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Jean Jaurès, Discours à la Jeunesse, Prononcé au Lycée d'Albi en 1903

Publié le 18/10/2011

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Le 30 juillet 1903, Jean Jaurès prononce au lycée d’Albi un discours lors d’une distribution de prix. Ce texte en est un extrait dans lequel, Jean Jaurès tente de donner une définition de la République, en présentant les grands principes de la République, autrement que d’en donner une définition juridique.  Jean Jaurès est un homme politique français, né à Castres en 1859 dans une famille de la petite bourgeoisie du Tarn. Il est socialiste et également professeur agrégé de philosophie. Il entre en politique en 1885, pendant la Troisième République. Au départ, c’est un républicain, et il suit notamment le député Jules Ferry. Puis il adhère progressivement au socialisme. En prenant la défense des grévistes (les mineurs de Carmaux) ou encore avec l’affaire Dreyfus, Jaurès s’impose alors comme un leader socialiste français. En 1902, il crée un Parti Socialiste, et devient son porte-parole à l’Assemblée. Il est également vice-président de la Chambre, et s’engage pour le « bloc des gauches «. Le Bloc des gauches ou Bloc républicain est une alliance de forces politiques de gauche, créée en 1899 en vue des élections législatives françaises de 1902. Telles sont ses fonctions lorsqu’il prononce le discours qui fait l’objet de cet étude. Par la suite, il fonde le journal l’Humanité en 1904 en associant les valeurs républicaines et socialistes, puis la SFIO en 1905, avec le marxiste Jules Guesde. Jaurès est également un pacifiste et s’engage fortement pour la paix.  En 1903, le régime installé est donc la Troisième République.

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« députés d’origine modeste, enseignants, petits avocats, arrivent à être élus, alors que la constituante étaitessentiellement formé de juristes et de grand bourgeois.

Ces nouveaux parlementaires, n’étant pas majoritairementpour un renversement aussi radical de l'ordre établi que l’instauration de la république, ils souhaitaient simplementprendre part aux décisions politiques du pays.

L’arrestation du roi, son procès et enfin sa décapitation le 21 janvier1793 marque une volonté politique de condamnation non seulement du souverain mais surtout du titre qu’il portait.Le discours de Jaurès n’est pas faux, il peut juste être complété et critiqué.Mais la Révolution française est importante dans la construction qui mène à la République car elle marque le déclinde la monarchie comme système politique en France.

En effet, cette période est très importante pour Jaurès.

Il en amême publié un livre qui raconte l’histoire de la Révolution française : « Histoire socialiste de la Révolution française».

De plus, c’est réellement la Révolution française, avec la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, quiconsacre le double avènement de la République : 1789 affirme la substitution de la souveraineté de la nation à lasouveraineté monarchique, ainsi que l’égalité de tous devant la loi et l’impôt, et 1792 affirme l’abolition de lamonarchie et la naissance de la République. II.

La vision de Jaurès de la République Française a) Une vision française de la République Des le début de cet extrait du discours, Jean Jaurès donne une définition de la République française : « Dans notreFrance moderne, qu’est-ce donc que la République ? C’est un grand acte de confiance.

» (l.1-2).

Jean Jaurèss’attarde longuement sur les caractéristiques de cette République française, qu’il qualifie comme étant « larépublique de la démocratie et du suffrage universel »(l.38), mais aussi «que cette République de démocratie, desuffrage universel et d’universelle dignité humaine» (l.40-41).Enfin, la République, qui est devenu « la forme définitive de la vie française » (l.43), a aussi une propension às’exporter dans le sens qu’elle est « le type vers lequel évoluent lentement toutes les démocraties du monde »(l.43-44) c'est-à-dire un modèle, un exemple suivit.

Pour sa démonstration, il l’oppose à trois formes de Républiquesayant existé auparavant.

Il évoque d’abord « l’oligarchie liberté des républiques de la Grèce, morcelées, minusculeset appuyées sur le travail servile » (l.29-30), qui est en faite une critique du système grecque car la Grèce estcomposée de multiples cités autonomes et peu d’entre-elles sont réellement démocratiques.

