Le jugement

   Le métaphysicien cherche le rapport intrinsèque de l'affirmation et de la réalité affirmée, posée comme extérieure à l'esprit. Est-ce que l'assertion est susceptible d'être contredite ou confirmée par quelque expérience ou opération ultérieure?    C'est le problème de la valeur ontologique du jugement, la question de l'être.    Le logicien ne se demande pas si telle assertion est vraie en elle-même, car la coïncidence entre l'affirmation et la réalité objective peut être fortuite; il cherche les motifs que le sujet peut avoir de tenir son jugement pour certain, non seulement pour lui, mais pour toute intelligence.    C'est le problème de la cohérence logique du jugement, la question de l'intelligibilité.    Le psychologue explique la formation des jugements; il les considère indépendamment d'une formulation verbale parfaitement logique; il ne se cantonne pas dans la sphère des idées claires et distinctes.    Mais s'il reconnaît une infinité de jugements, qu'est-ce qui fait qu'il les appelle tous «jugements «? La matière du jugement ou l'acte d'affirmation ?