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Jugements sur BAUDELAIRE

Publié le 29/08/2011

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baudelaire

"Il y a des moments où l'on doute de l'état mental de M. Baudelaire : il y en a où l'on n'en doute plus ; c'est, la plupart du temps, la répétition monotone et préméditée des mêmes mots, des mêmes pensées.

L'odieux y cottoie l'ignoble ; le repoussant s'y allie à l'infect... jamais on n'assista à une semblable revue de démons, de foetus, de diables, de chats et de vermine. Ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de ·l'esprit, à toutes les putridités du coeur ...

Si l'on comprend qu'à vingt ans l'imagination d'un poète puisse se laisser entraîner à traiter de semblables sujets, rien ne peut justifier un homme de plus de trente d'avoir donné la publicité du livre à de semblables

monstruosités." (BOURDIN, Figaro, 5 juillet 1857)

Les Fleurs du Mal ( 1857) : le scandale déchaîné par Figaro. - Procès et condamnation : le succès accru.- Critiques hostiles ; J.-J. Weiss, de Pontmartin, Scherer - Jugements favorables: Ed. Thierry, Dulamon, Barbey d'Aurevilly, Asselineau - Jugement de Sainte-Beuve  - Eloges des poètes : E. Deschamps, Hugo, Vigny, Leconte de Lisle, Gautier. - Influence de Baudelaire.

Un seul volume de poésies, plusieurs volumes de critique littéraire et artistique, sans parler de sos traductions d'Edgar Poe, établissent la gloire de Baudelaire. Nous n'envisagerons que le poète, autour duquel tant de débats eurent lieu.

baudelaire

« * Le scandale déchaîné par Figaro : C'est un article du Figaro, inspiré par le ministère de l'Inté­ rieur, qui déchalna le scandale nécessaire pour poursuivre le vo­ lume de Baudelaire.

Qu'on juge du ton par quelques lignes : 1.

cc Il y a des moments où l'on doute de l'état mental de M.

Baudelaire : il y en a où l'on n'en doute plus ; -c'est, la plupart du temps, la répétition monotone ct préméditée des mêmes mots, des mêmes pensées.

- L'odieux y coudoie l'ignoble ; -le repoussant s'y allie à l'infect...

jamais on n'assista à une semblable revue de démons, de fœtus, de diables, de chats et de vermine.

- Ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de ·l'esprit, à toutes les putridités du cœur ...

Si l'on comprend qu'à vingt ans l'imagination d'un poète puisse se laisser entraîner à traiter de semblables sujets, rien ne peut justifier un homme de plus de trente d'avoir donné la publicité du livre à de semblables monstruosités.

>> (BouRDIN, Figaro, 5 juillet 1857).

* Procès et condamnation : Le procès intenté aux Fleurs du Mal est de même nature que celui qui quelques mois auparavant avait fait tant ·de bruit à propos de Madame Bovary :l'accusation était portée par le même Pinard ; Baudelaire fut défendu par Chaix d'Est Ange.

Mais, tandis que Flaubert était acquitté, Baudelaire fut condamné à 300 francs d'amende, et six pièces durent être supprimées.

Le jugement ne retenait pas le délit d'offense à la morale religieuse ; mais sur le second chef, il disait : 2.

cc Attendu que l'intention du poète, dans le but qu'il voulait atteindre et dans la route qu'il a suivie, quelque eiTort de style qu'il ait pu faire, quel que soit le blâme qui précède ou qui suit ses peintures, ne saurait détruire l'eiTet funeste des tableaux qu'il présente aux lecteurs ct qui, dans les pièces incriminées, conduisent nécessairement à l'excitation des sens par un réalisme grossier et offensant pour la pudeur ...

» Baudelaire, sans.

aller en appel, ne cessa de protester contre l'injustice de ce jugement, dont l'eiTet n'a jamais été rapporté.. »

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