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Les jeunes et la nourriture

Publié le 14/09/2013

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Les habitudes alimentaires n’ont cessé d’évoluer au cours de l’histoire. Depuis quelques années, surtout en

zone urbaine, on assiste à un véritable bouleversement des habitudes. La nature des aliments consommés, leur

production, le nombre des repas, leur composition et leur mode de consommation ont changé.

Les causes de ces évolutions sont nombreuses : modification des modes de vie et de travail, transformation des

moyens de production, de conservation et surtout de distribution avec l’apparition des grandes surfaces à

partir des années soixante. L’accès de plus en plus important des femmes à l’emploi salarié a, par ailleurs,

modifié l’organisation et la préparation des repas. Au développement de la restauration hors foyer (5,6

milliards de repas chaque année) s’ajoute aussi l’explosion de la restauration rapide.

Les jeunes sont, bien entendu, concernés par ces nouvelles habitudes alimentaires. Ainsi, le repas complet

traditionnel ne représente, pour eux, que 53% des repas du midi et 40% de ceux du soir.

Les préférences alimentaires des adolescents - chocolat, pâtes, pizzas, frites, gâteaux, glaces...associées à

d’autres facteurs, jouent un rôle non négligeable dans la progression des cas d’obésité. Il en est de même des

prédispositions génétiques. Ce facteur est néanmoins marginal par rapport à la prévalence de l’alimentation

associée au mode de vie. Le caractère héréditaire de certains cas d’obésité ne peut être nié totalement, bien

que ce facteur soit difficilement isolable du mode de vie familial et en particulier des habitudes alimentaires

contractées dès la petite enfance. C’est ainsi que l’alimentation du nourrisson conditionne la plus ou moins

grande précocité du «rebond d’adiposité«, constaté le plus souvent aux environs de six ans.

Le lait maternel retarde son apparition. Or, plus le «rebond d’adiposité« est précoce, plus le risque de devenir

obèse augmente. Et ce risque croît lorsque s’ajoutent par la suite des déséquilibrés alimentaires, des repas

destructurés, des grignotages ou des apports énergétiques trop importants. Toutefois, il convient de relativiser

ce dernier point par rapport à la sédentarité : c’est en effet moins la consommation d’aliments caloriques en

elle-même que son rapport à la dépense énergétique qui compte. Ainsi, au même âge et à taille égale, un jeune

sportif risque infiniment moins d’être obèse qu’un sédentaire.

La télévision est, elle aussi, mise en accusation. pas en tant que média, mais à cause de l’inactivité physique

qu’elle engendre, et par les habitudes de grignotage qu’elle favorise.

L’obésité pouvant être source de pathologies sévères, l’évolution de l’obésité des jeunes est particulièrement

préoccupante. Or, elle semble progresser non seulement en nombre, mais aussi en degrés. On estime que le

taux concernant les enfants est passé, à 10 ans, de 3,6% en 1988 à plus de 12% de nos jours.

Selon le «Baromètre santé jeunes 97/98«, 13,4% des adolescents sont concernés par l’obésité avec une assez

grande disparité en fonction du sexe, 15% des garçons étant concernés contre 11,% des filles.

Roland Berthilier. Valeurs mutualistes, février 2001.

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