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L'inconscient n'est-il qu'une conscience obscurcie ?

Publié le 10/01/2004

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conscience
se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas mare dans sa propre maison ». Freud, Introduction à la psychanalyse, 1917. « L'homme comme tout être vivant pense sans cesse, mais ne le sait pas; la pensée qui devient consciente n'en est que la plus petite partie, disons : la partie la plus médiocre et la plus superficielle. » Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883. « L'hypothèse de l'inconscient est nécessaire [...], parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires. » Freud, Métapsychologie, 1952 (posth.) « Il existe deux variétés d'inconscient : les faits psychiques latents, mais susceptibles de devenir conscients, et les faits psychiques refoulés qui, comme tels et livrés à eux-mêmes, sont incapables d'arriver à la conscience. [...] Nous réservons le nom d'inconscients aux faits psychiques refoulés.
conscience

« Leibniz dans l'Essai sur l'entendement humain lorsqu'il évoque les petitesperceptions.

Il montre ainsi que notre perception consciente est composéed'une infinité de petites perceptions.

Notre appétit conscient est composéd'une infinité de petits appétits.

Qu'est-ce qu'il veut dire quand il dit quenotre perception consciente est composée d'une infinité de petitesperceptions, exactement comme la perception du bruit de la mer estcomposée de la perception de toutes les gouttes d'eau ? Les passages duconscient à l'inconscient et de l'inconscient au conscient renvoient à uninconscient différentiel et pas à un inconscient d'opposition.

Or, c'estcomplètement différent de concevoir un inconscient qui exprime desdifférentiels de la conscience ou de concevoir un inconscient qui exprime uneforce qui s'oppose à la conscience et qui entre en conflit avec elle.

End'autres termes, chez Leibniz, il y a un rapport entre la conscience etl'inconscient, un rapport de différence à différences évanouissantes, chezFreud il y a un rapport d'opposition de forces. "D'ailleurs il y a mille marques qui font juger qu'il y a à tout moment uneinfinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion,c'est-à-dire des changements dans l'âme même dont nous ne nousapercevons pas, parce que les impressions sont ou trop petites ou en tropgrand nombre ou trop unies, en sorte qu'elles n'ont rien d'assez distinguant àpart, mais jointes à d'autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de sefaire sentir au moins confusément dans l'assemblage.

C'est ainsi que l'accoutumance fait que nous ne prenons pasgarde au mouvement d'un moulin ou à une chute d'eau, quand nous avons habité tout auprès depuis quelque temps.Ce n'est pas que ce mouvement ne frappe toujours nos organes, et qu'il ne se passe encore quelque chose dansl'âme qui y réponde, à cause de l'harmonie de l'âme et du corps, mais ces impressions qui sont dans l'âme et dans lecorps, destituées des attraits de la nouveauté, ne sont pas assez fortes pour s'attirer notre attention et notremémoire, attachées à des objets plus occupants.

Car toute attention demande de la mémoire, et souvent quandnous ne sommes plus admonestés pour ainsi dire et avertis de prendre garde, à quelques-unes de nos propresperceptions présentes, nous les laissons passer sans réflexion et même sans être remarquées ; mais si quelqu'unnous en avertit incontinent après et nous fait remarquer par exemple, quelque bruit qu'on vient d'entendre, nousnous en souvenons et nous nous apercevons d'en avoir eu tantôt quelque sentiment (...).

Et pour juger encoremieux des petites perceptions que nous ne saurions distinguer dans la foule, j'ai coutume de me servir de l'exempledu mugissement ou du bruit de la mer dont on est frappé quand on est au rivage.

Pour entendre ce bruit comme l'onfait, il faut bien qu'on entende les parties qui composent ce tout, c'est-à-dire les bruits de chaque vague, quoiquechacun de ces petits bruits ne se fasse connaître que dans l'assemblage confus de tous les autres ensemble, c'est-à-dire dans ce mugissement même, et ne se remarquerait pas si cette vague qui le fait était seule." Leibniz, Nouveaux Essais sur l'entendement humain Il y a donc en nous des pensées, des sentiments qui ne sont pas assez forts pour attirer notre attention.

Mais cesprocessus ne sont pas véritablement inconscients, au sens où Freud l'entend, car ils pourraient être renduspleinement et fortement conscients si on leur accordait une attention suffisante.Un peu dans la continuité de Leibniz, Bergson soutient, dans Matière et mémoire, que la conscience n'est pas toutnotre psychisme.

Elle en est la part intéressée à l'action et au présent.

La conscience a surtout pour rôle « deprésider à l'action et d'éclairer un choix ».

C'est pourquoi elle projette sa lumière « sur les antécédents immédiats dela décision et sur tous ceux des souvenirs passés qui peuvent s'organiser utilement avec eux ».

Le reste demeuredans l'ombre.. »

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