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Ignore-t-on ses désirs ?

Publié le 21/07/2005

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  1.1 Le désir est l'indice d'un manque.   « -Essaye donc aussi, reprit Socrate, à propos de l'Amour, de nous dire s'il est amour de quelque chose ou de rien. -          Il est certainement l'amour de quelque chose. -          Garde donc dans ta mémoire, dit Socrate, de quoi il est amour, et réponds seulement à ceci : l'Amour désire-t-il ou non l'objet dont il est amour ? -          Il le désire, répondit-il. Mais, reprit Socrate, quand il désire et aime, a-t-il ce qu'il désire et aime, ou ne l'a-t-il pas ? -          Vraisemblablement il ne l'a pas, dit Agathon. -          Vois, continua Socrate, si, au lieu de vraisemblablement, il ne faut pas dire nécessairement que celui qui désire désire une chose qui lui manque et ne désire pas ce qui ne lui manque pas. [...] Cet homme donc, comme tous ceux qui désirent, désire ce qui n'est pas actuel ni présent ; ce qu'on n'a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour.

L’homme est un éternel insatisfait. Or cette insatisfaction prend sa source dans le désir. La nature imparfaite de l’homme permet d’expliquer son sentiment de manque, le fait de vouloir ce dont il ne dispose pas. Le désir, comme manque, meut l’homme vers ce qu’il n’a pas. En ce sens le désir doit bien être ressenti par l’homme en tant qu’il est la source de certaines de ses actions. L’irrésistible envie de boire ou de manger génère bien en l’homme une tension difficilement contrôlable vers l’objet du désir. Dans quelle mesure peut-on ignorer nos désirs ? La force qui nous pousse vers tel ou tel objet est bien ressentie par l’homme mais pas nécessairement maîtrisée. En ce sens le désir peut mouvoir l’homme sans que celui-ci ait conscience du fait que c’est le désir qui le meut et non sa liberté. Si servitude au désir il y a comment l’expliquer ? Il y a servitude face au désir dans la mesure où celui-ci est insatiable, il renaît de ses cendres. L’ignorance éprouvée par l’homme face au désir peut résider dans la non prise en compte de cette caractéristique du désir, dans l’illusion de la sérénité produite par la satisfaction du désir. Il peut s’agir également d’un autre type d’ignorance : l’inconscience ; l’individu n’ayant pas conscience du désir fondamental et essentiel qui meut ses actions. Cependant peut-on envisager qu’une régulation rationnelle des désirs ait lieu ? Sommes-nous condamnés à ignorer nos désirs ? Pour répondre à ces problèmes nous allons procéder en trois étapes. La première définit le désir et souligne son caractère insatiable afin de dénoncer l’illusion consistant à croire à la satisfaction sereine du désir. La deuxième étape envisage la possibilité d’une régulation des désirs. Enfin la dernière étape étudie ce que cache le fonctionnement même du désir au moyen de la psychanalyse.

 

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