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LA NOTION D'INCONSCIENT INTRODUIT-ELLE LA FATALITÉ DANS LA VIE DE L'HOMME ?

Publié le 02/03/2004

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Bien distinguer fatalité et déterminisme: la fatalité serait un déterminisme impossible à détecter et à surmonter. La question est donc de savoir si la connaissance de l'existence de l'inconscient suffit pour atteindre le contraire de la fatalité, l'autonomie et donc la liberté.
Que le moi ne soit plus, selon le mot de Freud, « maître en sa propre maison « n’est-ce pas là réintroduire l’idée d’un fatum, d’un destin, dans la vie de l’homme ? Si l’homme est dominé par des forces qui le dépassent, des tendances qui prennent la forme de pulsions symptomatiques, que reste-t-il de son pouvoir d’auto-détermination, de sa liberté ? Dès lors que la psychologie intègre l’idée d’inconscient il semble que nous ayons affaire à une forme raffinée de déterminisme certes moins rationnelle et prévisible que celle thématisée dans les sciences physico-chimiques ou mathématiques mais indéniable et problématique. Si le sujet ne domine pas le sens de ses propres actions, si ses motifs lui échappent ne risque t-il pas de vivre ballotté et dirigé selon un sens qui, fatalement, lui échappe ?
 
 
  • I- La législation de l’inconscient.
 
  • II- Problèmes éthiques posés par la notion de fatalité
  • III- L’homme demeure un individu libre en dépit de la notion d'inconscient
 
 

« Depuis le travail accompli surtout par Sigmund Freud, l'homme fait de plus en plus appel à la notion d'inconscient pour expliquer des pathologies auxquelles on ne trouve pas de causes que l'on pourrait qualifier de« classiques », au niveau du corps ou de l'esprit conscient.

Mais l'utilisation de la notion d'inconscient implique de luireconnaître une certaine potentialité d'action ayant des effets que nous ne comprenons et ne maîtrisons pasvraiment.

Dès lors, il devient intéressant de se poser la question de savoir si l'inconscient peut introduire unecertaine fatalité dans l'existence humaine ? Si celui-ci existe bel et bien, comme la décrit Freud, comme étant une« constellation psychique » à part entière et fonctionnant indépendamment de la conscience, alors comment fonctionne-t-il et sous quelles formes se manifeste-il ? Accepter la présence de l'inconscient, est-ce accepterégalement l'idée que nous puissions ne pas nous maîtriser pleinement, partout, et tout le temps ? Pour aborder tousces questionnements, il conviendra donc tout d'abord de définir la conscience et l'inconscient, de les comparer etd'étudier leurs interactions.

Ainsi, nous verrons si l'action de l'inconscient introduit une quelconque fatalité dans lavie humaine, comment il l'introduit et si nous pouvons nous en prémunir ou nous en débarrasser. Tout d'abord, il apparaît nécessaire de définir ce qu'est la conscience pour étudier correctement la seconde instance psychique qui lui est intimement liée, l'inconscient, du fait des nombreuses interactions existant entre-elles, et sur lesquelles nous reviendrons.

L'homme est donc doté d'une conscience.

Il a conscience de lui,conscience d'autrui et du monde qui l'entoure.

Ce système psychique possède deux niveaux, immédiat et réflexif qui,plus ou moins utilisés selon les circonstances, permettent à l'homme d'interagir facilement avec son environnementet d'y évoluer, ou de réfléchir sur lui-même, les autres ou le monde qui l'entoure, d'avoir des notions de bien et demal, d'évaluer les situations et de faire des choix, donc de décider et d'être libre.

Cette conscience humaine est unecaractéristique essentielle de l'homme.

En effet, son niveau de développement est bien plus avancé que celui de laconscience animale, qui correspond juste à notre conscience dite immédiate.

La conscience à deux niveaux, et plusparticulièrement le niveau réflexif, c'est l'essence même de l'espèce humaine, elle est véritablement créatrice etporteuse d'évolutions, elle est intime a chacun mais pourtant personne ne peut la décrire vraiment.

