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Irlande

Publié le 11/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Irlande, en gaélique Éire et en anglais (autre langue officielle) Ireland, pays de l’Europe septentrionale occupant le nord-ouest et le sud de l’île d’Irlande, dans l’océan Atlantique. Sa capitale est Dublin. L’Irlande appartient à l’Union européenne.

L’Irlande se situe à l’ouest de la Grande-Bretagne, dont elle est séparée par la mer d’Irlande et le canal Saint George. Indépendant depuis 1921, après sept siècles de domination britannique contre laquelle s’est forgée l’identité nationale, le pays comprend les provinces historiques de Leinster, Munster et Connacht ainsi que trois des neuf comtés d’Ulster. Les six autres comtés de cette province forment l’Irlande du Nord, qui fait partie du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.

2 MILIEU NATUREL
2.1 Relief

L’Irlande couvre 70 273 km² sur les 84 000 km2 de superficie totale de l’île. Le relief porte l’empreinte des glaciations quaternaires ; il est constitué d’une alternance de plissements et de dépressions. Au centre, l’érosion a dégagé, sur le socle calédonien, une vaste plaine centrale calcaire (Burren), sillonnée de longues rides de gravier et de sable (os ou eskers). La région est parsemée de lacs et de tourbières, ainsi que de dépôts morainiques formant des collines de forme allongée, les drumlins, qui s’élèvent sensiblement au nord-ouest (monts Donegal, 750 m).

La plaine est entourée par des massifs côtiers que séparent des vallées et de petites plaines, ouvrant l’accès à la mer. L’altitude n’est guère élevée : les formations de grès rouge des monts de Kerry, au sud-ouest, culminent à 1 041 m au Carrantuohill. À l’est, les monts granitiques de Wicklow s’élèvent à 926 m. Le relief karstique du Burren, dans le comté de Clare, prolonge à l’ouest le massif cristallin des monts de Connemara (820 m) et au nord-est le plateau basaltique d’Antrim.

Les côtes se caractérisent par leur dissymétrie : basses et sablonneuses à l’est, elles se transforment en falaises abruptes et sont très découpées à l’ouest. La mer pénètre souvent loin à l’intérieur des terres, dans les fjords profonds, comme à Carlingfdord et à Killary, ainsi que dans les rias (baie de Dingle) façonnées par l’érosion glaciaire et la variation du niveau des océans. Les côtes irlandaises offrent ainsi de multiples ports naturels en eaux profondes, tel celui de la baie de Bantry, dans l’ouest du Kerry, l’un des mouillages les plus profonds d’Europe occidentale. Au large de la côte atlantique subsistent des chapelets d’îles (îles d’Aran, île Achill) autrefois rattachées à la grande terre.

2.2 Hydrographie

L’incertaine déclivité de la cuvette centrale, faisant obstacle au bon écoulement des eaux, a provoqué la formation de tourbières (bogs), situées principalement dans le Centre et dans l’Ouest, et qui occupent près du cinquième de la superficie de l’île. Sous l’action des glaciers sont nés de multiples lacs (loughs), entre lesquels circulent les cours d’eau.

Le Shannon, principal fleuve d’Irlande et le plus long des îles Britanniques, s’écoule ainsi lentement d’un lac à l’autre sur 368 km, depuis les collines du nord-ouest jusqu’à Limerick, où il se jette dans l’Atlantique. Rivières et fleuves — dont la Liffey, la Barrow, la Nore, la Boyne, la Blackwater, le Moy et le Suir — sont abondants et sinueux, en raison du peu de relief et du climat très humide.

2.3 Climat

En dépit de sa situation relativement septentrionale — entre 51° 5’ et 55° 5’ de latitude nord —, l’Irlande bénéficie d’un climat relativement doux, typiquement océanique, marqué par l’influence régulatrice du Gulf Stream qui réchauffe les eaux atlantiques. La nébulosité et les brouillards sont prédominants. L’uniformité climatique prévaut, le relief ne constituant nulle part un obstacle, et l’amplitude thermique annuelle est faible : les températures moyennes oscillent de 4 °C à 7 °C en janvier et de 14 °C à 16 °C en juillet. La douceur contraste avec l’humidité du climat : l’Irlande reçoit chaque année en moyenne 1 016 mm de pluie, répartis sur plus de 200 jours avec un maximum hivernal. La côte occidentale est plus exposée aux perturbations océaniques et aux forts vents d’ouest, porteurs de pluie et d’embruns : elle reçoit en moyenne 2 500 mm d’eau.

2.4 Végétation

L’humidité entretient dans la « verte Erin « des prairies permanentes couvrant 68 p. 100 de la superficie du pays. Le vert des herbages contraste avec les teintes rouges et noires des tourbières, autre élément essentiel du paysage irlandais. Les reliefs sont couverts de landes d’ajoncs et de bruyères. La douceur du climat permet à certaines espèces végétales méditerranéennes de se développer, notamment dans la baie de Bantry, au sud. La violence des vents d’ouest explique, en revanche, la faible couverture forestière, encore réduite lors de la colonisation anglaise. Ainsi, la forêt ne couvre aujourd’hui que 9,5 p. 100 du territoire, ce qui fait du pays l’un des moins boisés d’Europe.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

La république d’Irlande est peu peuplée : en 2008, la population était estimée à 4 156 119 habitants, soit une densité moyenne d’environ 60 habitants au km², la plus faible de l’Union européenne. Ce chiffre dissimule un très fort déséquilibre en termes de répartition géographique : plus d’un tiers de la population se concentre, en effet, à Dublin et, dans certaines zones côtières de l’Ouest, la densité s’élève jusqu’à 160 habitants au km2.

Depuis les années 1970, les comportements démographiques n’ont cessé de se rapprocher de ceux prévalant dans les autres pays européens, mais le poids de la tradition catholique s’exprime toujours. L’indice de fécondité demeure ainsi l’un des plus élevés d’Europe occidentale (1,85 enfant par femme en 2008). Le taux de natalité se maintient à un niveau important de 14,30 p. 1 000, le taux de mortalité étant de 7,80 p. 1 000.

L’espérance de vie, un peu inférieure à celle des pays voisins, s’élevait à 78,1 années en 2008. Malgré cet allongement de la durée de vie, la République irlandaise échappe au phénomène de vieillissement de la population, en raison de la forte natalité : près du quart des Irlandais ont moins de quinze ans.

Le fort accroissement naturel de la population (6,3 p. 1 000 pour 1995-2000) ne parvient pas à compenser l’hémorragie continue qu’a subie le pays au cours des 150 dernières années. En effet, durant cette longue période, la république d’Irlande a été l’un des seuls pays au monde dont la population ne s’est pas accrue, mais a singulièrement diminué. En 1841, l’île comptait 8,2 millions d’habitants ; un siècle plus tard, elle n’en comptait plus que 4,2 millions.

