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L'importance accordée a l'apparence corporelle aujourd'hui est-elle justifiée ?

Publié le 25/03/2004

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Le caractère modèle le corps Un front tourmenté trahit un caractère anxieux. Des lèvres charnues, une large bouche expriment la sensualité. Qui marche à petits pas, le dos voûté, confesse sa timidité... Balzac croyait en la physiognomonie. Elle avait, à ses yeux, valeur de «science exacte des âmes». D'où, dans ses romans, de longues et minutieuses descriptions de la morphologie des personnages. Un type physique détermine un type psychologique Le psychologue allemand Ernst Kretschmer (1888-1964) a voulu établir une corrélation entre morphologie et psychologie. Ainsi, le type «leptosome», c'est-à-dire mince, exprime une tendance à la schizophrénie, le type «pycnique» (petite taille, formes rondes) une tendance à la psychose maniaco-dépressive. Le type «athlétique», quant à lui, semble moins sujet à développer des pathologies mentales. Paraître = être Le philosophe français contemporain François Dagognet défend, contre la psychologie de l'intériorité, des idées audacieuses.

« l'âme. Le physique ne fait pas la vertuLe cerveau d'Anatole France était particulièrement petit.

Or, cet écrivain, qui reçut le prix Nobel, n'était pasvraiment un sot...

De même, Socrate, dit-on, était particulièrement laid.

Cela ne l'a pas empêché d'être lepremier grand philosophe et d'être un modèle d'intelligence et de sagesse. L'apparence est fille de l'imaginationPascal, pour qui l'imagination est «maîtresse d'erreur et de fausseté»(Pensées) ironise en parlant de l'apparat des magistrats, des médecins,des rois.

Ce n'est pas parce que l'on porte une blouse blanche que l'onest un homme de science.

L'imagination se laisse facilementimpressionner par les symboles de la puissance, du savoir, de l'autorité.L'imagination est la plus grande puissance d'erreur qui se puisse trouveren l'homme, et dont il ne peut se défaire.

Si elle était toujours fausse, ilsuffirait d'en prendre le contre-pied pour trouver la vérité, mais nous nesavons jamais si ce qu'elle nous représente est réel ou irréel.

N'étantpas la règle infaillible du mensonge, elle ne peut l'être de la vérité.

Ellereprésente le vrai et le faux avec la même indifférence.

Sa puissance depersuasion est infinie, même auprès des hommes les plus sages et lesplus raisonnables.

Elle emporte l'assentiment par surprise et sansdifficulté.

Les plus beaux discours de la rhétorique ne sont pas ceux quiparlent à notre raison mais à notre coeur.

La raison calcule, soupèse,compare, mesure, établit des rapports, mais elle est incapable de"mettre le prix aux choses".

C'est l'imagination qui nous fait estimer,blâmer, aimer ou détester, et non pas la raison dont elle se joue sansefforts.

L'imagination a produit en l'homme une seconde nature : "Elleremplit ses hôtes d'une satisfaction bien autrement pleine et entière que la raison." Ce que dit Kant de la physiognomonie est une juste analyse du rapport physionomie/psychologie.

On ne peut pasnier le fait que l'apparence physique d'une personne détermine notre sentiment d'attirance ou de répulsion.

Mais delà à fonder un jugement ferme et définitif sur les aptitudes intellectuelles, sur la psychologie d'un être, il y a un pasqu'il ne faut surtout pas franchir ! Les idées d'Ernst Kretschmer n'ont plus qu'un caractère anecdotique.

Au-delà del'apparence physique, qui relève essentiellement des modes, il y a cette richesse que tout être humain porte en lui.Accorder une trop grande importance au «physique», c'est finalement nier les différences, les particularités; croireindûment à des types, alors que les êtres humains se distinguent radicalement les uns des autres.. »

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