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L'imagination est-elle incompatible avec la raison ?

Publié le 22/01/2004

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* Par opposition à l'intuition : faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de déduire des conséquences.

* Par opposition à la passion ou à la folie : pouvoir de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal.

* Par opposition à la foi : la « lumière naturelle «, naturellement présente en tout homme.

* Par opposition à l'expérience : faculté de fournir des principes a priori (c'est-à-dire indépendants de l'expérience)* Au sens objectif : principe d'explication, cause (exemple : les raisons d'un phénomène).* Argument destiné à légitimer un jugement ou une décision (exemple : donner ses raisons).

DIRECTIONS DE RECHERCHE

* Qu'est-ce qui peut amener à opposer l'imagination et la raison ? - Opposition image-concept ? - Opposition des « types de raisonnements « (l'imagination se fonde-t-elle uniquement sur l' « analogie «?)

* Réfléchir sur les différentes appréhensions que l'on peut avoir et de « l'imagination « et de « la raison «.

* Cette opposition de l'imagination et de la raison repose-t-elle sur une certaine façon d'appréhender le psychisme humain?

« forme supérieure de cette faculté, la seule que, en dehors du vocabulaire des psychologues, évoque le mot «imagination ».B.

En effet, il est plus juste de définir l'imagination : la faculté d'imaginer.Imaginer ne consiste pas simplement à former des images : je n'imagine pas une bagarre dont je fus témoin hier, jela revois ; sur le quai de la gare, je n'imagine pas le train s'immobilisant sous le hall, je le vois d'avance.Qui imagine construit par la pensée quelque chose qui n'existe pas ; cette imagination est créatrice ou, plusprécisément, inventive.Dans cette invention interviennent sans doute des images, mais elle ne se réduit pas à une combinaison d'images.Elle comporte aussi le recours à tout un savoir comportant notions générales, termes abstraits, symbolesconventionnels, etc.

Le philosophe qui disserte et même le mathématicien qui cherche la solution d'un problèmeimaginent comme l'architecte ou le peintre, quoique d'une manière un peu différente.

Aussi, bien qu'il soit classiqued'opposer concept et image, « imaginer » est souvent synonyme de « concevoir », c'est pour cela encore que nousavons pu dire : « Qui imagine construit par la pensée ».C'est de l'imagination inventrice, forme particulière de la pensée, que l'on peut se demander si elle n'est pasl'ennemie de la raison. II.

— LA FACULTÉ D'IMAGINER EST-ELLE ENNEMIE DE LA RAISON ? A.

La prédominance de la fonction imaginative aboutit souvent à une pensée irrationnelle ou déraisonnable.

Nous lesavons par expérience.On pourrait citer ici l'observation que Pascal emprunte à Montaigne : « Le plus grand philosophe du monde, sur uneplanche plus large qu'il ne faut, s'il y a au-dessous un précipice, quoique sa raison le convainque de sa sûreté, sonimagination prévaudra » (PASCAL). « Cette superbe puissance ennemie de la raison, qui se plaît à la contrôler et à la dominer, pour montrer combien elle peut en toutes choses a établi en l'homme uneseconde nature.

Elle a ses heureux, ses malheureux, ses sains, ses malades, ses riches,ses pauvres.

Elle fait croire, douter, nier la raison Elle suspend les sens, elle les fait sentir.Elle a ses fous et ses sages.

Et rien ne nous dépite davantage que de voir qu'elle remplitses hôtes d'une satisfaction autrement pleine et entière que la raison.

Qui dispense laréputation, qui donne le respect et la vénération aux personnes, aux ouvrages, aux lois,aux grands, sinon cette faculté imaginante.

Toutes les richesses de la terre sontinsuffisantes sans son consentement.

Ne diriez-vous pas que ce magistrat dont lavieillesse vénérable impose le respect à tout un peuple se gouverne par une raison pureet sublime, et qu'il juge des choses par leur nature sans s'arrêter à ces vainescirconstances qui ne frappent que l'imagination des faibles.

Voyez-le entrer dans unsermon, où il apporte un zèle tout dévot renforçant la solidité de sa raison par l'ardeur desa charité ; le voilà prêt à l'ouïr avec un respect exemplaire.

Que le prédicateur vienne àparaître, si la nature lui a donné une voix enrouée et un tour de visage bizarre, que sonbarbier l'ait mal rasé, si le hasard l'a encore barbouillé de surcroît, quelque grandes véritésqu'il annonce je parie la perte de la gravité de notre sénateur. Le plus grand philosophe du monde sur une planche plus large qu'il nefaut, s'il y a au-dessous un précipice, quoique sa raison le convainquede sa sûreté, son imagination prévaudra.

Plusieurs n'en sauraient soutenir la pensée sans pâlir et suer. (L'homme a bien eu raison d'allier ces deux puissances, quoique dans cette paix l'imagination ait bienamplement l'avantage, car dans la guerre elle l'a bien plus entier.

Jamais la raison ne surmonte totalementl'imagination, mais le contraire est ordinaire).

» Pascal, Pensée 44 (Lafuma). L'imagination est interposée entre la raison et les sens.

De la raison et les sens, Pascal dit que ce sont des « principes de vérités » ( Pensée 45 ), reprenant ainsi quelque chose de la thèse aristotélicienne.

Ils ne sont sources d'erreur que par leur relation, qui est accomplie par l'imagination.

Cette dernière, au lieu d'êtreneutre comme chez Aristote , apparaît comme une puissance maligne (« superbe » = idée d'arrogance et d'orgueil) qui trouble les opérations de la raison et le fonctionnement des sens. Les deux exemples pris par Pascal , celui d'un juste, celui d'un sage, manifestent tous deux le contraste entre une con duite fondée sur la raison (soutenue soit par la charité, soit par la vertu), et son dérèglement soudain par des perceptions qui détournent de l'essentiel(de ce qui constitue l'essence ou la nature intelligible des choses).

Le magistrat voit la figure du prédicateur, comme le philosophe est saisipar la vue de la planche.

C'est le choc de ces images perçues qui trouble leur jugement : il se rapporte à des « circonstances », non à la « nature » des choses. Vouloir que la raison fasse la guerre à l'imagination, c'est s'engager dans un combat perdu d'avance.

Il vaut donc mieux faire droit au pouvoir de l'imagination, faire la paix avec elle, même si elle se trouve par làinjustement avantagée.

Si on prend garde à cette remarque, on n'interprétera pas le texte qui suit comme unepure et simple condamnation de l'imagination.

Sans doute « l'appareil » (le terme s'entend comme dérivé de. »

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