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L'interrogation métaphysique est-elle d'actualité ?

Publié le 16/01/2004

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Remarquons d'abord les termes qu'emploie le philosophe. À l'inverse de Aristote, il ne parle pas de désir, mais de besoin. Or, à quoi renvoie le besoin ? Le besoin, à l'inverse du désir, est naturel et instinctif. Il me constitue en tant qu'être vivant et ma vie en dépend. Boire et manger sont ainsi des besoins, dont l'assouvissement permet ma conservation ; à l'inverse, posséder telle ou telle chose reste un désir, dont ma vie (à distinguer de mon bonheur) ne dépend pas. Ainsi, la métaphysique se donne comme un besoin, c'est-à-dire quelque chose de nécessaire pour la vie, de vital. Dans quelle mesure peut-on s'accorder avec cela ? Schopenhauer dit de manière très claire que « c'est la connaissance des choses de la mort et la considération de la douleur et de la misère de la vie, qui donnent la plus forte impulsion à la pensée philosophique et à l'explication métaphysique du monde ; car, si notre vie était infinie et sans douleur, il n'arriverait peut-être à personne de se demander pourquoi le monde existe, et pourquoi il a précisément cette nature particulière. « Très précisément, la souffrance inhérente à la vie et la conscience de la mort, c'est-à-dire le recul que l'homme peut prendre face à l'existence - et la stupeur qui le gagne face à sa nature - exigent de l'homme une compensation métaphysique.

  • Analyse du sujet : Un sujet classique mais difficile à traiter en profondeur : l'homme est-il par nature un « animal métaphysique « (la métaphysique demeure-t-elle perpétuellement comme projet), ou bien ce caractère est-il accidentel, historique et révocable ?
  • Conseils pratiques : Appuyez-vous solidement sur votre cours. Cernez bien les différents sens de la notion de métaphysique. Rappelez la critique kantienne de l'illusion métaphysique qui consiste à vouloir dépasser la sphère phénoménale.

« Étape 1 : étudier l'intitulé du sujet Le sujet pose une question fermée.

Il concerne la métaphysique et non pas la philosophie en général.

Attention : laquestion porte sur V interrogation métaphysique, non sur la métaphysique en tant que doctrine constituée.

Le sujet invite à s'interroger sur l'actualité de l'interrogation métaphysique.

C'est donc supposer que le questionnementmétaphysique n'est peut-être pas actuel.

Il faudra se demander en quel sens : parce qu'il est dépassé ou parce qu'ilexiste depuis toujours. La métaphysique : terme technique dont il importe de fixer précisément la définition.

On entend par métaphysique l'étude de certains objets qui ne relèvent pas du champ de l'expérience ; par exemple Dieu, l'âme, la liberté, l'universcomme totalité. Qu'est-ce que Y interrogation métaphysique ? Ce n'est pas la métaphysique (comme ensemble de doctrines), c'est un questionnement particulier, mené par la raison humaine.

Les théories métaphysiques sont des réponses à cequestionnement mais elles ne l'épuisent pas.

L'étymologie du mot « métaphysique » est ici très instructive.

Elle est àdouble sens.

En grec « méta ta physica » désigne les livres situés dans l'œuvre d'Aristote après la Physique.

Par extension, est métaphysique ce qui est situé au-delà (méta-) du monde de la nature, de l'expérience (du grec physis : nature). Que veut dire d'actualité ? Est d'actualité ce qui se rapporte au présent immédiat, ce qui concerne le présent immédiat.

Ce qui est actuel n'est pas nécessairement nouveau, ce peut être quelque chose de très ancien mais detoujours vivace. Étape 2 : problématiser le sujet La métaphysique est une discipline qui n'intéresse presque personne, et l'on n'y voit couramment qu'une occupationstérile ; au mieux un divertissement un peu futile, au pire une manière de se détourner des problèmes importants dutemps présent (de l'actualité). Ce point de vue vulgaire ignore un besoin fondamental de l'esprit humain, qui est porté par une tendance naturelle àla spéculation métaphysique.

La philosophie se définit à la fois comme satisfaction de l'exigence métaphysique etcritique des doctrines métaphysiques.

La permanence du problème métaphysique dans la philosophie (desprésocratiques à Heidegger) montre que celui-ci est peut-être de tous les temps.

C'est toute la conception qu'on sefait de l'homme et de son activité spirituelle qui est ici en jeu. Brouillon d'une première introduction Il pourrait sembler dérisoire et vain de qualifier d'actuelle une réflexion ou une interrogation portant sur des objets,sur un domaine métaphysiques.

Le métaphysicien ne se penche pas sur nos questions, sur nos difficultés, celles qui hantent notre présent.

Il s'en détourne même pour s'intéresser à des objets qu'il se plaît à choisir les plus étrangers possibles à notre quotidien : Dieu, l'être, l'Univers, la liberté. On remarquera que l'intérêt métaphysique habite aussi des domaines de l'activité humaine autres que la philosophie :la religion, l'art, et même la science. On pourra évoquer également les interrogations métaphysiques étrangères à la tradition philosophique occidentalepour montrer l'universalité de ce questionnement (spiritualités orientales, par exemple). Etape 4 : utiliser ses connaissances philosophiques Vous pourrez utiliser un auteur de la tradition dogmatique (Aristote, Descartes) et un auteur de la tradition critique(Kant, Nietzsche, Heidegger).

Il faudra s'intéresser à la manière dont un grand métaphysicien a conduitl'interrogation métaphysique et a apporté des réponses originales, mais aussi à une critique de l'examenmétaphysique : par exemple, celle de Kant. Citations-clés : Descartes, Lettre-Préface des Principes de la philosophie : « Toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes lesautres sciences ».. »

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