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JEAN RACINE: Phèdre

Publié le 22/02/2012

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Dans sa préface, il expose les raisons pour lesquelles ii estime avoir fait oeuvre utile : « Ce que je puis assurer, c'est que je n'en ai point fait on la vertu soit plus mise en jour que dans celle-ci. Les moindres fautes y sont sévèrement punies. La seule pensée du crime y est regard& avec autant d'horreur que le crime même. Les faiblesses de l'amour y passent pour de vraies faiblesses. Les passions n'y sont présentées aux yeux que pour montrer tout le désordre dont elles sont cause ; et le vice y est peint partout avec des couleurs qui en font connaitre et haïr la difformité. » Racine affirme avoir tenu a y suivre l'exemple et y appliquer la leçon de ses modèles, les grands classiques grecs. Mais. s'il loue ceux-ci d'avoir été avant tout des moralistes et des professeurs de vertu, il oublie de préciser qu'il a transpose les thèmes païens dans une tonalite chrétienne. La référence implicite au pèche originel charge d'un contenu nouveau la notion de fatalité liée chez les Grecs A l'intervention d'une puissance supérieure. Le rôle des dieux, bien que présent chez Racine, par fidélité A la fable, recouvre un autre principe de nature religieuse et morale, que l'on pourrait définir comme le plaisir du mal. L'auteur de Phèdre peint un monde livre au désordre, a la corruption et au mensonge.
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« devoirs envers ses enfants, dont elle doit défendre les droits au cas où la disparition de Thésée se confirmerait.Œnone en vient à prononcer le nom de celui que tout désigne comme l'ennemi de Phèdre et de sa lignée : « Songez qu'un même jour leur ravira leur mère,Et rendra l'espérance au fils de l'étrangère,A ce fier ennemi de vous, de votre rang,Ce fils qu'une Amazone a porté dans son flanc, Cet Hippolyte...

» Phèdre avoue à Œnone la véritable raison de son chagrin.

Loin de haïr Hippolyte, comme elle le devrait, elle estamoureuse de son rival.

On annonce alors à Phèdre la nouvelle donnée pour certaine de la mort de Thésée.

Cettesituation risque de déclencher une guerre de succession, le peuple d'Athènes étant divisé, une faction soutenant lesprétentions d'Hippolyte, une autre même se disant prête à prendre le parti d'Aricie, héritière des Pallantes, lesanciens rois destitués par Thésée.OEnone conçoit alors un projet qui va donner à l'amour de Phèdre pour Hippolyte une justification politique et mêmemorale.

Elle persuade sa maîtresse que la mort de Thésée la délivre de tout scrupule : « Vivez, vous n'avez plus de reproche à vous faire :Votre flamme devient une flamme ordinaire.Thésée en expirant vient de rompre les noeudsQui faisaient tout le crime et l'horreur de vos feux.

» Bien plus, ce qui était auparavant un obstacle devient à présent un argument positif puisque l'union entre les deuxprétendants à la couronne assurerait la paix et la stabilité.

Comme le parti d'Aricie devient menaçant, il est dansl'intérêt d'Hippolyte et de Phèdre de s'allier contre elle : « Vous avez l'un et l'autre une juste ennemie :Unissez-vous tous deux pour combattre Aricie.

» L'aveu à Œnone et la réaction de celle-ci jouent un rôle déterminant dans l'évolution psychologique de Phèdre.Tourmentée par le caractère « inavouable » de son amour, le seul geste de l'aveu donne pour la première fois àcelui-ci une existence concrète et le fait entrer dans une sphère objective.OEnone sert à Phèdre de miroir.

Non seulement la confidente rassure la reine, mais elle lui donne des raisonsd'espérer. Phèdre commence à rationaliser sa passion, elle lui donne une légitimité. Ainsi, ce premier acte n'est pas seulement un acte d'exposition.

Il ne se limite pas à la mise en place des élémentsde l'action dramatique, il fait passer la passion fatale de la sphère de la potentialité dans celle de la réalité. Après une longue absence, cette passion assoupie s'est réveillée lorsque Phèdre a revu son «superbe ennemi »: « Par mon époux lui-même à Trézène amenée, J'ai revu l'ennemi que j'avais éloigné : Ma blessure trop vive aussitôt a saigné. Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée : C'est Vénus tout entière à sa proie attachée.

» Le contraste entre les deux derniers vers montre bien le caractère à la fois accidentel et fatal de la passion, ainsique la vanité du combat de Phèdre pour essayer de s'en libérer.

La vue d'Hippolyte a réactivé l'« ardeur cachée». Mais un sentiment gardé secret, que les autres ignorent, n'existe pas encore tout à fait.

En le confiant à OEnone,Phèdre le rendra irrémédiable, car il aura dès lors une existence objective, fixée dans la conscience d'autrui, et doncirrattrapable.

Il devra poursuivre son cours jusqu'à la catastrophe. « La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte » La nouvelle de la mort de Thésée semble laisser le champ libre à Aricie, délivrée de l'interdiction de se marier.Désormais, les prétendants vont affluer, mais Aricie avoue à sa suivante Ismène qu'elle aime Hippolyte : « J'aime, je l'avouerai, cet orgueil généreux Qui jamais n'a fléchi sous le joug amoureux.

». »

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