Ce dépeuplement a pour première explication la grande famine de 1846-1848. Provoquée par une maladie qui ravagea les récoltes de pomme de terre, première source d’alimentation à l’époque, celle-ci causa la mort de deux millions d’Irlandais. Cette famine fut à l’origine de la première vague d’émigration massive vers le Royaume-Uni et surtout l’Amérique du Nord. Ce désastre naturel fut amplifié par la situation économique et sociale de l’île. En effet, dans les campagnes surpeuplées, les paysans irlandais n’étaient que des tenanciers, soumis à des fermages prohibitifs, qui louaient ou sous-louaient à des intendants des terres morcelées à l’extrême, qui appartenaient à de grands propriétaires britanniques. La misère et, jusqu’à l’indépendance, le poids de la domination britannique, continuèrent d’alimenter une émigration, qui, si elle se réduisit après la Seconde Guerre mondiale, perdura jusque dans les années 1970. Plus de 6 millions d’Irlandais émigrèrent entre 1845 et 1950. Le mouvement, pratiquement interrompu après 1970 en raison du décollage économique du pays, a repris dans des proportions moindres à la fin des années 1980. Il explique la stagnation de la population, dont la croissance annuelle n’a été, pour la période 1990-1995, que de 0,28 p. 100.

Toutefois, la baisse du chômage résultant de l’essor économique continu que connaît l’Irlande depuis 1987, et qui s’est confirmée au cours des années 1990, tend à inverser le phénomène ; en 1996, pour la première fois dans son histoire, le pays a enregistré un solde migratoire positif : les expatriés de retour au pays ont été plus nombreux que les émigrants. Si ces chiffres se confirment, l’Irlande sera en passe de devenir une terre d’émigration.

3.2 Divisions administratives et villes principales

La république d’Irlande est divisée en 26 comtés et en 4 bourgs-comtés : les villes de Dublin, Cork, Limerick, Waterford, dont les municipalités sont administrativement indépendantes des comtés. Les conseils de comté et les county borough corporations, les collectivités représentant les 4 bourgs-comtés, sont élus pour cinq ans, de même que les conseils de district urbain et les conseils municipaux, qui ont compétence, au niveau local, dans les domaines tels que la politique de santé, du logement ou la distribution d’eau.

Malgré les mutations économiques et sociales des dernières décennies, le taux d’urbanisation demeure très inférieur à celui des autres pays européens. En 2005, 60 p. 100 des Irlandais habitaient en ville. Plus d’un million d’entre eux vivent et travaillent dans l’agglomération de Dublin, la capitale, qui concentre environ 40 p. 100 de l’emploi industriel et commercial ainsi que l’essentiel des activités administratives et culturelles. La deuxième ville du pays, Cork, le grand port irlandais, ne compte qu’un peu plus de 123 062 habitants (2002). La politique d’aménagement du territoire menée par les pouvoirs publics vise à créer d’autres pôles urbains dans le pays, afin de limiter l’exode rural vers la capitale. Les villes les plus dynamiques sont, dans l’Ouest rural, Limerick (54 023 habitants), centre commercial, et Galway, ville universitaire (65 832 habitants), et dans le sud-est, Waterford (44 594 habitants), centre de l’industrie agroalimentaire.

3.3 Institutions et vie politique
3.3.1 Pouvoir exécutif

Aux termes de la Constitution de 1937, qui ne peut être modifiée sans l’approbation de la population, par voie référendaire, l’Irlande est une démocratie parlementaire.

Le chef de l’État est le président de la République, élu au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans ; c’est une fonction essentiellement représentative.

Le Premier ministre, responsable devant la Chambre des représentants (Dáil), détient le pouvoir exécutif. Il est nommé par le président sur avis du Dáil. Les membres du gouvernement sont choisis par lui, après approbation des représentants du peuple, et nommés par le président de la République.

3.3.2 Pouvoir législatif

Le Parlement irlandais est bicaméral. Le Dáil compte 166 représentants, élus pour cinq ans au suffrage universel direct, selon un mode de scrutin proportionnel. Le Sénat (Seanad) est constitué de 60 membres, dont 11 sont nommés par le Premier ministre, 6 sont élus par des universitaires et 43 sont choisis au sein d’un collège électoral de quelque 900 représentants des collectivités locales, du monde du travail, de l’Administration, des services sociaux, du commerce et de l’industrie, ainsi que de la culture. Le Sénat vote les lois mais ne peut défaire un gouvernement.

3.3.3 Pouvoir judiciaire

Comme aux États-Unis, la Cour suprême, dont les juges sont nommés par le président de la République sur recommandation du gouvernement, est à la fois la plus haute instance judiciaire, qui juge en dernier recours des appels, et l’organe de contrôle de la constitutionnalité des lois. Elle est saisie, dans ce cas, par le président de la République. Les autres instances judiciaires sont la cour criminelle centrale, la chambre criminelle de la cour d’appel, les tribunaux de district et les tribunaux de circuit.

3.3.4 Partis politiques

La vie politique irlandaise a longtemps été dominée par deux partis de droite dont l’opposition remontait à l’indépendance, en 1922 : le Fianna Fáil (« Guerriers de la destinée «, 1926) et le Fine Gael (« Famille des Gaels «, 1933). Fondé par Eamon De Valera, père de l’indépendance irlandaise, le Fianna Fáil représentait traditionnellement la petite bourgeoisie nationaliste, les classes moyennes et les petits fermiers. Plus modéré, le Fine Gael, parti de centre droite, recrutait davantage au sein de la grande bourgeoisie, des professions libérales et des gros agriculteurs. Ces clivages demeurent en grande partie valides.

Depuis le début des années 1930, tous les Premiers ministres appartiennent à l’un ou l’autre parti, mais une recomposition politique s’est amorcée depuis la fin des années 1980, avec une progression de la gauche. Cette recomposition a été marquée, en 1990, par l’élection à la présidence de la République de Mary Robinson, soutenue par le Parti travailliste (Labour Party) et la Gauche démocratique. La Gauche démocratique est une formation émanant d’un mouvement marxiste fondé dans les années 1970 par une partie du Sinn Féin, branche politique de l’Armée républicaine irlandaise (Irish Republican Army, IRA). Mais, en 1997, le centre droit revient au pouvoir avec Bertie Ahern comme Premier ministre et Mary Mac Aleese comme présidente de la République.

3.3.5 Défense nationale

En 2003, l’Irlande a consacré à sa défense 0,7 p. 100 du PIB. Les forces militaires irlandaises (Permanent Defence Force), regroupent 12 700 hommes auxquels s’ajoutent 16 450 réservistes. Le recrutement se fait sur la base du volontariat. En 1949, la république d’Irlande a refusé d’adhérer à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Les statuts de l’Alliance garantissaient, en effet, à tous les pays signataires — dont le Royaume-Uni — l’intégrité de leur territoire : c’eût été reconnaître comme définitive la séparation des deux Irlande, ce que le gouvernement refusait de faire.

3.4 Langues et religions

L’anglais et le gaélique, la langue nationale (voir Celtiques, langues), sont les deux langues officielles du pays. Environ 25 p. 100 des Irlandais pratiquent le gaélique, que les gouvernements successifs, depuis l’indépendance, ont cherché à promouvoir. Les écoles du pays enseignent les deux langues.

La liberté de culte est garantie par la Constitution. Le catholicisme est la religion de 95 p. 100 des habitants. Les protestants, appartenant principalement à l’Église d’Irlande, anglicane, à l’Église méthodiste et à l’Église presbytérienne, sont davantage représentés à Dublin que dans le reste du pays.

