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Le Joujou Du Pauvre

Publié le 28/09/2010

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Français_ Commentaire de texte

 

        «  Le joujou du pauvre « est un texte de Charles Baudelaire, poète français né à Paris le 9 avril 1821 et mort le 31 août 1867 dans la même ville. Fondateur du symbolisme, Baudelaire écrit ses premiers textes  en 1842, après un séjour à l’Ile de la Réunion. Considéré comme un débauché par sa famille, il est attaqué en justice, en 1857, pour immoralité alors qu’il publie les Fleurs du Mal, et  Madame de Bovary. Accablé de dettes, il meurt dans la misère. Deux années après sa mort, est publié un recueil de textes en proses auquel Baudelaire avait consacré les dernières années de sa vie : Le Spleen de Paris, d’où est tiré ce poème en prose « le joujou du pauvre «.  Ce texte met en scène  deux enfants, venant de milieux sociaux opposés. Il s’agit d’un apologue : discours narratif dont on tire une morale .A travers notre étude du texte, nous allons chercher à savoir comment le locuteur arrive à contourner l’opposition de deux mondes sociaux afin de montrer qu’un enfant pauvre est aussi heureux qu’un enfant riche. Nous allons pour cela décrire l’enfant riche, puis l’enfant pauvre, et commenter leurs comportements l’un envers l’autre.

 

      Dans ce premier paragraphe, nous allons tout d’abord nous intéresser à la description méliorative de l’enfant bourgeois : son environnement, son aspect, puis son « joujou «.

      La description du lieu dans lequel se trouve le petit garçon, nous dévoile l’existence d’un « vaste jardin «, et d’un « joli château«. Le locuteur utilise seulement des termes mélioratifs pour décrire ce lieu très bien entretenu et révélateur d’une richesse importante. La nature est également favorable à cet espace : « frappé par le soleil « (ligne 12). Sans lire la suite du texte, on comprend donc que dans ce poème en prose, le thème de la richesse sera largement évoqué.

       A la suite de cette courte description du lieu, nous avons le portrait d’un enfant : «se tenait un enfant « (ligne 12). Celui-ci est également dépeint d’une façon positive. En effet dans le texte, on peut observer de nombreux adjectifs mélioratifs comme « beau et frais «. Cet enfant est vêtu de « vêtements de campagne si pleins de coquetterie «. Le locuteur utilise des termes qui mettent en valeur la beauté et le goût de cet enfant : « si jolis « (ligne14).

     A partir de la ligne quinze, le narrateur nous offre une description du jouet de l’enfant, également très positive : « joujou splendide «.  Il va comparer l’objet et l’enfant dît comme maître par le texte : « aussi frais que son maître «. Le narrateur va également utiliser les adjectifs « vernis, doré, vêtu «  et va nous donner certaines précisions sur le « joujou « comme «  vêtu d’une robe pourpre, et couvert  de plumets et de verroteries «. Tous ces termes et expressions renforcent le fait que l’enfant et le joujou semblent en parfaite harmonie.

        Baudelaire utilise donc seulement des termes mélioratifs pour « parler « de l’enfant riche ; en opposition, il fait une antithèse en décrivant l’enfant pauvre en utilisant des termes péjoratifs

 

       Dans ce second paragraphe, nous allons donc nous intéresser à la description péjorative de l’enfant pauvre, et  à son environnement.

       Nous allons commencer ce deuxième paragraphe par l’étude de la description du lieu dans lequel se trouve l’enfant pauvre. Celle-ci comprend des termes qui évoquent la misère et la dureté : « chardons et les orties « ligne 18.  Il s’agit donc de noms qui suggèrent un quotidien agressif et douloureux  .Nous apprenons également, que l’enfant se trouve sur une route ; ce dernier est donc livré aux hasards de l’errance.

       Après cette description du lieu, nous avons un portrait de l’enfant pauvre ; ce dernier est également décrit de façon à renforcer son état de pauvreté : «  pâle, chétif «. De même, le mot « fuligineux « a une connotation sinistre et triste ; la suie étant une poussière noire. Le locuteur va jusqu’à dire qu’il s’agit d’un marmot-paria. Nous n’avons pas d’autre information sur son apparence physique, mais le peu que l’on connaisse sur lui, inspire au lecteur un sentiment de pitié.