Ensuite, cette cité estbasée sur un faible pourcentage de citoyens car elle exclut les enfants, les femmes, les métisses, mais aussi lesesclaves.

De plus, les 600 des 700 magistrats grecs ne sont pas élus mais tirés au sort parmi les citoyensvolontaires.

Tous ces arguments montrent l’incomplétude du modèle républicain grec.

Pour la république Romaine,Jaurès la qualifie de « haute citadelle d’où une aristocratie conquérante dominait le monde, communiquant avec luipar une hiérarchie incomplet et décroissant qui descendait jusqu’au néant du droit […] Qui se perdait dansl’abjection de l’esclavage.

» (l.31-35).

Jean Jaurès explique par là qu’avec l’extension du territoire de la républiqueromaine et l’obtention de la citoyenneté par les peuples assimiler celle-ci perd peu a peu de son sens pour n’êtreplus que l’ouverture d’une certaine condition de citoyen, basée sur des privilèges et non plus sur un pouvoirdécisionnaire et politique.

Cela aboutit, à terme, à la concentration du pouvoir politique entre les mains des grandesfamilles patriciennes et à la faillite de la République en 150 avant JC.

Malgré le fait que le modèle de ces républiquessoit des systèmes démocratiques inachevés ou imparfaits, ils sont restés des sources d’inspirations pour leslégislateurs de 1792.

Jaurès explique par ces critiques que la République française et une modification des anciennesrépublique et qu’elle a été modifiée pour être conforme à leurs exigences.La République française serait donc un modèle créé par et pour les français, et pratiquement infaillible car elle a étécorrigé des erreurs des républiques précédentes.b) La République sociale D’après Jean Jaurès, la république française à une face sociale.

Etant un socialiste, il est inconcevable pour Jaurèsd’avoir une République sans caractères sociales.La Troisième République française se veut sociale : « Instituer la République, c’est proclamer que les citoyens desgrandes nations modernes, obligés de suffire par un travail constant aux nécessités de la vie privée et domestique,auront cependant assez de temps et de liberté d’esprit pour s’occuper de la chose commune.

» (l.7-11).

Plusieurslois en matière sociale sont alors promulguées, tel que la loi du 24 juillet 1889 qui déclare la protection des enfantsmaltraités ou moralement abandonnés, une loi datant du 15 juillet 1893 qui proclame la gratuité de l’assistancemédicale, une autre loi du 14 juillet 1905 relative aux vieillards, infirmes et incurables,… Concernant les travailleurs,la loi du 9 avril 1898 garantit aux travailleurs la protection contre les conséquences des accidents du travail, uneautre datant du 5 mai 1910 rend l’assurance vieillesse obligatoire pour les salariés.La France a un retard important par rapport à ses voisins européens en matière de progrès concernant le monde dutravail.

Le ministère du Travail et de la Prévoyance sociale est crée en 1906.

Par exemple, le cas des mineurs, quipar leur organisation et à l’action de la Fédération constituée en 1893 (Création de l’Union socialiste à la Chambre :résultat de la réunion de tous les députés socialistes ; avec également le soutien de Jaurès aux mineurs en grèvesdurant la période 1892-1895 à Carmaux) ont réussi à obtenir une ébauche de protection sociale, après la loi enfaveur d’une plus grande sécurité dans les mines (1890).

Une loi d’avril 1898 établit la responsabilité patronale.

En1900, les réformes du gouvernement Waldeck-Rousseau instaurent la limitation du temps de travail (qui n’étaiteffective que pour les femmes et les enfants depuis 1892).

Le 13 juillet 1906 la loi généralisant le reposhebdomadaire est mis en place, et à cela s’ajoute que le repos dominical perd son caractère religieux.

Enfin, il fautsavoir que si la loi sur les retraites ouvrières et paysannes est votée en avril 1910, seuls 2 600 000 de travailleursen bénéficient (sur 12 millions de salariés et 6 millions de travailleurs indépendants) en 1912.Malgré des efforts et des progrès sur le champ social, la Troisième République française connait à l’époque un retardsur ces voisins.. »

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