L’autorité suprême de l’Église catholique est exercée par l’évêque d’Armagh (Irlande du Nord), primat d’Irlande, l’évêque de Dublin n’étant que primat de l’Eire (république d’Irlande). Le catholicisme a joué un rôle essentiel dans la définition d’une identité irlandaise, par opposition à l’Angleterre protestante. Sous la domination britannique, la revendication de l’appartenance religieuse et du libre exercice du culte catholique — les offices publics ont été interdits jusqu’à la fin du XIXe siècle — était indissociable de la lutte pour les droits civiques et pour l’indépendance.

Le poids de la tradition et l’influence de l’Église catholique — notamment dans le domaine de l’enseignement — ont contribué à faire de l’Irlande un pays conservateur, à l’écart des mouvements de société européens. Ce n’est qu’en 1972 qu’a été abrogée une disposition constitutionnelle accordant un « statut spécial « à l’Église catholique dans la société. Les mentalités évoluent toutefois, d’autant que plusieurs scandales, depuis le début des années 1990, ont affaibli l’autorité morale de l’Église. En portant Mary Robinson à la tête de l’État, les Irlandais ont choisi une femme, mariée à un protestant, militante du droit au divorce et du planning familial. Cependant, cette évolution demeure lente ; ainsi l’accès à la contraception est toujours difficile. En 1992, invités à se prononcer par référendum, les Irlandais ont rejeté la légalisation de l’avortement. En revanche, en novembre 1995, ils ont accepté — à une faible majorité — de libéraliser la législation sur le divorce.

3.5 Éducation

L’enseignement est obligatoire et gratuit pour tous les enfants âgés de 6 à 15 années. En 1995, le taux d’alphabétisation des plus de 15 ans était de 98 p. 100.

Au début des années 1990, l’État consacrait aux dépenses d’éducation 6,2 p. 100 du produit intérieur brut, 6,3 p. 100 en 1997. La plupart des établissements scolaires, subventionnés par l’État, sont confessionnels, contrôlés par l’Église catholique romaine ou l’Église d’Irlande.

L’enseignement secondaire comprend deux types de cycles : un cycle d’enseignement général menant à l’université et un cycle technique proposant une formation technique et générale. En 1992, 82 p. 100 des 12-16 ans étaient scolarisés dans le second degré ; 34 p. 100 des jeunes Irlandais poursuivaient des études supérieures.

La première université irlandaise, le Trinity College, a été fondée en 1592 et demeura longtemps un bastion de la culture protestante. L’autre grande université est la National University of Ireland, fondée en 1908, à Dublin.

3.6 Arts et vie culturelle

Peuplée depuis le Mésolithique, l’Irlande, abritée par sa position insulaire, a développé une culture originale marquée par l’héritage celtique. Parmi les peuples celtes qui s’établissent dans l’île à partir du viiie siècle av. J.-C., les Gaëls imposent leur civilisation. Les plus anciens témoignages en langue celte (gaélique) sont des inscriptions funéraires gravées vers le ve siècle en caractères dits « oghamiques « dans le Kerry.

L’Irlande est christianisée à partir du ve siècle par saint Patrick. Le passage de l’Irlande païenne au christianisme s’effectue pacifiquement, les druides et les familles royales se convertissant les premières. Les évangélisateurs savent composer avec les croyances ancestrales et préservent la culture préchrétienne. Une culture originale se forge ainsi, synthèse entre le christianisme monastique et la tradition gaélique.

3.6.1 Littérature

Par leurs transcriptions, les moines irlandais contribuent à la transmission des récits des filid, poètes appartenant à la classe sacerdotale des druides. Deux grands cycles mythologiques, chefs-d’œuvre de la littérature gaélique, nous sont ainsi parvenus, le cycle de l’Ulster (branche rouge) et le cycle Fenian (ossianique) qui content l’histoire de héros légendaires tels que Cu´ Chulainn Medb, Finn Mac Cumhail et Déirdre.

La politique d’anglicisation menée par les Tudors contribue au déclin des traditions gaéliques ; mais la disparition des derniers bardes, vers 1650, est sans doute aussi due à l’épuisement du genre et à l’impossibilité de trouver des maîtres capables de transmettre une technique particulièrement difficile à maîtriser. Les grands écrivains irlandais, comme Jonathan Swift, Oliver Goldsmith ou George Bernard Shaw, s’expriment désormais en anglais. Cette Renaissance irlandaise, qui adopte la langue anglaise sans renier le vieux fonds celtique et irlandais, produit des œuvres marquantes, comme les poèmes de William Butler Yeats, les pièces de Sean O’Casey, les écrits de George Russell — sous le pseudonyme de AE — ou de James Joyce.

À Dublin, l’Abbey Theatre, fondé en 1904 par Yeats et lady Gregory, permet l’essor d’un théâtre illustré par Padraic Colum et John Millington Synge. Parmi les écrivains irlandais contemporains, on peut citer Brendan Behan qui écrit en gaélique et en anglais, Edna O’Brien, Frank O’Connor, Sean O’Faolain et, plus proche de nous, Roddy Doyle. Voir littérature anglaise ; littérature irlandais.

3.6.2 Arts graphiques et picturaux

Au Moyen Âge, les arts de la calligraphie et de l’enluminure atteignent un niveau de qualité rare, comme en témoigne le Livre de Kells, dont la calligraphie est l’une des plus belles de l’époque. Après la conquête anglo-normande, au xiie siècle, l’art connaît une longue éclipse. Ce n’est qu’après le xviie siècle que peintres et sculpteurs irlandais s’affirment de nouveau. Ce sont des peintres irlandais, comme George Barret et le paysagiste Nathaniel Hone (1714-1784), qui fondent avec sir Joshua Reynolds la Royal Academy de Londres, en 1768. Daniel Maclise peint les magnifiques fresques de la Galerie royale de la Chambre des lords. Nathaniel Hone Jr., John Keating, Sean O’Sullivan et Walter F. Osborne font partie des peintres les plus connus du xixe siècle.

3.6.3 Musique

Dès le xiie siècle, la harpe devient le symbole de l’Irlande ; elle accompagne les chanteurs et poètes, dont le plus célèbre, Torlogh O’Carolan, compose quelque 200 chansons sur des thèmes divers, qui sont publiées à Dublin, en 1720. Un festival annuel, le feis, destiné à préserver et à encourager l’utilisation de la harpe, est créé peu après. Cette tradition populaire est perpétuée par Thomas Moore, qui fait largement appel aux travaux de ses prédécesseurs dans ses fameuses Mélodies irlandaises.

Riche d’une musique originale, l’Irlande ne produit que tardivement des œuvres plus conventionnelles. Les nocturnes du pianiste John Field remportent vers 1830 un succès qui dépasse les frontières de l’Irlande. Le compositeur Michael William Balfe est connu pour son opéra The Bohemian Girl. Le ténor John McCormack est l’un des plus grands chanteurs contemporains de classique. L’Irlande est également le berceau de nombreux chanteurs et musiciens de rock : Van Morrison, U2, les Saw Doctors, Sinead O’Connor, les Pogues et les Cranberries.

