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Une idée vraie n'est-elle qu'une idée convaincante ?

Publié le 13/04/2005

Extrait du document

C'est en ce sens que l'on peut parler du début de l'expérimentation et de la rupture avec l'observation courante.Le trait de génie de Galilée consiste en l'association de la science et de la technique et en l'élaboration d'un mécanisme permettant de mesurer les rapports entre les paramètres sélectionnés. Le dispositif permet aussi de calculer les variations réciproques de l'espace et du temps et d'établir que la distance parcourue par le mobile est proportionnelle au carré du temps de la chute.Enfin, Galilée a su négliger ce qui devait l'être. ainsi, il n'a pas tenu compte des forces de frottement de la boule sur le plan ou de la résistance de l'air, qui, ralentissent la chute.Kant a su montrer en quoi l'expérimentation rompait avec l'observation : en quoi ici la théorie prenait le pas sur la simple réception de l'expérience première, et en quoi l'effort scientifique visait à poser une question précise à la nature, en inventant les moyens de la contraindre à nous répondre.« Lorsque Galilée fit rouler ses boules sur un plan incliné avec un degré d'inclination qu'il avait lui-même choisi [...] une lumière se leva pour tous les physiciens. Ils comprirent que la raison ne perçoit que ce qu'elle produit elle-même d'après ses propres plans, qu'elle doit prendre les devants [...] et forcer la nature à répondre à ses questions [.

Introduction :

 

La vérité est définie traditionnellement par la correspondance de l’esprit et de l’objet (définition que l’on doit à St Thomas d’Aquin). Une idée vraie serait donc une idée qui correspondrait avec l’objet dont elle est l’idée. Mais comment savons nous que nos idées correspondent à la réalité hors d’elles ?  Si c’est par une autre idée que nous expliquons la correspondance de nos idées et de la réalité, nous ne sommes pas plus avancés, il faudra encore justifier cette nouvelle idée.

Pour estimer que nos représentations mentales correspondent à la réalité hors d’elles, il faut qu’en nous une affection irréfléchie adhère à certaines idées. Cette adhésion subjective à des idées ou à des croyances, nous l’appelons « conviction «.

Mais nous qui ne tenons l’idée que par notre conviction, comment savoir si ce n’est pas nous qui l’avons créer de toutes pièces ? Peut être que l’idée que nous tenons pour vraie n’est faite que de notre conviction et qu’elle n’a aucun lien avec la réalité extérieure ?

 

Problématique :

Si c’est la conviction qui nous fait tenir certaines idées pour vraies, cela signifie t il que les idées vraies ne sont que des idées convaincantes,

« l'ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie....Après cela je considérai en général ce qui est requis à une proposition pour être vraie et certaine, carpuisque je venais d'en trouver une que je savais être telle, je pensais que je devais aussi savoir en quoiconsiste cette certitude.

Et ayant remarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci : je pense donc je suis, quim'assure que je dis la vérité sinon que je vois très clairement que pour penser il faut être : je jugeais queje pouvais prendre pour règle générale que les choses que nous concevons fort clairement et fortdistinctement sont toutes vraies.

» C'est donc dans l'intuition de l'évidence des idées claires et distinctes que Descartes situe le critère du vrai ; une perception claire de l'entendement étant « celle qui est présente et manifeste à un esprit attentif » et « distincte, celle qui est tellement précise et différente de toutes les autres, qu'elle ne comprend en soi que ce qui paraît manifestement à celui qui la considère comme il faut. » (« Principes », I, 45). III : Les idées vraies ne sont généralement pas convaincantes 1) Découvrir, pour un scientifique, signifie forger une idée neuve qui permet d'appréhender ce qui étaitencore invisible.

Nos convictions sont souvent ce que Gaston Bachelard appelle des « obstaclesépistémologiques », c'est-à-dire des idées qui nous empêchent de découvrir, de poser les bonnes questions,par ce qu'elles nous apportent des réponses toutes faites. C'est en terme d'obstacle qu'il faut poser le problème de laconnaissance scientifique. Bachelard a contribué à donner à l'épistémologie française ses lettres denoblesse, en particulier en déclarant dès les premières pages de « Laformation de l'esprit scientifique » (1938) : « C'est en terme d'obstacle qu'ilfaut poser le problème de la connaissance scientifique.

»Bachelard s ‘est battu contre deux idées fausses portant sur les sciences,répandues dans le public.

D'une part, celle qui veut que le savant arrive pourainsi dire l'esprit « vierge » devant les phénomènes à étudier, d'autre partcelle qui voit le développement des sciences comme une simple accumulationde connaissance, un progrès linéaire.En affirmant cette citation, il souhaite montrer les difficultés inhérentes àl'acte même de connaître.

Les obstacles à une connaissance scientifique neviennent pas d'abord de la complexité des phénomènes à étudier, mais despréjugés, des habitude de savoir, des héritages non interrogés.

« Quand il seprésente à la culture scientifique, l'esprit n'est jamais jeune.

Il est même trèsvieux, car il a l'âge de ses préjugés.

»La première bataille à livrer pour accéder à la connaissance scientifique estdonc une bataille contre soi-même, contre le sens commun auquel le savantadhère spontanément.

C'est une bataille contre l'opinion : « L'opinion pense mal, elle ne pense pas, elle traduit des besoins en connaissance.

» Ainsi les travaux de Bachelard peuvent-ils êtrecompris comme une « psychanalyse de la connaissance ».Mais il va plus loin : « En fait on connaît toujours contre une connaissance antérieure, en détruisant desconnaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même fait obstacle à la spiritualisation.

»Non seulement nous avons à nous défendre des préjugés communs, mais aussi des connaissances scientifiquesantérieures.

Bachelard a su se rendre très attentif aux périodes de crise et de révolution scientifique, celles où l'onpasse d'une théorie à une autre, d'un système à un autre, d'une méthode à une autre.

Si « La Formation de l'espritscientifique » est consacrée aux obstacles premiers et naturels de la connaissance scientifique, « Le Nouvel EspritScientifique » s'interroge sur les révolutions scientifiques contemporaines.

La relativité Einsteinienne, la naissance dela mécanique ondulatoire, l'émergence des mathématiques axiomatiques sont le résultats d'efforts pour penser « contre une connaissance antérieure », mais cette dernière prend alors moins l'aspect de nos préjugés naturels quede notre héritage scientifique, qu'il faut reconsidérer et réformer.Or, en prenant un exemple peu Bachelardien, on aimerait illustrer le propos de l'auteur : « Il y a rupture et non pascontinuité entre l'observation et l'expérimentation.

» En effet, si la science moderne prend naissance avecl'apparition de l'expérimentation, la croyance en l'observation, en l'expérience première et en ses prétendus faits estl'obstacle premier et majeur à la connaissance rationnelle.L'exemple le plus célèbre et le plus célébré reste le dispositif expérimental par lequel Galiléé, à l'aube du XVII ième,parvint à établir correctement la loi de la chute des corps.

Pour étudier cette chute des corps, Galilée ne se fie pasà l'observation commune, mais construit un dispositif, sélectionne les paramètres décisifs pour la loi qu'il veut établir,et invente le moyen de mesurer leurs variations réciproques.

Il s'agit simplement de faire rouler des boules dans uncanal rectiligne creusé dans un plan incliné.

Il suffit ensuite de mesurer le temps de chute de la boule en fonction dela distance parcourue.. »

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