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L'important, c'est le Roman de la Rose

Publié le 14/12/2011

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Le Jardin de Déduit, qui n'est pas sans rappeler ces « paradis « de l'ancienne Perse, fort prisés à l'époque, et dont on trouve le reflet sur les tapisseries figurant des couples d'amants sur un fond de fleurs, ce Jardin allégorique est l'image d'un univers sans contraintes. Et les contraintes, dans le contexte du poème, sont purement morales. Comment s'étonner dès lors que la famille n'y apparaisse pas, que le mariage y soit ignoré ? C'est le seul règne du plaisir amoureux qui importe.

 

 

« 1924, lors du six centième anniversaire des Jeux, l'Académie a inauguré, dans l'hôtel d'As­ sezat où elle réside, la statue de l'illustre et imaginaire personne.

Il y a trente ans, la France retrouvait la liberté Pendant la guerre, un critique anglais écrL vait : « La France, depuis juin 1940, nous est devenue, pour un temps, aussi distante, aussi impénétrable que le Tibet.

Cette perte nous fait éprouver le sentiment que la moitié de l'Angleterre a été submergée par la mer...

C'est ainsi qu'avides de tout ce qui témoigne du moral et de l'intelligence de la France éter _ nelle, nous scrutons avec une émotion particu_ Iière les textes clandestins et nous sommes saisis de stupéfaction, d'émerveillement devant l'adresse, l'opiniâtreté, l'audace avec lesquelles sont surmontées les difficultés d'une telle en­ treprise.

Cette entreprise, qui consistait à publier sous le manteau les écrits d'écrivains décidés à ne pas jouer le jeu de l'Allemagne, pas plus qu'à accepter le gouvernement de Vichy, fut celle de l'éditeur Pierre Seghers.

Il vient de publier le récit d'une aventure courageuse qui dura quatre années et fut traversée de drames innom­ brables.

Avec La Résistance et ses poètes (France 1940-1945), Seghers se fait le biographe de la clandestinité et de l'ombre.

Le travail secret auquel il se livrait se faisait d'ailleurs au nez des Allemands et des collaborateurs puisqu'on se servait à l'occasion des plombs de la Pariser Zeitung ou de Paris-Soir, grâce aux emprunts forcés auxquels se livraient des typos travaillant dans ces 'journaux.

Mais cela, c'est l'anecdote.

Le reste, ce sont des noms de disparus, des visages, des textes : Eluard, Ara­ gon, Pierre Emmanuel, Loys Masson, Jules Supervielle, Max Jacob, Saint-John Perse, etc.

De la « drôle de guerre » à la libération de Paris, des débuts de la Résistance à la guérilla organisée, Pierre Seghers suit les événements qu'il a vécus presque au jour le jour avec un admirable sens de l'évocation.

Sa plume, avec ses souvenirs, retrouve Jean Paulhan, Jean Moulin, René Char.

Illustrant cette synthèse historique avec laquelle il faudra maintenant compter où on voit apparaître de jeunes poètes alors inconnus, naître le Chant des partisans ou mourir Max Jacob, le dernier tiers de l'ou­ vrage regroupe les poèmes les plus marquants de l'époque.

Ce véritable romancero de la Résis­ tance allie des noms glorieux à des inconnus ou des poèmes célèbres à des vers anonymes.

Au hasard, on citera : Robert DESNOS : « Pourtant; pensez à ceux qui sont muets et sourds - Car ils sont morts assassinés au petit jour ...

».

GuiLLEVIC : « Avec le chanvre on fait - Des toiles, des cordages.

- Avec le chanvre on fait - La lanière des fouets -Avec les main~ liées - On supporte le fouet »· Jean MARCÉNAC : « Quand ils bouclent leur ceinturon - Tintent les clés de nos prisons -­ Quand ils ont claqué les talons.

- Nos yeux se baissent sur la honte ».

Les grands prix de l'Académie française Le Grand prix de littérature de l'Académie française a été décerné à André DHÔTEL pour l'ensemble de son œuvre et notamment pour son roman : Le couvent des pinsons.

André Dhôtel, né en 1900 à Attigny (Moselle), universitaire de carrière, est le peintre de la vie quotidienne des campagnes et des villages de son pays qu'il décrit avec une minutie qu'il faudrait qualifier de réaliste si, au cours du récit, le lecteur n'avait subitement l'impression d'être pris au piège d'une écriture magique grâce à quoi se referment sur lui les portes de l'imaginaire, du rêve, et, en fin de compte, de la féerie.

C'est le cas en particulier du Couvent des pinsons où se découvre un univers étrange animé par la fille d'un pâtissier.

Parmi les autres romans d'André Dhôtel, il faut citer : Le village pathétique, Les rues dans l'aurore, Ce lieu déshérité, Le chemin du long voyage, L'enfant qui disait n'importe qlloi, Le paiJs où l'on n'arrive jamais (Prix Fémina en 1955).

Le Grand prix de poésie de l'Académie fran­ çaise a été décerné à Philippe SouPAULT ;>our son œuvre poétique.

Philippe Soupault est né le 2 août 1897 à Chaville, dans la banlieue parisienne.

Spécia­ liste de la révolution poétique, il n'a pas dix­ neuf ans qu'il attaque Dada dans un pamphlet intitulé Aquarium.

En 1919, il crée avec Breton et Aragon la revue Littérature (« La littérature existe, mais dans le cœur des imbéciles »).

La même année, il signe avec Breton Les champs magnétiques et publie La rose des vents que suit West wego en 1922.

Grand vo.ya_ geur, reporter, il écrit aussi des romans : Le nègre, Le bon apôtre; des essais et des biogra­ phies : Baudelaire, Eugène Labiche, Lautréa­ mont; des œuvres dramatiques : Vous m'ou­ blierez, Tous ensemble au bout du monde, La fille qui fait des miracles, etc.

Détaché dès 1929 du mouvement surréaliste, Philippe Sou­ pault a continué à composer des poèmes, mais son style a changé (Il 11 a un autre océan Ode à Londres bombardée, etc.).

' Le Grand prix des Lettres de la Ville de Paris a été décerné cette année à un médiéviste .

Jean FAVIER, né en 1932, auteur de neuf ou­ vrages historiques parfois fort spécialisés : Les contribuables parisiens à la fin de la guerre de Cent ans, mais qui sont aussi destinés à un public lettré : De Marco Polo à Christophe Colomb, 1250-1492.. »

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