3.6.4 Institutions culturelles

Riche de plus de 500 000 ouvrages, la National Library of Ireland, à Dublin, est la plus grande bibliothèque publique d’Irlande. La bibliothèque de Trinity College, fondée en 1601, conserve environ 2,8 millions de volumes, dont le Livre de Kells. Le National Museum abrite des spécimens remarquables de l’artisanat exécutés sur métal, au début de la période d’évangélisation de l’Irlande, dont la broche de Tara, le calice d’Ardagh, la châsse de la cloche de Moilough. La National Gallery of Ireland, à Dublin, présente une importante collection d’œuvres des différentes écoles de peinture européennes.

4 ÉCONOMIE
4.1 Généralités

En quelque trente ans, l’Irlande, qui était un des pays les plus pauvres de l’Europe du Nord et qui accumulait un important retard, s’est industrialisée. Sa croissance est comparée aujourd’hui à celle des « dragons « de l’Asie du Sud-Est, et le pays est parfois surnommé le « tigre celtique «.

En 2002, le produit intérieur brut (PIB) s’élevait à 121 milliards de dollars. Pour la période 1990-2002, le PIB a connu une croissance moyenne de 7,76 p. 100, exceptionnelle au regard des performances économiques des autres pays de l’Union européenne (UE), et même au-delà puisqu’elle est la quatrième plus forte croissance au monde pour cette période. En 1996, la croissance irlandaise était la plus élevée des 25 pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), avec une progression du PIB de 7 p. 100. Cette croissance s’est poursuivie, et elle a atteint 8,3 p. 100 en 1997, 9,5 p. 100 en 1998, 10,7 p. 100 en 2000. Cette croissance s’est effectuée dans un premier temps sans flambée inflationniste (1,8 p. 100 en 1996 et 1,6 p. 100 en 1997), mais la surchauffe de l’économie a finalement entraîné une hausse des prix (3,4 p. 100 en 1998). L’Irlande figurait parmi les seuls pays de l’UE satisfaisant aux critères définis par le traité de Maastricht pour l’entrée dans l’Union monétaire européenne à venir. Malgré une baisse continue depuis 1992, le taux de chômage est d’abord resté élevé : en avril 1996, 11,9 p. 100 de la population active était à la recherche d’un emploi, 10,4 p. 100 en décembre 1997 et 6,4 p. 100 en décembre 1998. En 2002, le taux de chômage est descendu à 4,2 p. 100. Le pays souffre par ailleurs d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

L’essor économique — on parle même de « miracle économique « — a pu avoir lieu grâce à l’ouverture du pays sur le monde extérieur. En 1958, l’Irlande se lance dans une nouvelle politique économique, rompant avec le protectionnisme qui prévaut depuis l’indépendance. La libéralisation des échanges s’accompagne d’un appel aux capitaux étrangers. Ainsi, de nombreuses entreprises étrangères s’implantent sur le territoire irlandais. Dans le même temps sont mis en place une planification souple et un programme d’expansion.

En 1972, la république d’Irlande adhère au Marché commun, qui précède la Communauté économique européenne et l’Union européenne. L’intégration économique européenne permet au pays de connaître une mutation impressionnante, malgré la crise mondiale qui frappe brutalement l’économie irlandaise après 1979.

En 1950, la majorité des Irlandais vit encore de l’agriculture. Aujourd’hui, plus de la moitié de la population active travaille dans le secteur des services (63 p. 100 en 2002), et l’industrie de transformation fournit l’essentiel des exportations.

4.2 Agriculture, forêts et pêche
4.2.1 Agriculture et élevage

Malgré une mutation rapide, le secteur agricole emploie encore en 2001 7 p. 100 de la population active. Cette part devrait cependant continuer de diminuer en raison de la mécanisation et d’un exode rural continu allié à un vieillissement de la population agricole : en 1990, plus de 50 p. 100 des agriculteurs étaient âgés de plus de cinquante ans.

Le rôle de l’agriculture dans l’économie nationale n’est pas négligeable : en 1995, l’excédent de la balance agricole représente 8,1 p. 100 du PIB. À cela s’ajoute une contribution indirecte à travers l’important secteur agroalimentaire.

Deux types d’agriculture coexistent : une agriculture compétitive et spécialisée dans le sud et l’est du territoire, encouragée par les organisations agricoles et le mouvement coopératif fondé au xixe siècle par l’Église catholique et favorisée par les conditions physiques ; ainsi qu’une agriculture extensive et largement subventionnée dans le Centre et l’Ouest.

Les terres cultivées — situées principalement dans l’Est et le Sud — ne représentent que 17,7 p. 100 de la surface du pays, les principales cultures étant celles de l’orge, du blé, de l’avoine et de la pomme de terre. Dans ce pays de prairies, l’élevage est dominant : la production animale représente 88 p. 100 de la production agricole totale. Bovins (6 876 700 têtes en 2006) et ovins (5 969 600 têtes) sont élevés dans les plaines de l’Ouest et du Centre. L’industrie laitière est concentrée dans le sud du pays.

4.2.2 Sylviculture

Le gouvernement irlandais a entrepris de vastes projets de reboisement (en particulier dans les monts Wicklow) afin de limiter la dépendance du pays vis-à-vis des importations de bois, et de fournir des matières premières à de nouvelles papeteries ainsi qu’aux industries associées. Environ 80 p. 100 des forêts appartiennent au Coillte Teoranta, l’Office gouvernemental des forêts. La production de bois, en 2006, était de 2,67 millions de m³.

4.2.3 Pêche

La pêche, secteur traditionnellement sous-exploité, s’est considérablement développée ces dernières années. En 2005, le total des prises s’est élevé à 352 082 t. Le hareng, la morue, le maquereau, le merlan et la plie sont pêchés en haute mer. Les fleuves et les rivières du pays, très poissonneux, sont riches en saumons, truites, anguilles et diverses variétés de poissons blancs.

4.3 Mines et industries
4.3.1 Exploitation minière et énergie

Le secteur minier est peu important (1 p. 100 de la population active ; moins de 1 p. 100 du PIB). La production est faible, malgré la découverte récente de nouveaux gisements. En 2003, 438 000 t de zinc et 33 800 t de plomb étaient extraites du sous-sol.

La production nationale d’énergie ne couvre que 34,5 p. 100 des besoins. Les gisements de gaz naturel de Kinsale et de Ballycotton, exploités depuis 1991, ont fourni 673 millions de m3 en 2003. Environ 4 millions de t de tourbe sont extraites chaque année sous le contrôle du Bord na Morna. Cet organisme public exploite une trentaine de tourbières dans les plaines centrales, ce qui permet d’alimenter les grandes centrales électriques.

La tourbe ne représente cependant que 14 p. 100 des combustibles utilisés pour la production d’électricité, contre 42 p. 100 pour le charbon, importé en grandes quantités, 23 p. 100 pour le gaz et 16 p. 100 pour le pétrole. L’énergie hydraulique ne contribue qu’à hauteur de 2,54 p. 100 à la production nationale.

4.3.2 Industrie

Environ 29 p. 100 (estimation 2001) de la population active travaille aujourd’hui dans le secteur industriel, qui représente 42,2 p. 100 du PIB. En dix ans, de 1985 à 1995, la production industrielle a plus que doublé. L’industrie de transformation, encouragée à partir des années 1930, s’est profondément transformée et diversifiée dans les dernières décennies. Elle contribue de manière essentielle aux exportations, les produits manufacturés représentant 80 p. 100 des exportations globales.

