Devoir de Philosophie

Inné et acquis

Publié le 13/04/2004

Extrait du document

■ Le débat de l'inné et de l'acquis prend une tournure idéologique lorsqu'il porte non plus sur des phénomènes physiques mais sur des phénomènes psychologiques (la mémoire, l'intelligence, etc.). Une idéologie conservatrice aura tendance à minimiser la part de l'acquis et à majorer celle de l'inné, tandis qu'une idéologie progressiste aura à l'inverse tendance à tout rapporter à l'acquis. Ainsi le marxisme officiel dans l'ex-URSS avait-il refusé les lois de la génétique au nom d'une idéologie du tout-acquis. ■ Un biologiste contemporain a dit que l'être humain contient 100 % d'inné et 100 % d'acquis. L'un ne va pas sans l'autre, en effet. De même qu'un cadre de tableau sans toile peinte est vide et qu'une toile peinte sans cadre ne tient pas, de même l'inné (le cadre) sans l'acquis est vide tandis que l'acquis (le contenu) sans l'inné ne tient pas. La synthèse de l'inné et de l'acquis peut être rapprochée du concept de transcendantal chez Kant : Kant disait que si toute connaissance commence avec l'expérience, elle ne dérive pas pour autant de l'expérience car pour avoir une expérience, encore faut-il disposer de cadres aptes à la réveiller ; et ces cadres, qui sont des conditions de possibilité de l'expérience ne sont pas eux-mêmes empiriques (ils ne découlent pas de l'expérience). Sur ce modèle on pourrait résoudre le conflit de l'inné et de l'acquis de la manière suivante : pour qu'un acquis soit reçu, encore faut-il un ensemble de conditions (physiques, neurophysiologiques) qui elles-mêmes ne sont pas acquises. Ainsi l'être humain apprend-il une langue, mais il n'apprend pas réellement à parler.

  • inné

   Est inné ce qui est donné avec un être à sa naissance et appartient de ce fait à sa nature. S'oppose à acquis.

   Un des problèmes essentiels est de déterminer, chez l'homme, les parts respectives de l'inné et de l'acquis.

« La synthèse de l'inné et de l'acquis peut être rapprochée du concept de transcendantal chez Kant : Kant disait que si toute connaissance commence avec l'expérience, elle ne dérive pas pourautant de l'expérience car pour avoir une expérience, encore faut-il disposerde cadres aptes à la réveiller ; et ces cadres, qui sont des conditions depossibilité de l'expérience ne sont pas eux-mêmes empiriques (ils ne découlentpas de l'expérience).

Sur ce modèle on pourrait résoudre le conflit de l'inné etde l'acquis de la manière suivante : pour qu'un acquis soit reçu, encore faut-ilun ensemble de conditions (physiques, neurophysiologiques) qui elles-mêmesne sont pas acquises.

Ainsi l'être humain apprend-il une langue, mais iln'apprend pas réellement à parler. OUTILS Ne pas confondre Inné et spontané : est spontané ce qui n'est pas réfléchi, mais il peut êtreacquis (tendre la main pour serrer celle d'un ami est un geste spontané : iln'en a pas moins été appris). Naturel et inné : est naturel tout ce qui concerne une réalité que le travailhumain n'a pas touchée.

Il n'y a d'inné que chez les êtres vivants.

Selon lathéorie des idées innées, l'homme est doté d'idées dès la naissance ; cesidées viennent de Dieu ou de la « nature ».

Les empiristes, qui rapportenttoute connaissance à l'expérience, rejetteront cette théorie ; pour eux l'esprit est au départ une table rase quel'expérience se chargera de remplir. Définitions Contingent : est contingent ce qui peut ne pas être ou être autre qu'il n'est.Nécessaire : est nécessaire ce qui ne peut ne pas être ou être autre qu'il n'est. Quelques textes à lire Platon, Ménon, trad.

M.

Canto, Garnier-Flammarion, 1991.Leibniz (G.W.), Nouveaux Essais sur l'entendement humain, Garnier-Flammarion, 1990, pp.

55-83.Kant (E.), « Introduction » à la Critique de la raison pure, trad.

J.

Barni, Garnier-Flammarion, 1976, pp.

57-58. « Ce passage de l'état de nature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, ensubstituant dans sa conduite la justice à l'instinct, et en donnant à ses actions la moralité qui leur manquaitauparavant.

» Rousseau, Du contrat social, 1762. « La culture n'est ni simplement juxtaposée, ni simplement superposée à la vie.

En un sens, elle se substitue à lavie, en un autre elle l'utilise et la transforme, pour réaliser une synthèse d'un ordre nouveau.

» Lévi-Strauss, LesStructures élémentaires de la parenté, 1949. « Il n'est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d'embrasser dans l'amour qued'appeler table une table.

» Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, 1945. « La prohibition de l'inceste présente, sans la moindre équivoque, et indissolublement réunis, les deux caractèresoù nous avons reconnu les attributs contradictoires de deux ordres exclusifs [culture et naturel : elle constitue unerègle, mais une règle qui, seule entre toutes les règles sociales, possède en même temps un caractère d'universalité.» Lévi-Strauss, Les Structures élémentaires de la parenté, 1949.Si l'on admet, avec Lévi-Strauss, que la règle constitue le critère indiscutable de la culture et que, symétriquement,l'universalité est le signe de la nature, la prohibition de l'inceste, en tant qu'il s'agit d'une règle universellementobservée, constitue une sorte de « scandale ». « Tout mariage est une rencontre dramatique entre la nature et la culture, entre l'alliance et la parenté.

»Lévi-Strauss, Les Structures élémentaires de la parenté, 1949.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles