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5 janvier 1477 : Mort de Charles le Téméraire à Nancy.

Publié le 14/05/2012

Extrait du document

 

Le corps du duc de Bourgogne, nu, percé de deux coups de pique, défiguré par les loups, n’est retrouvé que trois jours après la bataille de Nancy, enfoui sous la neige. 

 

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fureur, « diminué en son sens » comme l'écrit le chroniqueur Philippe de Commynes .

Il ras­ semble fiévreusement de nou­ velles troupes qu'illance contre Nancy, occupée par le duc René de Lorraine depuis le 7 octobre.

Mais l' armée bourguignonne , dix mille hommes recrutés à grand peine, dont seulement deux mille sont en état de com­ battre, est de moitié inférieure à celle de René Il, qui a reçu de généreux subsides de Louis Xl.

Cependant , le Téméraire met le siège devant Nancy , alors qu 'un hiver quasi polaire s' abat sur la Lorraine.

Dans la seule nuit de Noël , quatre cents de ses hom­ mes sont mis hors de combat.

victimes de gelures aux mains et aux pieds .

Dans sa tente, le duc de Bourgogne attend, silen­ cieux , comme pétrifié , l'issue d 'un sort qu 'il pressent fatal.

Tous ses alliés, ou presque , l' ont abandonné ou font courir la rumeur de sa mort pour justifier leur désertion .

Le visage à moitié dévoré par les loups Le samedi 4 janvier 1477 , Char­ les le Téméraire se résout à lan­ cer un ultime assaut contre Nancy .

L.:échec est cuisant.

Rési ­ gnés et laissant la famine faire son œuvre, les Bourguignons retournent leur artillerie contre les renforts suisses qui arrivent.

La manœuvre est éprouvante .

Les hommes doivent traverser un ruisseau gonflé par les neiges puis, gelés et à bout de forces , se mettre en ligne pour affronter l'adversaire .

Celui-ci est si nombreux , si bien organi­ sé , qu 'en une heure à peine leurs positions sont encerclées.

La piétaille, terrorisée par le mugissement des cors helvètes, fuit sans demander son reste .

La cavalerie entre à son tour dans la mêlée .

Mais, les chevaux glis­ sent sur la neige et la glace , entraînant leurs cavaliers dans leur chute.

Quant aux merce­ naires du condottiere italien Campo Bassa, ils tournent bride et offrent leurs services au duc de Lorraine .

Charles le Témérai­ re et quelques compagnons d'infortune sont bientôt seuls à combattre , près d'un étang gelé.

C'est là que, le 5 janvier au soir , le duc de Bourgogne tombe.

Son corps ne sera découvert que deux jours plus tard, dans la boue de l'étang Saint- Jean .

A demi dénudé, le cadavre du Bourguignon a été lacéré, dé ­ chiré, mutilé.

En dégageant sa LE TÉMÉRAIRE EST•IL BIEN MORT ? La mort de Charles le Téméraire a suscité de nombreuses rumeurs parmi des sujets qui ne pouvaient se convaincre de la disparition d'un prince aussi puissant.

On a murmuré que le duc était caché et préparait son retour, comme jadis le roi Arthur ou Frédéric Barberousse.

Certains ont cru le Bourguignon enfermé dans les geôles de Louis Xl.

D'autres ont prétendu l'avoir vu qui en Allemagne, qui à Rome, qui à Jérusalem ...

D'autres encore, ceux qui avaient accepté de croire à la mort du Téméraire, ont affirmé que son meurtrier était sourd.

Faute d'avoir entendu les appels de ses compagnons d'armes, qui l'adjuraient de laisser la vie au duc, le malheureux, pétri de remords, serait mort de chagrin ! tête de la glace , quelques-uns de ses derniers compagnons, entraînés là pour le reconnaître, sont pris de frissons.

Du som­ met du crâne au menton, la tête a été fendue par un coup de hallebarde.

Sur ce qui reste du visage , on peut deviner que les loups et les chiens errants ont déjà commencé leurs macabres agapes .

Seuls les ongles , très longs, et la dentition, fort mau­ vaise, permettent d 'identifier le défunt.

Apprenant la mort de son ennemi , Louis Xl, en son château du Plessis-lez-Tours , se laisse aller à exprimer une joie délirante, une folle allégresse.

C'en est fini de l' État bourgui­ gnon , que le roi de France va s'empresser de démembrer en s'attribuant la Bourgogne, la Picardie et l 'Artois .

Le reste de l'héritage ira à la Maison d'Au­ triche, offert en dot par Marie, la fille du Téméraire , lors de son mariage avec Max imilien , le fils de l'empereur Frédéric Ill .

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