Ces résultats sont en grande partie le fruit de la nouvelle politique menée à partir de la fin des années 1950. En 1959 a été créée, à proximité de l’aéroport de Shannon, la première zone franche au monde. Attirées par une fiscalité avantageuse (l’impôt sur les bénéfices est ainsi plafonné à 10 p. 100 jusqu’à l’an 2000) et par de fortes subventions, mais aussi par les salaires relativement bas pratiqués en Irlande et une faible syndicalisation, de multiples entreprises étrangères — pour la plupart de haute technologie — se sont implantées en Irlande. Des firmes britanniques et allemandes (respectivement 40 et 20 p. 100 des investissements étrangers) se sont ainsi délocalisées pour accroître leur compétitivité ; les sociétés américaines (20 p. 100 des investissements étrangers), et plus récemment japonaises utilisent l’Irlande pour pénétrer plus facilement le marché européen. Le gouvernement a cependant dû revenir sur certaines libéralités, car un certain nombre de ces entreprises ont quitté l’Irlande après avoir profité plusieurs années durant des avantages qui leur étaient accordés, laissant derrière elles de nouveaux chômeurs.

Les deux premières activités, réalisant 54 p. 100 de la valeur ajoutée industrielle, sont la fabrication du matériel de transport et l’agroalimentaire. Cette dernière est dominée par le brassage et la distillation de whisky et de bière. Guinness est ainsi le premier employeur du pays et le premier exportateur mondial de bières. La fabrication de produits laitiers et de produits charcutiers est également importante.

Les industries traditionnelles (cuir, lainages, textile) reculent au profit du matériel électrique et des composants micro-électroniques.

4.4 Secteur tertiaire

Symbole de la mutation économique et sociale irlandaise, le tertiaire est devenu le secteur dominant ; il emploie aujourd’hui 63 p. 100 (estimation 2001) de la population active et contribue pour environ 55 p. 100 au PIB.

4.4.1 Secteur financier

Jusqu’à l’entrée en vigueur de la monnaie unique européenne, l’unité monétaire de l’Irlande était la livre irlandaise (punt), émise par la Banque centrale d’Irlande, créée en 1942. Jusqu’à l’adhésion de l’Irlande au Système monétaire européen (SME) en mars 1979, la livre irlandaise s’échangeait à parité avec la livre sterling britannique, mais les critères imposés par le SME avaient mis un terme à cette situation. Le 1er janvier 2002, l’euro est devenu la monnaie officielle de l’Irlande, selon le taux de conversion suivant : 1 euro = 0,787564 livre irlandaise. La face nationale de toutes les pièces en euros émises en Irlande est frappée à l’effigie de la harpe celtique.

Les grandes banques commerciales (ou affiliées) et leurs succursales sont rattachées à la Banque centrale. Les opérations de fusion qui ont eu lieu au début des années 1990 ont limité à quatre le nombre des banques affiliées. Le nombre de banques d’affaires augmente, et de plus en plus de grandes banques européennes et nord-américaines créent des succursales à Dublin.

La dette publique brute qui représentait 87,9 p. 100 du PIB en 1995 a été ramenée à 32 p. 100 en 2003.

4.4.2 Transports

L’existence d’un habitat rural dispersé explique l’importance du réseau routier qui s’étend sur 96 602 km. Les 1 919 km de voies ferrées sont exploités par Irish Railways (Iarnod Éireann), entreprise autonome au sein de la Compagnie irlandaise de transports.

Le réseau fluvial ne compte que 435 km de voies navigables. Le port de mer le plus important du pays est Dublin, et le plus grand port de transit pour les voyages transatlantiques est Cork. Parmi les autres ports notables du pays figurent Dún Laoghaire, Waterford, Rosslare et Limerick.

Le pays possède trois aéroports internationaux à Shannon, Dublin et Cork. Un nouvel aéroport a été construit à Knock, dans le comté de Clare, dans les années 1980. Plusieurs compagnies aériennes internationales, dont la compagnie nationale Aer Lingus, proposent des liaisons régulières avec la Grande-Bretagne et les grandes villes du monde.

4.4.3 Tourisme

Une promotion efficace assure une croissance continue du tourisme. Chaque année, près de 4 millions de touristes visitent l’Irlande, séduits par les paysages grandioses du Kerry et du Connemara. En 2006, les recettes touristiques s’élevaient à 6,84 milliards de dollars, ce qui fait du tourisme le principal poste de recettes de la balance des invisibles.

4.5 Commerce extérieur

Les sociétés étrangères implantées en Irlande contribuent largement aux bons comptes extérieurs du pays. L’économie irlandaise est aujourd’hui l’une des plus ouvertes au monde et le taux d’imposition sur le bénéfice des sociétés est le plus bas de l’Union européenne (12,5 p. 100).

En 2004, le commerce extérieur équivaut à 118 p. 100 du PIB de l’Irlande. En intégrant le marché européen, l’Irlande entendait développer ses échanges et réduire sa dépendance vis-à-vis du Royaume-Uni, qui reste cependant l’un de ses principaux partenaires, ainsi que les États-Unis.

Les principaux biens exportés sont les équipements électriques et électroniques (environ 25 p. 100 du montant global des exportations), les produits agroalimentaires, le matériel de transport, les produits textiles. L’Irlande importe biens d’équipement, pétrole et dérivés, produits chimiques, denrées alimentaires, fer et acier.

5 HISTOIRE

Pour l’histoire des territoires de la république d’Irlande avant la création de l’État, et notamment la question et la révolution irlandaises. Voir Irlande.

5.1 La partition de l’île (1920-1921)

Sous la pression de l’opinion internationale, et notamment des États-Unis, le Parlement britannique, confronté à une révolution en Irlande, promulgue le Government of Ireland Act, en décembre 1920 : l’île est partagée en deux parties dotées d’une large autonomie. La partition ne respecte ni les limites provinciales ni les clivages confessionnels : trois des neuf comtés de l’Ulster sont rattachés aux trois provinces formant l’Irlande du Sud ; parmi les six comtés formant l’Irlande du Nord, deux comtés sont à majorité catholique.

La majorité protestante d’Irlande du Nord accepte ce Home Rule limité, qu’elle a souhaité dès 1912, et élit son propre Parlement en mai 1921. La partition est, en revanche, rejetée par la minorité catholique du Nord et par la majorité du Sud, où de nouvelles élections ne font que renforcer la position du Sinn Féin. Les élus de ce mouvement boycottent les nouvelles institutions imposées par les Britanniques et se constituent en un second Dáil.

Une trêve met fin à la guérilla de l’IRA le 10 juillet 1921. Les négociations entre les représentants du Dáil et le Premier ministre britannique, David Lloyd George, aboutissent à la signature d’un traité le 6 décembre 1921. Aux termes de cet accord, les vingt-six comtés de Saorstát Éireann deviennent, sous le nom d’État libre d’Irlande (Irish Free State), un dominion du Commonwealth. L’autonomie est ainsi étendue au plan militaire et douanier, mais les députés irlandais doivent prêter allégeance à la Couronne britannique.