       Pour finir ce paragraphe,  le poète remarque qu’un « œil impartial « pourrait découvrir « la beauté « du marmot-paria : ce regard est celui d’un peintre,  qui ne se soucierait ni de l’origine sociale ni de l’élégance ni de la propreté de ses modèles, mais chercherait  à travers eux une forme originale de beauté.

     Durant tout ce paragraphe, nous avons commenté l’étude aussi négative que positive de l’enfant pauvre ; il nous reste à étudier l’idée principale de ce texte : la comparaison entre le monde de la richesse et celui de la pauvreté.

 

      Dans ce dernier paragraphe, nous allons comparer les deux enfants venant de deux mondes différents, s’intéresser à leurs comportements par rapport au « joujou «, et deviner la morale du texte.

       Pour comparer ces deux enfants, nous allons nous servir des environnements qui les entourent. L’auteur présente l’enfant riche « derrière la grille «, comme un prisonnier dans sa cellule : il est enfermé. Cet enfant vit dans un espace bien gardé mais très restreint ; alors que l’enfant pauvre est «  de l’autre côté de la grille «. Ceci nous donne l’impression que ce dernier vit dans un espace de liberté beaucoup plus grand dans lequel il peut s’amuser et vivre comme il le souhaite.

       Pour continuer ce paragraphe nous allons étudier le comportement des deux enfants par rapport à leur joujou. L’enfant riche ne joue pas avec son jouet, malgré qu’il soit « splendide « comme il nous l’est indiqué dans la description de ce joujou : « l’enfant ne s’occupait pas de son joujou préféré « .Le riche est plutôt attiré par le « joujou du pauvre « ; il s’agit d’un  « objet rare et inconnu «. Ceci paraît comme un non sens : l’enfant riche préfère le jouet d’un pauvre. De plus, le « joujou du pauvre « est un rat ; cet animal représente en général la misère. L’auteur va jusqu’à embellir ce « joujou « qui est vivant, donc plus intéressant et captivant qu’un objet « couvert de plumets et de verroteries «. Le locuteur montre à nouveau qu’un enfant pauvre, n’est pas forcément plus triste qu’un enfant riche.

          Pour finir, nous allons nous intéresser à la morale du texte. L’auteur nous a montré, à travers son œuvre, que malgré toutes les différences sociales présentes entre les deux jeunes garçons, ils restent des enfants avant tout qui peuvent se retrouver bien que tout semble les séparer. L’auteur les met donc sur un plan d’égalité : «  des dents d’une égale blancheur «, la blancheur étant le symbole de l’innocence. Cela prouve que les enfants sont plus purs et plus dénués de méchanceté que les adultes. En effet, les deux petits garçons arrivent à partager de bons moments alors qu’ils sont issus de deux mondes opposés : «  les deux enfants se riaient « ligne 27.  On remarque la forme pronominale utilisée pour le verbe rire qui suggère une relation interactive entre les deux personnages, qui efface toute forme de discrimination de l’un envers l’autre.

         Dans ce troisième paragraphe, nous avons donc montré que malgré les     différences sociales, deux enfants peuvent être autant heureux. Nous avons pu également constater que le narrateur arrive à montrer des côtés négatifs de la bourgeoisie en la décrivant  seulement avec des termes positifs.

 

     L’auteur fait, à travers ce texte une critique de la bourgeoisie, qui impose des différences sociales, alors qu’à l’origine, nous sommes tous égaux comme le prouvent ces deux enfants. En effet, ces derniers représentent la naïveté, l’innocence, la pureté, la simplicité ; des particularités propres à l’enfance qui laissent place à des sentiments beaucoup plus sournois chez l’adulte, comme l’auteur du « Petit Prince « a su l’évoquer : un monde trop compliqué aux yeux d’un enfant.

Ce poème en prose m’a fort séduite par sa moralité. Ce récit me fait penser aux fables de La Fontaine, qui présentent toujours une morale en fin de texte.

 

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