inconscient. Freud compare l'inconscient à la partie immergée d'un ice berg. Il y aurait des causes souterraines, inaccessibles à la conscience, qui détermineraient celle ci. Ces causes sont étrangères au moi conscient, c'est pourquoi Freud ne parle pas de « moi intime « à propos de l'inconscient, mais il le dénomme le « ça «.

2)      L'idée d'inconscient est contradictoire avec celle de sujet autonome. Les sciences humaines (histoire, sociologie, psychologie...) ont montré que la conscience était tissée des déterminations extérieures à elle, autrement dit, d'un inconscient large et polymorphe. Michel Foucault a parlé d'une « mort de l'homme «, signifiant par là que l'idée de l'homme libre avait fortement été mise à mal par le développement des sciences humaines.

3)      La négativité de la conscience ne serait que son aveuglement sur elle même, comme un oeil qui ne se voit pas.

« extrêmement violent entre les normes conscientes (morales, esthétiques, sociales) et des désirs quibousculent et négligent ces règles.

Ce second groupe de désirs, le sujet les trouverait, s'il en avaitconscience, tellement monstrueux, qu'ils ne peuvent parvenir à la conscience que sous une forme voilée,déformée, indirecte : le lapsus, le rêve, ou le symptôme maladif.Le symptôme est donc un compromis entre le désir inconscient et inavouable que je subis, et les normesconscientes et morales que j'accepte.

« Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » signifie que je n'aipas conscience et que je ne maîtrise pas, ne contrôle pas une bonne part de ce qui se passe en moi-même,ce conflit, ce symptôme.L'hypothèse de l'inconscient est donc qu'une bonne partie de ce qui se passe en moi (dans mon âme, mapsyché) ne m'est pas connu, m'échappe, et cependant influe sur moi.

C'est ainsi qu'il faut comprendre notrepassage : la psychanalyse se propose de « montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propremaison, qu'il en est réduit à se contenter de renseignements vagues et fragmentaires sur ce qui se passe, endehors de sa conscience, dans sa vie psychique ».

La plupart des choses qui se passent dans l'âmeéchappent à la conscience.Pour Freud, o a surestimé le rôle de la conscience dans la vie de l'âme, et ainsi on s'est privé des moyens :• De comprendre bon nombre de phénomènes comme les lapsus et les rêves ;• De soigner un certain nombre de maladies, qui ne peuvent s'expliquer que par le conflit psychique qui agitele patient.Adopter l'hypothèse de l'inconscient permet de comprendre et de guérir, c'est un gain de sens et de pouvoir.Le but de la psychanalyse est alors de faire en sorte que l'individu, au lieu de subir les forces qu'il ignore etne contrôle pas , puisse recouvrer sa liberté.En effet, la psychanalyse découvre que « Je est un autre » pour reprendre Rimbaud.

Il y a en moi un autre ,un ensemble de forces, un inconscient qui me pousse à agir malgré moi.

Je subis un conflit dont je n'ai pasconscience, qui est souvent la trace d'un choc vécu durant l'enfance.

En ce sens je suis un être passif etagi, qui n'a ni le contrôle de lui-même, ni de son passé, un être scindé.

Le but de la cure est de faire ensorte que je prenne conscience de ce conflit, que je reprenne la maîtrise de mon histoire.

Au lieu de subir ceque je ne connais pas, je choisirai en toute conscience.

Au lieu de la « politique de l'autruche » del'inconscient, il y aura le choix d'un sujet maître de lui-même.Enfin, notre passage est important en ce que Freud y explique les résistances à la psychanalyse.

« Dans lecours des siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis ».

Avec Copernic,elle a montré à l'homme qu'in n'était pas au centre de l'univers.

Avec Darwin, elle est en train de montrer quel'homme est un animal comme les autres, qu'il y a en lui une origine animale.Ces deux sciences ont blessé l'orgueil humain, ont montré à l'homme que son sentiment de supériorité étaitnaïf et erroné.

C'est pourquoi les thèses de Copernic valut un procès à Galilée, devant l'Inquisition en 1633.C'est pourquoi les thèses de Darwin sont jugées à l'époque scandaleuse.

Les hommes refusent ce qui lesblesse et y opposent une farouche résistance.

Or, continue Freud : « Un troisième démenti sera infligé à lamégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu'iln'est seulement pas maître dans sa propre maison.

»L'individu est pluriel : il n'est pas seulement une conscience maîtresse d'elle-même ; il subit un inconscientqui le pousse à agir malgré lui.

Redécouvrir et explorer cette zone d'ombre en nous, cette force qui nous rendpassif, ce déchirement de l'homme reste le principal acquis de la psychanalyse. 2) L'idée d'inconscient est contradictoire avec celle de sujet autonome.

Les sciences humaines (histoire, sociologie, psychologie...) ont montré que la conscience était tissée des déterminations extérieures à elle,autrement dit, d'un inconscient large et polymorphe.

Michel Foucault a parlé d'une « mort de l'homme »,signifiant par là que l'idée de l'homme libre avait fortement été mise à mal par le développement des scienceshumaines. 3) La négativité de la conscience ne serait que son aveuglement sur elle même, comme un oeil qui ne se voitpas.

Leibniz dit que celui qui se croit libre est comme l'aiguille d'une boussole qui croirait qu'elle se meutlibrement alors qu'elle ignorerait les rapports de force qui déterminent son mouvement. III : L'idée d'inconscient n'exclut pas l'idée de liberté, il demande de la penser autrement. 1) Peut être ne faut il pas penser la liberté comme la capacité à prendre des décisions à l'écart du monde, dans la retraite spirituelle de sa conscience, mais plutôt de la liberté comme d'un accord du moi (conscientet inconscient) et du monde.

Bergson dit : « Nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité toute entière, quand ils l'expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblanceque l'on trouve parfois entre l'oeuvre et l'artiste.

». »

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