Devoir de Philosophie

L'individu moral a-t-il une valeur propre, et peut-il être objet de devoirs ?

Publié le 27/02/2008

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individu
Pour les sociologues, l'individu n'a pas de valeur propre et il n'y a pas de devoirs envers l'individu.   a) Pour Comte: l'individu est une abstraction. Il a des devoirs, non des droits. De même, pour Durkheim: tous nos devoirs sont des devoirs envers la société. C'est pour elle que l'individu doit se conserver, se développer. Elle est l'unique source des valeurs.   b) La sociologie établit en effet que, chez les peuples primitifs, la valeur de l'individu n'est pas reconnue. Seul le groupe est objet de devoirs. Ce n'est que peu à peu que le sentiment de la valeur de l'individu s'est développé, et que sont apparus les devoirs envers l'individu. Les sociologues en concluent que la valeur de l'individu est elle-même une création sociale. Elle provient:
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« chaque personne sort d'elle-même pour répondre à l'appel unique de la Personne suprême .

Pour Mounier, Dieu n'est pas reconnu comme Acte pur, mais comme Autre vivant , présent essentiellement à nous, mais présent selon notre mode propre d'exister et de connaître.Le personnalisme "soulignera seulement la structure personnelle, confiance ou intimité suprême et obscure de la personne à une Personne transcendante, et l'incompétence, à son sujet, de toute démonstration ourégulation qui resterait purement objective".

Ce qui limite cette théorie, c'est ce déchirement entre l'affirmation de la liberté personnelle comme de laplus haute réalité créée, et d'autre part, la nécessité de soumettre la personne à une régulation politique etreligieuse.

D) La dignité individuelle et la personne.

Le sentiment de la dignité individuelle traduit la conscience qu'a l'individu d'avoir une valeurpropre .

Mais, il importe de ne pas confondre la dignité individuelle avec des sentiments par lesquels s'affirme également la valeur de l'individu: * Le sentiment de la dignité individuelle se distingue des sentiments de vanité et d'orgueil: ceux-ci reposent surl'estimation de qualités corporelles ou intellectuelles, de supériorités de fortune ou de naissance.

Ils se fondent surl'inégalité des hommes.

Au contraire, la valeur que, par le sentiment de dignité individuelle, se reconnaît l'homme, esttoute morale.

* Le sentiment de la dignité individuelle se distingue du sentiment de l'honneur.

Celui-ci est étroitement lié à desrègles sociales, évolue avec elles et peut conduire à des actes non-moraux.

* Le sentiment de la dignité individuelle repose sur le respect de notre personne raisonnable et morale.

Ilest le sentiment des droits de notre esprit, de l'inviolabilité de notre raison.

La nécessité de sauvegarder l'unité de l'homme malgré les abus d'une analyse psychologique qui se veuttrop souvent semblable à l'analyse physicienne, le souci de défendre les droits de l'homme contre les atteintes despolitiques totalitaires, ont fort contribué à développer, de nos jours, des philosophes personnalistes.

Ces dernierssemblent lutter sur un double front.

Elles s'opposent aux conceptions qui font de l'être humain une chose: par là,elles distinguent la personne de l'individu, matériellement ou biologiquement défini.

Mais, elles ne veulent pas nonplus, comme le faisait Kant , réduire la personnalité à ce qui, en nous, est raison et loi morale: en cette voie aussi, la personne risquerait de se perdre, de se confondre avec le pur universel.

La personne donc, si elle dépassel'individualité, la suppose.

Elle est l'individu en tant qu'il reconnaît des valeurs personnelles ou universelles et en tantqu'il se reconnaît à lui-même ces valeurs.

La personne est donc bien l'individu humain, mais ce n'est pas l'individuconsidéré dans son existence de fait, semblable à celle d'un corps physique; c'est l'individu conscient et raisonnable,libre et connaissant les valeurs; c'est l'unité même de l'homme, qui est indissolublement corps et esprit.

E) Les devoirs envers l'homme.

L'idée de devoirs envers l'homme individuel, et considéré indépendamment de son groupe social, est d'origine récente .

L'homme primitif n'a de devoirs qu'envers son groupe.

Ce n'est que peu à peu que les devoirs se sont individualisés et universalisés.

Mais, l'homme moderne se sent des devoirs envers tous ses semblables.

1) Nous avons d'abord des devoirs envers le corps, la santé, la vie des hommes.

La vie humaine doit être respectée , et le précepte: "Tu ne tueras point" est profondément gravé en notre conscience.

Pourtant, les devoirs envers la vie d'autrui peuvent se heurter à d'autres devoirs, soit devoirs envers nous-mêmes, soit devoirsenvers les groupes sociaux auxquels nous appartenons.

Ainsi se posent les problèmes de la légitime défense, de laguerre.

2) Nous avons des devoirs envers la dignité et la réputation des hommes .

Nous devons nous abstenir des injures, des outrages, et surtout de la médisance et de la calomnie.

Il importe donc de réfléchir auxconséquences des propos que l'on tient.

3) Nous avons des devoirs envers l'activité des autres hommes : nous devons la laisser s'exercer librement, et éviter d'exercer sur nos semblables toute contrainte.

Ici se placent les devoirs de tolérance, et durespect des opinions d'autrui.C'est bien à tort que certains partisans du darwinisme moral ont condamné de tels sentiments, prétendant qu'ils s'opposaient à la sélection naturelle: rien ne prouve que le faible d'aujourd'hui ne sera pas demain de la plus grandeutilité pour l'évolution humaine.

4) Nous avons enfin des devoirs envers la pensée et l'esprit d'autrui. Nous devons aux hommes la vérité: celle sur nous-mêmes (ce qui exclut l'hypocrisie), celle sur les faits et les événements (ce qui exclut lemensonge).

En fait, il y a là problème lorsque le devoir de véracité s'oppose, par exemple, au devoir de bonté: onpeut se demander si certains mensonges ne sont pas permis (ainsi ce que l'on appelle les mensonges de politesse,ou, plus encore, les mensonges de charité).

Pour Kant , le mensonge doit toujours être condamnée.

Mais si, la notion fondamentale de la morale est. »

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