La fatalité n'apas sa place dans la vie de l'homme avec un tel outil.

En effet, ce n'est pas une force surnaturelle qui détermined'avance le cours des évènements mais bien l'esprit humain qui choisit, grâce à sa conscience.

Bien évidemment,l'étendue de la puissance de choix possible correspond à la capacité de la conscience de l'individu, et cela varie d'unindividu à l'autre.

Bergson disait : « la conscience correspond exactement à la puissance de choix dont l'être vivant dispose ; elle est coextensive à la frange d'action possible qui entoure l'action réelle : conscience est synonymed'invention et de liberté » dans une mesure qui dépend des capacités intrinsèques de la conscience de l'individu.

La capacité à faire des choix judicieux et à influencer le cours des évènements qui nous touche peut donc varier d'unindividu à l'autre.

Mais là encore, toujours pas de place pour la fatalité.

Il est donc établit que la conscience nelaisse pas de place à la fatalité dans la vie de l'homme, mais qu'en est-il lorsque l'on prend en compte les travaux deBreuer d'abord, de Freud et de Charcot ensuite ? Quel rôle joue l'inconscient ? Et avant tout, qu'est-ce quel'inconscient ?L'inconscient dont nous parlons ici n'est pas la même chose que l'état d'être inconscient.

En effet, l'inconscient surlequel a travaillé Freud n'est pas un état mais une entité psychique à part entière, cohabitant avec la conscience.Cependant, peut-être est-ce l'inconscient, en tant qu'entité psychique, qui fonctionne quand nous sommesinconscients, quand nous dormons par exemple.

C'est sûrement le cas car, sinon, comment expliquer les rêves ? Ilsne seraient alors que des soubresauts d'activité de la conscience mise « en veille ».

Cet exemple des rêves oud'autres évènements pouvant affecter nos périodes conscientes, sans que le sujet soit conscient des causes desévènements qui l'affectent, amènent nécessairement à se poser des questions tant sur l'existence de l'inconscientque sur son action.

La théorie freudienne est à ce point de vue très intéressante.

En effet, Freud considère qu'il ya « deux constellations psychiques, le conscient et l'inconscient » , qui peuvent parfois rentrer en conflit. L'inconscient a donc un certain pouvoir sur le conscient, donc sur l'activité consciente –quotidienne- du sujet.

Lesujet n'ayant pas de possibilité de contrôle consciente sur l'action de son inconscient peut donc ressentir un certaindésarroi devant les effets conscients de cette action qu'il va donc plus facilement attribué à la fatalité.La conception Freudienne fait donc de l'inconscient une entité psychique à part entière, cohabitant avec laconscience.

Présent depuis toujours en nous, il est lui aussi constitué par notre vécut, il ne nous est pas étranger.Ce qui est préconscient est à la fois dans la conscience et dans l'inconscient.

Et ce qui était préconscient, et qui adonc été oublié par la conscience, peut aussi bien être toujours enfoui dans l'inconscient.

Des états d'âme spéciaux,plus ou moins prolongés ou un évènement rapide mais traumatisant, peuvent faire partie des souvenirs oubliés par laconscience mais conservés dans l'inconscient.

Tout dépend des évènements vécus et de comment ils ont étévécus.Des maux conscients ou des pulsions conscientes incompatibles avec les valeurs de bien et de mal inculquées ausujet peuvent s'enfouirent dans l'inconscient et ressurgir sous forme de pulsions qui, si elles traversent les barrièresentre les deux mondes, le surmoi, ainsi que la censure opérée par la conscience, sont susceptibles de provoquerlapsi et actes manqués ou de véritables pathologies telles que la névrose ou l'hystérie.

La phobie, envers quelquechose d'inoffensif (la peur des chats, de la foule, de sortir dehors) alors que le sujet sait bien qu'il ne risque rienmais qu'il ne peut expliquer les causes de sa peur : voila encore une pulsion provenant de l'inconscient,. »

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