l'intérêt général est-il l'intérêt particulier ?
Publié le 28/11/2005
Extrait du document
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« Dans la glorification du "travail", dans les infatigables discours surla "bénédiction du travail", je vois la même arrière-pensée que dansles louanges des actes impersonnels et conformes à l'intérêtgénéral : la crainte de tout ce qui est individuel.
On se rendmaintenant très bien compte, à l'aspect du travail — c'est-à-direde ce dur labeur du matin au soir — que c'est là la meilleure police,qu'elle tient chacun en bride et qu'elle s'entend vigoureusement àentraver le développement de la raison, des désirs, du goût del'indépendance.
» Friedrich Nietzsche, Aurore .
· Nous voyons dans ce passage de Nietzsche une grande différence entre l'intérêt général et l'intérêt particulier.
Eneffet, l'individu est directement mis en danger par cet intérêtgénéral décrié par Nietzsche.
· Ce que l'on retient donc ici, c'est avant tout que l'intérêt général va souvent à l'encontre de ce que l'on pense être notreintérêt particulier.
2.
Pourtant, l'intérêt général n'est compris que lorsqu'il nous convient en propre, en particulier.
· Malgré ce que nous venons de dire, il nous apparaît tout de même une chose : l'intérêt général est tout de même censé être notre intérêt propre, autant pour nous que pour tout autre voisin.
· Autrement dit, l'intérêt général, dans sa fonction première en devrait être autre chose que l'intérêt de chacun, en particulier.
« Le pur intérêt personnel est devenu à peu près indéfinissable, tant ily entre d'intérêt général, tant il est difficile de les isoler l'un del'autre.
» Bergson, Les Deux Sources de la morale et de la religion .
· Selon Bergson, l'intérêt général s'identifie à ce qu'il nomme l'intérêt personnel.
Nous voyons donc ici une accointance nécessaireentre l'intérêt particulier et l'intérêt général.
· Ce qui apparaît, c'est l'impossibilité de penser à son propre intérêt sans y associer autrui.
Lorsque l'on pense l'intérêt général, n'est-cepas, après tout, l'intérêt de tous, de chacun qui doit être visé ?
· Il faut donc nous demander ce que sont vraiment, pour nous, les intérêts généraux et particuliers.
Nous devons savoir ce qu'est notreintérêt.
3.
Que dire alors de ce que doit être à nos yeux l'intérêt particulier ?
· Nous avons pu voir que l'intérêt général déviait de l'intérêt particulier.
Pourtant, nous avons aussi pu constater que cet intérêt particulier devait avoir quelque chose en commun avec l'intérêt général.
· Alors, quel est notre intérêt ? Particulier, général ? Dans les faits, ce qui est dans notre intérêt consiste certainement à être adéquate avec l'intérêt des autres, ne serais-ce que parce que, si notreintérêt ne correspond pas à celui des autres, nous risquons d'en souffrir.
· Or, cela ne va, finalement, pas dans notre intérêt.
Ce qu'il faut ici comprendre, c'est la nécessité de limiter notre intérêt à l'intérêt général.
C'est-à-dire qu'un intérêt particulier, qui ne vise rien d'autreque l'individu seul, n'est pas un intérêt véritable pour nous..
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