JALOUSIE

Sentiment profondément ambivalent: «sympathie souffrante«, pour Wallon ; « identification mentale « du sujet au rival, selon Lacan. Elle se définit toujours par la crainte de perdre ce qu'on possède : amour ou prestige ; mais aussi par une attention étrange portée à la personne même du rival. Jalousie enfantine : Le schéma est celui de la relation mèreenfant et l'amour possessif qui en découle chez l'enfant : la présence du père ou la naissance d'un frère amène une situation « triangulaire « que la psychanalyse décrit sous le nom de complexe d'Oedipe et de Caïn. L'enfant ressent comme une blessure la nécessité de partager l'amour maternel qu'il voudrait garder pour lui seul. Ce sentiment de jalousie est lié à une personnalité mal formée puisqu'il revient à ne pas accepter l'Autre et, du même coup, à ne pas reconnaître sa propre originalité. Chez l'enfant, la jalousie s'exprime par des troubles divers : régression dans l'apprentissage de la propreté (énurésie), humeur morose, agressivité pouvant atteindre une violence extrême. Jalousie amoureuse : Elle peut avoir un motif réel ou imaginaire, c'est-à-dire que le rival peut exister réellement ou seulement dans l'imagination du jaloux. Si la jalousie est imaginaire, elle indique un trouble de la personnalité souvent dû à un complexe d'infériorité. Le jaloux est un individu profondément centré sur lui-même et, en même temps, un anxieux. Il s'aime lui-même, avant tout. Il n'aime pas nécessairement son partenaire (il peut même le détester inconsciemment). Il craint que l'on nie sa valeur personnelle : souvent. il s'invente des raisons d'être jaloux. Les conventions lui offrent des prétextes : passion ou honneur. Mais, en réalité, il a peur d'être abandonné. Il ne peut sortir de sa jalousie qu'en sortant de lui-même (oubli de soi). Délire de jalousie: Il arrive que la jalousie soit le principal symptôme d'une véritable maladie mentale de structure paranoïde. Beaucoup de crimes passionnels sont commis sous l'effet de ce délire.