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L'idée d'un inconscient psychique exclue t-elle l'idée de liberté ?

Publié le 21/01/2005

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Ces faits psychiques refoulés sont en effet soumis à une censure qui évacue hors de la conscience (qui « refoule ») les désirs jugés incompatibles avec les exigences morales du sujet. « L'inconscient est le psychique lui-même et son essentielle réalité. » Freud, L'Interprétation des rêves, 1899. « Longtemps on a considéré la pensée consciente comme la pensée par excellence : maintenant seulement nous commençons à entrevoir la vérité, c'est-à-dire que la plus grande partie de notre activité intellectuelle s'effectue d'une façon inconsciente. » Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883. « Il faut éviter [...] de croire que l'inconscient est un autre Moi ; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses; une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller. Contre quoi il faut comprendre qu'il n'y a point de pensées en nous sinon par l'unique sujet, Je; cette remarque est d'ordre moral. » Alain, Éléments de philosophie, 1941. « L'inconscient est une méprise sur le Moi, c'est une idolâtrie du corps.

« Freud: On sait que beaucoup de personnes invoquent à l'encontre d'un déterminisme psychique absolu, leur conviction intime de l'existence d'un librearbitre.

Cette conviction refuse de s'incliner devant la croyance audéterminisme.

Comme tous les sentiments normaux, elle doit être justifiée parcertaines raisons.

Je crois cependant avoir remarqué qu'elle ne se manifestepas dans les grandes et importantes décisions ; dans ces occasions, onéprouve plutôt le sentiment d'une contrainte psychique, et on en convient :J'en suis là ; je ne puis faire autrement.

» Lorsqu'il s'agit, au contraire, derésolutions insignifiantes, indifférentes, on affirme volontiers qu'on aurait putout aussi bien se décider autrement, qu'on a agi librement, qu'on a accompliun acte de volonté non motivé.

Nos analyses ont montré qu'il n'est pasnécessaire de contester la légitimité de la conviction concernant l'existencedu libre arbitre.

La distinction entre la motivation consciente et la motivationinconsciente une fois établie, notre conviction nous apprend seulement que lamotivation inconsciente ne s'étend pas à toutes nos décisions motrices.Minima non curat praetor (le chef ne se soucie pas des détails).

Mais ce quireste ainsi non motivé d'un côté, reçoit ses motifs d'une autre source, del'inconscient, et il en résulte que le déterminisme psychique apparaît sanssolution de continuité. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Quelles sont les deux croyances simplistes que de nombreuses personnes opposent l'une à l'autre ?2 Que nous apprend la distinction entre motivations consciente et inconsciente ?3 Qu'en résulte-t-il quant à la nature du déterminisme psychique ? Réponses: 1 - La croyance en l'existence d'un libre arbitre et la croyance en l'existence d'un déterminisme psychique absolu.2 - Que la motivation consciente ne s'étend pas à toutes nos décisions, mais qu'elle s'applique cependant àcertaines d'entre elles, si bien que le libre arbitre peut existerdans ce second cas.3 - Ce déterminisme psychique n'est pas continu et constant : il n'est donc pas absolu. 2) L'idée d'inconscient est contradictoire avec celle de sujet autonome.

Les sciences humaines (histoire, sociologie, psychologie...) ont montré que la conscience était tissée des déterminations extérieures à elle,autrement dit, d'un inconscient large et polymorphe.

Michel Foucault a parlé d'une « mort de l'homme »,signifiant par là que l'idée de l'homme libre avait fortement été mise à mal par le développement des scienceshumaines. 3) La négativité de la conscience ne serait que son aveuglement sur elle même, comme un oeil qui ne se voitpas.

Leibniz dit que celui qui se croit libre est comme l'aiguille d'une boussole qui croirait qu'elle se meutlibrement alors qu'elle ignorerait les rapports de force qui déterminent son mouvement. III : L'idée d'inconscient n'exclut pas l'idée de liberté, il demande de la penser autrement. 1) Peut être ne faut il pas penser la liberté comme la capacité à prendre des décisions à l'écart du monde, dans la retraite spirituelle de sa conscience, mais plutôt de la liberté comme d'un accord du moi (conscientet inconscient) et du monde.

Bergson dit : « Nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité toute entière, quand ils l'expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblanceque l'on trouve parfois entre l'oeuvre et l'artiste.

». »

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