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INCIPIT DE MODERATO CANTABILE DE DURAS

Publié le 13/04/2012

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duras

INTRODUCTION :

La vie de Marguerite Duras qui couvre la majeure partie du XXème siècle s’est trouvée lié de façon intime aux drames politiques et aux bouleversements de l’époque. Duras ne se voulant pas être de ces écrivains retirés du monde a souhaité faire apparaître dans ses œuvres le regard nouveau des romanciers du 20ème siècle bousculant ainsi l’horizon d’attente des lecteurs contemporains. L’étrangeté de son écriture se traduit par le titre de son roman Moderato Cantabile. Ce roman, paru en 1958, semble être l’accomplissement de son style d’écriture qu’elle avait recherché dans ses précédentes œuvres. Le succès de cette œuvre est tel qu’il a été porté sur l’écran deux ans plus tard par le metteur en scène Peter Brook  La réussite de cette œuvre s’explique entre autre par le modernisme que Duras apporte à la littérature comme il apparait dès le début de son roman moderato cantabile comme le montre ce texte qui est l’ incipit de l’œuvre

Cet extrait peut être divisé en trois parties : De la première ligne à « Je ne sais pas. «, nous avons la 1ère partie que nous pouvons remarquer que nous avons une banale leçon de piano  qui nous donne l’impression qu’il s’agit d’un banal incipit

De « Une femme, assise à trois mètres de là, soupira « à « je te l’ai 

duras

« musique, le point indique la fin d’une phrase, il marque une pause.

La musique est omniprésente dans cet incipit, elles’infiltre même dans les mots le son [k] évoque la dureté du coup, ou à la ligne1 Duras a recours a une aassonanceen [a] « demanda la dame », aussi nous pouvons remarquer que la partition en est un élément primordial puisque ceterme est répété à deux reprises l.1 et l.4, il semble d’ailleurs attirer toute l’attention de l’enfant. Le coup de crayon connote aussi la dureté de la dame qui s’oppose à la soumission semble-t-il de l’enfantcaractérisé par son immobilisme marqué par le verbe « rester » indiquant la persistance d’état et par l’adjectif« immobile ». Cet incipit semble être une banale leçon de piano, comme on peut le supposer grâce aux termes « clavier » et « crayon », car le crayon est un des objets qu’utilisent les professeurs de piano afin d’écrire sur les partitions.

Lelecteur suppose que l’action se déroule dans une salle où il y a un piano, cet incipit ne remplit pas sa fonctiontraditionnelle d’information quant au lieu. De plus, on peut souligner le fait que le narrateur est objectif, il se contente de décrire les paroles et les gestesdes personnages.

Nous n’avons de plus aucune description physique ou morale des personnages, et nous neconnaissons pas leur nom.

Si le narrateur désigne le professeur par « la dame », il semble qu’il s’appuie sur ladistance qu’a le personnage avec l’enfant3.

Duras dans cet incipit semble s’éloigner des incipit romanesquetraditionnel. — Et qu’est-ce que ça veut dire, moderato cantabile ? — Je ne sais pas. La banalité de la scène se retrouve dans l’usage du langage familier par l’emploi du terme complexe «qu’ est-ceque » . L’impasse sur les formules déclaratives renforce le dynamisme de l’incipit permettant une accélération entre le jeu dequestion /réponse. Cette absence de formules déclaratives peut aussi s’expliquer par la volonté du narrateur de ne livrer qu’un minimumd’informations.

C’est au lecteur de déchiffrer les structures discursives et de retrouver les énonciateurs de cesénoncés.

Duras semble ainsi refuser le lecteur passif des romans traditionnel dit balzaciens mais rechercherait unlecteur actif capable de réfléchir. L’absence de précision quant aux énonciateurs de ces phrases, nous invite à voir en filigrane l’auteur poser laquestion au lecteur.

Il y a ainsi deux types de lecteurs, ceux qui savent « ce que ça veut dire moderato cantabile »comme le professeur et la femme (comme on le voit ensuite) et ceux qui ne le savent pas comme l’enfant.

Mais plusque cette division, Duras semble souhaiter que le lecteur réfléchisse à la signification de ce titre qui constitue unedes clés fondamentales pour comprendre la construction de l’œuvre.

Moderato cantabile signifie moderé et chantant II/ Une femme, assise à trois mètres de là, soupira. — Tu es sûr de ne pas savoir ce que ça veut dire, moderato cantabile ? reprit la dame. L’atmosphère devient lourde, pesante.

Le confinement de l’espace donne l’impression d’un étouffement le3ème personnage se trouve à trois mètres des deux autres qui sont déjà près du piano.

La pression de la scène augmente par le soupir du troisième personnage qui connote l’exaspération.

Cette pression est augmentée par lesquestions de la dame , la non inversion du sujet et du verbe permet une accentuation sur le pronom personnel« tu ».

De plus, il semble que l’absence de réponse de l’enfant amène la dame à perdre ses moyens : elle neconstruit plus ses phrase correctement, contrairement à la première phrase , nous n’avons plus d’inversion entre lesujet et le verbe, le professeur emploi le pronom démonstratif « ça » qui est une variante familière de cela. L’enfant ne répondit pas.

La dame poussa un cri d’impuissance étouffé, tout en frappant de nouveau le clavier deson crayon.

Pas un cil de l’enfant ne bougea.

La dame se retourna. L’absence de réponse continu de l’enfant provoque la colère du professeur qui se manifeste par la voix « un crid’impuissance étouffé » et par le bruit « frappant de nouveau le clavier de son crayon ».

La musique étant faite desilence et de son, on peut ainsi affirmer que le dialogue entre l’enfant et la dame se rapproche de la musique.

Deplus, les assonances en [r] et en [k] évoque la dureté du coup donné par la dame Nous pouvons aussi souligner l’opposition de ces deux personnages, la dame se définit par le mouvement « seretourna » « frappant de nouveau le clavier de son crayon » et le bruit « elle poussa un cri » alors quel enfant secaractérise par le silence comme l’indique la structure négative « ne répondit pas » et par l’immobilisme de l’enfant« pas un cil de l’enfant ne bougea »,. »

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