Ce serment, et les limites imposées à la souveraineté de l’État libre, provoquent la division des nationalistes. Le 15 janvier 1922, le traité n’est ratifié par le Dáil, après de violents débats, que par soixante-quatre voix contre cinquante-sept. De Valera, absent des négociations et opposé au traité, démissionne de son poste de président ; il est remplacé par le fondateur du Sinn Féin, Arthur Griffith. Michael Collins est nommé président du gouvernement provisoire.

5.2 L’État libre d’Irlande (1922-1937)
5.2.1 Les déchirements internes

De Valera et les membres du Sinn Féin, hostiles au traité, exigent la reprise de la lutte contre la Grande-Bretagne. Une guerre civile éclate, opposant les républicains dissidents et la nouvelle armée de l’État libre. Le conflit, qui divise profondément le pays, provoque la mort de plus d’un millier d’Irlandais, dont Michael Collins, assassiné en août 1922.

Parallèlement, le Dáil, mené par William Thomas Cosgrave, rédige une Constitution instituant un Parlement bicaméral. Adoptée le 11 octobre 1922, elle entre en vigueur le 6 décembre, après ratification du Parlement britannique. Le gouvernement officiel de l’État libre est immédiatement institué, Cosgrave assumant le rôle de président du Conseil exécutif.

En avril 1923, les républicains mettent fin à la guérilla, suffisamment tôt pour pouvoir participer aux élections nationales. Aucun des deux partis en lice ne parvient, lors des élections du mois d’août, à s’arroger la majorité. Cosgrave reste toutefois au pouvoir et De Valera, à la tête des républicains, boycotte le Dáil. Cosgrave met sur pied un gouvernement viable qui tente d’obtenir de la Grande-Bretagne une rectification des frontières entre les deux Irlandes, afin de récupérer les deux comtés catholiques du Nord. Finalement, le tracé existant est confirmé en décembre 1925, en échange de maigres contreparties financières pour l’Irlande du Sud.

Ayant échoué sur la question des frontières, l’État libre, admis à la Société des Nations en septembre 1923, obtient en revanche, avec le Canada et l’Union sud-africaine (voir Afrique du Sud), une évolution sensible de son statut au sein du Commonwealth. En 1924, le gouvernement irlandais crée un précédent en envoyant son propre ambassadeur à Washington. Dès 1926, les pays membres se voient reconnaître une quasi-indépendance. Le statut de Westminster, en 1931, libère l’Irlande de la tutelle juridique du Parlement britannique.

5.2.2 Le retour au pouvoir de De Valera

En février 1932, le parti d’Eamon De Valera, le Fianna Fáil, remporte les élections. Placé à la tête du Conseil exécutif, De Valera met en œuvre une politique de séparation totale. En mai 1933, il abolit par décret le serment d’allégeance au roi d’Angleterre. De Valera suspend ensuite le paiement d’annuités d’achat qui, selon les Britanniques, leur sont légalement dues et engage une politique protectionniste, destinée à permettre le développement d’une industrie nationale. Une guerre douanière prolongée s’ensuit, dont le coût est lourd pour l’État libre, l’économie irlandaise étant très dépendante du marché britannique.

Dans le même temps, les institutions continuent d’évoluer. En 1936, le Fianna Fáil, en collaboration avec d’autres groupes du Dáil, parvient à faire adopter une loi qui abolit le Seanad, (Sénat) détracteur de la politique de De Valera. Le Dáil fonctionne alors comme un Parlement unicaméral jusqu’au terme du mandat de ses membres. Profitant de l’abdication du roi Édouard VIII, De Valera fait voter, en 1936, une loi qui retire de la Constitution toute référence au roi d’Angleterre. La même année, des militants de l’IRA ayant commis une série d’attentats dans l’État libre pour faire pression en faveur de l’unité de l’Irlande, le gouvernement interdit l’organisation.

5.3 L’Eire (1937-1948)

En juillet 1937, les élections au Dáil se doublent d’un référendum constitutionnel. Le nouveau texte proposé à l’approbation des électeurs porte la marque de De Valera : la rupture avec la Grande-Bretagne est entérinée la volonté d’unité affirmée dès l’article 2. Symboliquement, l’État libre d’Irlande devient l’« État démocratique, indépendant et souverain « d’Eire, reprenant le nom gaélique autrefois donné à l’ensemble de l’île. La nouvelle Constitution accorde également un statut spécial à l’Église catholique.

Les électeurs n’approuvent qu’à une faible majorité le texte constitutionnel, mais reconduisent le Fianna Fáil. En 1938, l’écrivain et patriote irlandais Douglas Hyde — un protestant — est élu premier président de l’Eire et De Valera est choisi comme Premier ministre.

Malgré les pressions de Roosevelt et de Churchill, l’Eire maintient sa neutralité durant la Seconde Guerre mondiale. Cette manifestation d’indépendance lui vaut d’être absente de l’Organisation des Nations unies (ONU) jusqu’au 14 décembre 1955.

Les difficultés économiques de l’après-guerre entraînent, en février 1948, la défaite électorale du Fianna Fáil, au profit d’une coalition de six partis menée par le Fine Gael. John Aloysius Costello, devenu Premier ministre, tente de redresser l’économie nationale par une politique de baisse des prix et des impôts, et d’intensification des relations commerciales avec la Grande-Bretagne. En novembre 1948, Costello encourage le Dáil à rompre les derniers liens unissant le pays au Commonwealth. En décembre, les représentants irlandais adoptent le Republic of Ireland Bill (loi sur la république d’Irlande).

5.4 La république d’Irlande

La république d’Irlande, indépendante du Commonwealth, est proclamée le 18 avril 1949, lundi de Pâques marquant l’anniversaire des Pâques sanglantes.

5.4.1 L’ouverture vers l’extérieur

La République, brièvement écartée de la communauté internationale, ne peut adhérer rapidement à l’ONU en raison d’un veto soviétique, mais s’intègre dans le camp occidental. Elle est l’un des membres fondateurs de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE) — ce qui lui permet de bénéficier du plan Marshall — ainsi que du Conseil de l’Europe. En revanche, elle refuse d’entrer dans l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), refus motivé par la question de l’Irlande du Nord.

La situation en Ulster empoisonne les relations avec le voisin britannique. Les dirigeants d’Irlande du Sud, dont beaucoup désormais appartiennent à une génération qui n’a pas connu la guerre civile, sont conscients que l’union ne pourra jamais être imposée par la force. L’opinion publique exprime sa lassitude. Face à la reprise des attentats par l’IRA, en 1956, le gouvernement dirigé par Costello adopte une politique répressive, poursuivie après 1957 par De Valera. L’absence de soutien populaire, autant que le vieillissement des cadres, conduit l’IRA à annoncer, en février 1962, son intention de renoncer à la lutte armée.

En juin 1959, De Valera, alors âgé de soixante-dix-sept ans, est élu président, poste qu’il occupe pendant quatorze ans, et Sean Francis Lemass est nommé Premier ministre. Lemass et John Mary Lynch, son successeur, s’emploient tous deux à dynamiser l’économie irlandaise. L’Irlande rompt avec son isolement, se rapproche économiquement de la Grande-Bretagne et de l’Europe. En 1965, la Grande-Bretagne et l’Irlande suppriment, par un accord bilatéral, les droits de douane entre les deux pays. En 1972, l’Irlande adhère, en même temps que la Grande-Bretagne, au Marché commun européen (voir Union européenne). Cette adhésion, effective en janvier 1973, est approuvée par 83 p. 100 des électeurs.

