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L'illusion, l'imagination, source d'erreur ?

Publié le 27/02/2004

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illusion
Aussi propose-t-il un principe simple, pour éviter l'erreur : nos jugements doivent toujours porter sur des idées "claires et distinctes". (Cf. Idée). En cas de doute, j'ai toujours la possibilité de suspendre mon jugement. L'illusion, un leurre * Étymologiquement, "illusion" vient du latin illusio qui signifie "tromperie" et de illudere, "se jouer de", "se moquer de".* L'illusion représente la limite de notre nature humaine sensible et la capacité que nous avons de nous mentir pour satisfaire nos désirs.* L'illusion est étrangère à la réalité et s'installe au niveau de la perception (ex.: mirage) ou de la croyance. Il n'est pas toujours possible de la dissiper (contrairement à l'erreur). Freud dira: «[Les idées religieuses] sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l'humanité; le secret de leur force est la force de ces désirs.

illusion

« • Si l'illusion est jugée par le sujet comme conformité avec la réalité, elle devient une erreur. L'imagination, instrument de la vérité ? • Étymologiquement, "imagination" vient du latin imaginatio, imago, "image".• L'imagination recrée la réalité plus qu'elle ne la crée.

Elle tient une place importante dans la recherche de laréalité, de la vérité.

Ainsi le physicien imagine des hypothèses ; le philosophe raisonne sur l'imagination pour fairecomprendre ce qu'un concept rationnel ne peut exprimer.• Mais l'imagination peut aussi avoir des effets pervers : par exemple, le paranoïaque imagine des faits qu'il croitconformes avec la réalité et qu'il tient donc pour vrais. « Est illusion le leurre qui subsiste, même quand on sait que l'objet supposé n'existe pas.

» Kant, Anthropologie dupoint de vue pragmatique, 1798. « L'opinion d'Aristote, d'après laquelle la vermine serait engendrée par l'ordure - opinion qui est encore celle dupeuple ignorant - était une erreur (...), alors que c'était une illusion de la part de Christophe Colomb, quand ilcroyait avoir trouvé une nouvelle route maritime des Indes.

La part de désir que comportait cette erreur estmanifeste.

» Freud, L'Avenir d'une illusion, 1927. « Les illusions diffèrent des erreurs en ce que le jugement y est implicite, au point que c'est l'apparence mêmedes choses qui nous semble changée.

» Alain, Éléments de philosophie, 1941. « L'homme est ainsi fait : dès lors qu'il a besoin d'un article de foi, dût-on le lui avoir réfuté de mille manières, il necessera pas de le tenir pour "vrai" ».

Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883. « Rien n'est plus libre que l'imagination humaine; bien qu'elle ne puisse déborder le stock primitif des idées fourniespar les sens externes et internes, elle a un pouvoir illimité de mêler, composer, séparer et diviser ces idées danstoutes les variétés de la fiction et de la rêverie.

» Hume, Enquête sur l'entendement humain, 1748. « Par l'imagination nous abandonnons le cours ordinaire des choses.

[...] Imaginer c'est s'absenter, c'est s'élancervers une vie nouvelle.

» Bachelard, L'Air et les Songes, 1943. « Grâce à l'imaginaire, l'imagination est essentiellementouverte, évasive.

Elle est dans le psychisme humain l'expérience même de l'ouverture, l'expérience même de lanouveauté.

» Bachelard, L'Air et les Songes, 1943. « L'imagination [...], c'est la conscience tout entière en tant qu'elle réalise sa liberté.

» Sartre, L'Imaginaire, 1940. « L'imagination est la folle du logis.

» Malebranche, De la Recherche de la vérité, 1674-1675. « Imagination — C'est cette partie dominante dans l'homme, cette maîtresse d'erreur et de fausseté, et d'autantplus fourbe qu'elle ne l'est pas toujours.

» Pascal, Pensées, 1670 (posth.) « Les hommes jugent des choses selon la disposition de leur cerveau et les imaginent plutôt qu'ils ne lesconnaissent.

» Spinoza, Éthique, 1677 (posth.) « Il est vraisemblable que le principal crédit des miracles, des visions, des enchantements et de tels effetsextraordinaires, vienne de la puissance de l'imagination agissant principalement contre les âmes du vulgaire, plusmolles.

» Montaigne, Essais, 1580-1588. « Qu'on loge un philosophe dans une cage de menus filets de fer clairsemés, qui soit suspendue au haut des toursNotre-Dame de Paris, il verra par raison évidente qu'il est impossible qu'il en tombe, et pourtant, il ne se sauraitgarder [...] que la vue de cette hauteur extrême ne l'épouvante et ne le transisse.

» Montaigne, Essais, 1580- 1588. Imagination : « Cette superbe puissance, ennemie de la raison, qui se plaît à la contrôler et à la dominer [...], aétabli dans l'homme une seconde nature.

» Pascal, Pensées, 1670 (posth.). »

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