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JOË BOUSQUET

Publié le 01/09/2012

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Joë Bousquet fut peut-être celui des poètes de ce temps qui approcha au plus près l'idéal point d'intersection où se fondraient les deux tendances contradictoires de la poésie, dont l'une est volonté, l'autre abandon aux forces, dont l'une a pour hut l'élucidation dialectique, l'autre l'identification au mystère, le langage étant pour la première un instrument d'analyse et pour la seconde une sorte de véhicule augural. Il s'en est expliqué fort clairement en écrivant : Le langage n'est pas contenu dans la conscience : il la contient. Parti du surréalisme, Joë Bousquet fit de sa vie, plutôt que de son oeuvre, une parfaite création surréelle, avec un émouvant parti pris dont la justification lui était amplement fournie par sa terrible infirmité...


« pu l'exiler.

Qu'elle ait eu, sur lui-même, une sorte d'action thérapeutique, ne fait que prouver la diversité des pou• voirs de la poésie, lesquels, pleinement exercés sur toute une acquiesçante vie, se substituent aux facultés mêmes de ll.'être pour fondre celui·ci dans la totalité et le porter vers la connaissance.

Chez Bousquet, la victoire de la poésie est complète, et totale la déroute de l'orgueilleuse machine analytique et ratiocinante ; cette transformation parfaite d'un homme en pur « agent poétiqu.e », à la fois rendez.

vous, victime et promoteur du langage créateur, est un des plus évidents exemples que puisse nous donner la poésie de ses possibilités de transformer la vie.

Le chemin suivi pal.' Bousquet, de l'onirisme à la métaphysique, de la rébellion mentale et morale à la « connaissance du soir » - celle qui découvre Dieu dans ses œuvres- s'est lentement creu• sé dans les champs d'expérience de la poésie contemporaine, non seulement pour l'édification de& poètes, mais pour l'étonnement admiratif des philosophes et des rhétoriciens, qui ont '\. »

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