La reprise des affrontements intercommunautaires en Irlande du Nord donne lieu à de nouveaux actes terroristes fomentés par la branche « provisoire « de l’IRA, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la République irlandaise. En 1971, le Dáil interdit l’acquisition ou la détention d’armes destinées à être utilisées en dehors des frontières de l’Irlande. En 1972, le gouvernement exige la remise de toutes les armes à feu.

La coalition Fine Gael (Parti travailliste) l’emporte d’une courte majorité lors des élections de 1973, et le chef de file du Fine Gael, Liam Cosgrave, devient Premier ministre. En 1977, le Fianna Fáil est de nouveau porté au pouvoir ; le gouvernement est mené par Lynch, auquel succède Charles Haughey en 1979.

5.4.2 La mutation irlandaise

À la fin des années 1970 et au début des années 1980, les gouvernements irlandais se retrouvent confrontés à d’importants problèmes : multiplication des actes terroristes perpétrés par la branche provisoire de l’IRA dans le Nord, crise économique associée à un fort endettement public et à une hausse du chômage. Sur le plan politique, l’érosion des partis conservateurs, le Fianna Fáil et le Fine Gael, entraîne une relative instabilité gouvernementale.

En 1983, le Premier ministre Garrett Fitzgerald, du Fine Gael, relance la recherche d’une solution politique en Irlande du Nord, en organisant à Dublin un « Forum pour une nouvelle Irlande « auquel participent des formations politiques du Nord et du Sud, réunies pour la première fois depuis la partition. Le Sinn Féin, toutefois, demeure exclu des discussions et les unionistes refusent l’invitation.

En novembre 1985, Garrett Fitzgerald obtient de Margaret Thatcher, Premier ministre britannique, la signature d’un accord conférant à la république d’Irlande un rôle consultatif dans les affaires de l’Irlande du Nord. Fitzgerald demeure Premier ministre jusqu’en 1987, date à laquelle lui succède Haughey qui obtient la majorité au Dáil dès le premier tour. Après les élections peu concluantes de juin 1989, Haughey forme un nouveau gouvernement de coalition. En décembre 1990, Mary Robinson, candidate de la gauche, est élue présidente de la République.

À l’issue des élections de novembre 1992, le Fianna Fáil forme une coalition avec le Parti travailliste. La progression des partis de gauche, associés au nouveau gouvernement formé par le Fine Gael en décembre 1994, témoigne d’une lente évolution de la société irlandaise, qui accompagne la mutation économique. S’ils ont à nouveau repoussé la légalisation de l’avortement en 1992, les Irlandais acceptent finalement de libéraliser la législation sur le divorce en novembre 1995.

Renforçant son ancrage européen, l’Irlande signe par ailleurs le traité de Maastricht, créant l’Union européenne, en décembre 1991, après avoir obtenu la faveur d’une clause spéciale garantissant que les lois irlandaises sur l’avortement ne seront pas remises en cause par la législation européenne. Le traité est ratifié par 69 p. 100 de « oui « lors d’un référendum national organisé en juin 1992. L’Irlande fait partie, depuis l’accord signé le 2 mai 1998 à Bruxelles, des onze pays retenus pour passer en 1999 à l’Union économique et monétaire (UEM). En mai 1998, le traité d’Amsterdam est ratifié lors d’un référendum par 61,7 p. 100 de « oui «. Lors des élections européennes de juin 1999, le Fianna Fáil (centre) recueille 38,6 p. 100 des suffrages (soit 6 sièges au Parlement européen), le Fine Gael 24,6 p. 100 (4 sièges), les travaillistes 8,7 p. 100 (1 siège) et les Verts 6,7 p. 100 (2 sièges).

Mais l’intégration européenne subit un sérieux coup de frein à l’occasion du référendum organisé au mois de juin 2001 pour la ratification du traité de Nice, rejeté par 54 p. 100 des Irlandais, avec une participation de seulement 32 p. 100. Le Premier ministre Bertie Ahern se dit « profondément déçu « par ce résultat qui provoque la stupéfaction parmi les Quinze. Plus que l’élargissement de l’Union européenne, objet du traité de Nice élaboré par les Quinze en décembre 2000, c’est la perspective de céder des pans de souveraineté ou de renoncer à la neutralité irlandaise qui auraient motivé les partisans du « non «. Les responsables européens considèrent qu’il est exclu de rouvrir les négociations et un nouveau référendum est planifié. L’introduction de l’euro en Irlande le 1er janvier 2002 se déroule dans de bonnes conditions, comme dans les onze autres pays de l’Union européenne (UE) qui l’ont adopté comme monnaie unique.

Les élections législatives de mai 2002 voient la victoire annoncée du Fianna Fail, le parti du Premier ministre en exercice qui peut se prévaloir d’une excellente situation économique. Avec 41,5 p. 100 des voix et 81 sièges, le Fianna Fáil parvient à 3 sièges de la majorité absolue. Le Sinn Féin est le second vainqueur du scrutin. Fort de 6,5 p. 100 des voix — ce qui le place en quatrième position sur l’échiquier politique irlandais, et non plus seulement nord-irlandais — il passe en effet de 1 à 5 députés. Bertie Ahern est reconduit dans ses fonctions de Premier ministre et reconduit son gouvernement qui réunit le Fianna Fáil et les Démocrates progressistes (PD, 8 sièges de députés). Sa première tâche est d’obtenir un résultat positif au nouveau référendum sur le traité de Nice, qui doit se dérouler en octobre 2002. Cette fois, le « oui « l’emporte par 62,89 p. 100 des voix, à la suite d’une campagne intensive en sa faveur que mènent notamment, outre le gouvernement, les principaux partis politiques, les syndicats et l’Église catholique, et alors que la participation approche 50 p. 100 (contre 32 p. 100 la première fois). Ce résultat ouvre la voie de l’élargissement de l’Union européenne à dix nouveaux pays, décidé lors du Conseil européen de Copenhague en décembre 2002. Le 1er mai 2004, l’Irlande assumant la présidence de l’Union européenne, c’est à Dublin que se déroulent les cérémonies officielles marquant l’élargissement. Le mois suivant, le scrutin européen est marqué par l’élection inédite d’un membre du Sinn Féin au Parlement de Strasbourg (il obtient également un élu en Irlande du Nord), tandis que le parti au pouvoir, le Fianna Fáil, accuse un recul de dix points (28,8 p. 100 des suffrages, 4 sièges sur 13).

5.5 La question de l’Irlande du Nord

La situation en Irlande du Nord est redevenue une question politique majeure en république d’Irlande ; le gouvernement de Dublin joue désormais un rôle clé dans les négociations sur l’avenir de ce territoire.

