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L'identité individuelle n'est-elle qu'une illusion ?

Publié le 13/04/2004

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illusion
Chaque individu réalise un certain concept contenu dans l'entendement divin. Au xviiie siècle, au concept de Dieu a succédé le concept de nature humaine, chaque homme étant un exemplaire particulier d'un concept universel : l'Homme. Du point de vue de l'idée ou de l'essence, c'est-à-dire dans le fond, tous les hommes sont semblables, quels que soient leur culture, leur époque ou leur statut social. Pour l'existentialisme athée tel que l'a pensé Sartre, Dieu n'existe pas, il n'y a pas d'origine unique au monde, ni de référent suprême. Il y a un donné d'origine : la réalité humaine, soit des individus qui d'abord existent avant de se définir par concepts. On surgit dans le monde et l'on se pense ensuite. Si l'homme est a priori indéfinissable, c'est qu'a priori il n'est rien tant qu'il ne s'est pas fait lui-même par un engagement dans le monde : "L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait." C.     Mais du même coup, nous ne sommes jamais complètement ce que nous sommes, puisque ce que nous sommes n'est pas donné comme quelque chose de nécessaire. Si nous nous fabriquons, nous construisons tous les jours par nos choix et nos engagements, cela signifie aussi que ceux-ci auraient toujours pu être autres que ce qu'ils sont.

  • identité:

Du latin idem, « même «. L'identité d'une chose, c'est ce qui fait qu'elle demeure la même à travers le temps, malgré les changements.

illusion

« entre m'imaginer que je l'aime moins, et l'aimer moins, quel dieu verrait la différence ? dans le domaine dessentiments, le réel ne se distingue pas de l'imaginaire.

Et, s'il suffit d'imaginer qu'on aime, pour aimer, ainsisuffit-il de se dire qu'on imagine aimer, quand on aime, pour aussitôt aimer moi, et même pour se détacher unpeu de ce qu'on aime – ou pour en détacher quelques cristaux.

Mais pour se dire cela ne faut-il pas déjàaimer un peu moins ? ».

Le sujet humain, parce qu'il lui incombe de choisir son être, sent qu'il n'est jamaiscomplètement son être, qu'il n'est ce qu'il est que pour autant qu'il décide de l'être, et que s'il décidait ducontraire, il ne le serait pas, justement parce qu'il y a un vide en lui, quelque chose qui reste indéfini et qu'ilrevient à lui seul de définir : son être même. Transition : il semblerait donc qu'il ne soit pas du tout évident de trouver ce « moi » qui serait le fondement de notre identité individuelle : le temps qui nous change nous montre à quel point nos caractéristiques sont fortuites etaccidentelles.

Mais même la simple réflexivité nous montre que l'identité individuelle que nous nous donnons esttoujours une construction que l'on peut déconstruire : l'identité individuelle semble donc être une illusion.

Pourtant,cette réflexivité ne nous montre-t-elle pas en même temps que nous sommes bien un individu identique, qui peut àtout moment se juger, s'examiner ? II.

L'identité individuelle comme certitude première A.

Descartes dans ses Méditations métaphysique pose le cogito comme substance pensante.

C'est là le premier point fixe et assuré que Descartes se donne pour reconstruirele monde et pour fonder la certitude de nos connaissances sur lemonde.

Or, l'âme est indivisible, contrairement à la matière, elle necontient aucune partie.

Toute la force du cogito réside en ce qu'aussi longtemps que je doute, il n'en reste pas moins que pour douter, jesuis.

La substance pensante est donc découverte en pleine période decrise, de doute absolu et hyperbolique.

L'existence d'une identitéindividuelle se fait néanmoins par la réflexivité : c'est parce que nonseulement je suis un être pensant, mais que je peux dire que je suis unêtre pensant, c'est-à-dire tenir des propos égologiques, dire « je » etporter un jugement sur ce que je suis que l'identité individuelle estassurée.

L'âme est donc bien une – il y a identité – et bien qu'ellepuisse être réflexive, c'est toujours l'âme unique et simple d'un individupensant.

B.

Hume reproche néanmoins à Descartes d'imaginer un moi toujours un plutôt que de le prouver.

Dans le Traité de la nature humaine au tome 1, livre IV chapitre 6, intitulé « de l'identité personnelle », ilexplique que je ne peux savoir à tout moment que « je » suis, puisquele « moi » en tant que tel n'est jamais perceptible : je peux tout justeavoir une série d'impressions distinctes et décousues de mes états.

Jesuis tantôt comme ci, tantôt comme ça, et cela ne donne en aucunefaçon un « moi » unifié, qui serait une substance.

Selon Hume, le moi est donc une illusion, une construction de l'imagination.

C.

Locke, dans les Essais sur l'entendement humain situe l'identité individuelle dans la mémoire : c'est parce qu'un être se souvient de ce qu'il a pensé et fait auparavant qu'il peut être considéré comme un seul etmême être tout au long de sa vie.

Pourtant, cela soulève quelques difficultés : ainsi Locke est-il amené à sedemandé si l'identité peut être maintenue lorsque la mémoire fait défaut.

Dieu peut-il par exemple nous jugerau jour du Jugement dernier et nous condamner pour des actes dont nous ne nous souvenons pas ? Transition : l'identité individuelle ne serait-elle pas une simple fiction de l'esprit, une production a posteriori qui vise à donner une unité rassurante à notre être dispersé ? III. L'identité individuelle a priori n'est pas l'identité personnelle empirique. »

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