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isolationnisme

Publié le 19/02/2013

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1   PRÉSENTATION

isolationnisme, doctrine de politique étrangère développée et appliquée par les États-Unis jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, qui préconisait la non-intervention dans la politique étrangère. L’isolationnisme avait pour principal objectif d’éviter que les États-Unis puissent être entraînés dans un conflit par le jeu des alliances.

2   LES ORIGINES

La doctrine isolationniste est apparue dès la guerre de l’Indépendance américaine. Si le Congrès avait dû signer une alliance avec la France en 1778 pour s’assurer la victoire sur les Anglais, les premiers dirigeants américains s’opposèrent ensuite à toute alliance politique et militaire avec les États européens. Dès 1796, le président George Washington conseillait ainsi aux Américains de se tenir à l’écart de toute alliance permanente. Au début du XIXe siècle, le président Thomas Jefferson les mettait en garde contre « les alliances qui enchaînent «. L’isolationnisme allait dominer les relations internationales des États-Unis jusqu’à la fin du XIXe siècle. Il ne s’appliqua cependant jamais au continent américain. Avec l’achèvement de la conquête intérieure (la « frontière «), la politique étrangère des États-Unis, en vertu de la doctrine de Monroe, se fit au contraire plus interventionniste en Amérique centrale, aux Antilles et dans le Pacifique où les États-Unis conquirent des zones d’influence. Menée par le président Theodore Roosevelt, cette politique aboutit à la guerre américano-espagnole de 1898 qui chassa les Espagnols de Cuba et des Philippines. Les États-Unis se maintenaient cependant à l’écart des affaires européennes.

3   LES GUERRES MONDIALES

Au cours de la Première Guerre mondiale, l’intervention des États-Unis se limita d’abord à des propositions de médiation. Mais l’approvisionnement de la France et de l’Angleterre, poursuivi au nom de la liberté du commerce, amena l’Allemagne à engager une guerre sous-marine contre les navires américains. En 1917, le Congrès votait la guerre et l’armée des États-Unis débarqua en Europe. Dès 1919, l’isolationnisme redevint la doctrine officielle : les États-Unis refusèrent de ratifier le traité de Versailles et de s’engager dans la Société des Nations. Le pacte Briand-Kellog, signé en 1928, qui mettait la guerre hors-la-loi, fut à peine une concession des Américains à la sécurité collective, tant il était peu contraignant pour les signataires. L’isolationnisme américain se renforça même : entre 1935 et 1937, ses partisans obtinrent au Congrès l’adoption d’une stricte neutralité internationale, qui interdisait de fait tout soutien aux États victimes d’agression. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale exacerba l’opposition entre les isolationnistes et les partisans d’une intervention américaine. Une organisation, l’« America First Committe « fut créée en 1940 pour défendre l’isolationnisme, contre le président Franklin D. Roosevelt. Son porte-parole était l’aviateur Charles Lindbergh. La soudaine agression japonaise de Pearl Harbor en 1942, provoquant l’entrée en guerre des États-Unis, mit fin au débat.

4   LES POLITIQUES DE L’APRÈS-GUERRE

Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis assumèrent les responsabilités incombant à une grande puissance et les engagements pris au cours des conférences internationales de Téhéran (1943), Yalta (1945) et Potsdam (1945). Fondant désormais leur politique étrangère sur la coopération internationale et la sécurité collective, les États-Unis adhérèrent à la Charte des Nations unies. Les tensions croissantes avec l’Union soviétique amenèrent les responsables politiques américains à engager davantage leur pays. Cherchant, par une politique dite du containment, à contenir l’expansion soviétique et l’influence communiste, les États-Unis resserrèrent leur lien avec l’Europe occidentale. Une alliance militaire fut conclue au sein de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en 1949 ; un plan Marshall d’aide économique fut mis en place. La guerre froide vit les États-Unis s’engager directement ou indirectement dans de nombreux conflits internationaux (guerre de Corée, Cuba, Viêt Nam, conflit israélo-arabe, Amérique latine, etc.).

L’abandon officiel de la doctrine isolationniste n’empêcha cependant jamais la tentation d’un retour à l’isolationnisme. La guerre du Viêt Nam souleva au sein de la nation américaine un important débat sur le coût et l’efficacité des engagements militaires américains auprès d’autres nations. Plus récemment, si les États-Unis se sont impliqués activement dans les négociations visant à mettre fin à la guerre de Bosnie, ils ont refusé, jusqu’à la signature du traité de Paris, toute présence des troupes américaines sur le sol bosniaque.

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