5.5.1 Le rôle de Gerry Adams

Après une recrudescence de la violence intercommunautaire en Ulster, à la fin de 1991, un nouveau pas est franchi au printemps 1992, lorsque des dirigeants unionistes d’Irlande du Nord acceptent de participer à des négociations, à Londres, aux côtés des représentants du gouvernement irlandais. En juin 1993, Mary Robinson rencontre publiquement à Belfast le dirigeant du Sinn Féin, Gerry Adams. En juillet de la même année, le gouvernement irlandais propose une souveraineté commune du Royaume-Uni et de la république d’Irlande sur l’Irlande du Nord. Ce plan est rejeté par Londres. Mais après de nouveaux attentats à Belfast, le Premier ministre britannique John Major accepte, en novembre, que le Sinn Féin participe aux futures négociations.

Le 15 décembre 1993, Albert Reynolds, chef du gouvernement irlandais, et John Major signent une nouvelle déclaration déterminante : la Grande-Bretagne accepte de renoncer à sa souveraineté sur l’Irlande du Nord si la majorité de la population exprime la volonté d’être rattachée à la république d’Irlande ; celle-ci s’engage pour sa part à supprimer toute référence à l’unité territoriale dans sa Constitution. L’ensemble des partis politiques d’Irlande du Nord, dont le Sinn Féin, sont invités à trouver une solution politique, à condition qu’il soit mis fin aux violences. Après que l’IRA a annoncé, le 31 août 1994, « une cessation complète des opérations militaires «, le Premier ministre irlandais reçoit Gerry Adams à Dublin. Les deux dirigeants ayant exprimé leur volonté de respecter le choix de la population unioniste, les milices loyalistes d’Irlande du Nord annoncent à leur tour, en octobre, la cessation de leurs opérations militaires.

Le gouvernement de John Bruton poursuit la politique de Reynolds. Le 22 février 1995, Bruton et Major rendent public un accord anglo-irlandais devant servir de base de travail à toute négociation pour un règlement durable du conflit en Irlande du Nord. Parmi les principales dispositions figurent la création d’une Assemblée d’Irlande du Nord, élue au scrutin proportionnel, l’établissement « d’un organisme nord-sud « responsable devant l’Assemblée d’Irlande du Nord et le Dáil irlandais, ainsi que la mise en place d’une conférence intergouvernementale permanente entre la Grande-Bretagne et l’Irlande.

5.5.2 La rupture du cessez-le-feu

Les relations entre Dublin et Londres se détériorent cependant avec la dégradation de la situation en Irlande du Nord. La rupture du cessez-le-feu par l’IRA, en février 1996, écarte à nouveau le Sinn Féin des négociations. Londres durcit sa position, rejetant les propositions du médiateur américain, Georges Mitchell, et prenant l’initiative d’élections en Irlande du Nord sans consulter Dublin. Ces élections, qui renforcent, en mai, les positions des formations les plus dures, sont suivies de graves affrontements durant toute l’année 1996, sans que Dublin parvienne à relancer les pourparlers. Lors des élections législatives de juin 1997, l’alliance de centre droit menée par le chef du Fianna Fáil, Bertie Ahern, bat de peu la coalition dirigée par John Bruton, sans pour autant obtenir la majorité absolue. Bertie Ahern est élu Premier ministre grâce au soutien de députés indépendants, tandis qu’en octobre 1997, Mary Mac Aleese, originaire d’Irlande du Nord, succède à Mary Robinson, à la présidence de la République, soutenue par la coalition formée du Fianna Fáil et des démocrates progressistes.

5.5.3 L’accord de paix « historique «

Avec l’arrivée au pouvoir en Grande-Bretagne du travailliste Tony Blair, qui fait de la question irlandaise une priorité, les négociations reprennent sous l’égide du sénateur américain Mitchell et avec l’intervention de Bill Clinton, et aboutissent à un accord de paix historique le 10 avril 1998, signé non seulement par les Premiers ministres britannique et irlandais, mais aussi par le Sinn Féin républicain et le principal parti unioniste, l’Ulster Unionist party (UUP) de David Trimble. Cet accord de compromis qui pourrait mettre fin à trente ans de guerre civile prévoit plusieurs points : la nécessité d’un vote exprimé par la majorité de la population d’Irlande du Nord quant à l’unification ou au maintien de l’Ulster dans le Royaume-Uni ; la remise en vigueur du Parlement de l’Ulster qui exercera des pouvoirs législatifs et exécutifs ; la création d’un « conseil nord-sud « composé de représentants de l’Ulster et de la république d’Irlande afin de développer la coopération dans les domaines susceptibles de concerner les deux parties de l’île (tourisme, pêche, environnement, transports, etc.), ces décisions étant soumises à l’approbation du Parlement d’Ulster, ainsi qu’au Dáil irlandais.

L’accord de Stormont, dit du « vendredi saint «, est adopté par référendum en mai 1998 par plus de 70 p. 100 de votes favorables en Irlande du Nord et plus de 90 p. 100 en République d’Irlande. Il entraîne une modification de la Constitution britannique, qui affirme, d’une part, la souveraineté du Royaume-Uni sur l’Ulster et, d’autre part, celle de la république d’Irlande — qui devra cependant abandonner sa revendication territoriale sur le Nord. Il prévoit également un désarmement général de toutes les organisations paramilitaires.

Mais, durant de longs mois, le processus de paix reste dans l’impasse : d’une part, l’IRA refuse un désarmement immédiat et, d’autre part, David Trimble s’oppose à la participation du Sinn Féin dans le futur gouvernement tant que l’IRA n’aura pas déposé les armes. À l’instigation des Premiers ministres britannique Tony Blair et irlandais Bertie Ahern, des négociations reprennent à la mi-avril 1999, afin de relancer l’accord de paix.

En s’engageant en mai 2000 à mettre ses armes hors d’usage, l’IRA suscite de nombreux espoirs et permet la reformation du gouvernement autonome en Ulster. Cependant les négociations piétinent, achoppant sur le calendrier et les modalités du désarmement de l’IRA, mais aussi sur la réduction de la présence militaire britannique et la réforme de la police provinciale nord-irlandaise à majorité catholique. Le processus de paix est en outre fragilisé par les attentats perpétrés en 2000 et 2001 par une branche dissidente et radicale de l’IRA, « l’IRA véritable «.

En juillet 2001, le protestant modéré David Trimble démissionne de son poste de Premier ministre de l’Irlande du Nord afin de faire pression sur l’IRA pour qu’elle commence à désarmer, comme elle le promet depuis trois ans. Les négociations reprennent entre les Premiers ministres britannique et irlandais, Tony Blair et Bertie Ahern, mais les institutions d’Irlande du Nord sont paralysées et le processus de paix semble dans l’impasse. Toutefois, au mois d’octobre 2001, Gerry Adams, le président du Sinn Féin, demande pour la première fois, et obtient, que l’IRA accomplisse un geste historique en engageant la destruction de ses arsenaux d’armes. David Trimble reprend aussitôt ses fonctions et l’espoir de parvenir à une paix solide est une nouvelle fois relancé. Mais, à la suite de l’arrestation de 4 militants du Sinn Féin, soupçonnés d’avoir espionné le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord, les institutions nord-irlandaises sont suspendues jusqu’à nouvel ordre par Londres en octobre 2002. Cette situation perdure mais, en juillet 2005, l’IRA annonce qu’elle renonce à la lutte armée, ce qui laisse espérer une relance du processus de paix.

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