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Le juste est-il celui qui a raison ?

Publié le 28/02/2004

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Dans ce cas, il conviendrait de considérer comme illégitime, bien que légale, une loi positive injuste, cad non conforme à l'idée de juste, et de ne reconnaître de pleine légitimité qu'aux lois positives effectivement conformes à la supra-norme de justice. La loi positive ne serait pleinement juste, légitime, disons presque juridique, que dans la mesure où elle serait une adaptation de la loi idéale ou naturelle. Elle devrait alors être respectée. En revanche, dans l'hypothèse où la loi positive s'écarterait de la supra-norme, se poserait sérieusement la question de savoir s'il ne vaudrait pas mieux désobéir. On appelle idéalisme juridique, la doctrine qui subordonne la validité de la loi positive à sa conformité à la loi idéale ou naturelle, la doctrine qui fonde le droit positif dans le droit idéal ou naturel. B) Le positivisme juridique. L'idéalisme s'expose à des objections. On peut contester qu'il existe une Idée de juste, ou un droit naturel. On peut faire observer qu'à supposer l'existence de quelque chose de cet ordre, nous ne disposons pas des moyens de différencier à coup sûr ce qui est juste de ce qui est injuste, ainsi qu'en témoigne la divergence des opinions à ce sujet. Et l'on peut douter de la capacité des hommes à s'accorder entre deux, dans la représentation du juste et de l'injuste.

« Telle est la nature de l'équitable, qui est un correctif de laloi là où elle se montre insuffisante en raison de soncaractère général.

Tout ne peut être réglé par la loi.

En voicila raison : pour certaines choses, on ne peut établir de loi,par conséquent, il faut un décret.

En effet, pour tout ce quiest indéterminé, la règle ne peut donner de déterminationprécise, au contraire de ce qui se passe dans l'architectureà Lesbos*, avec la règle de plomb ; cette règle, qui ne restepas rigide, peut épouser les formes de la pierre ; de mêmeles décrets s'adaptent aux circonstances particulières.

Onvoit ainsi clairement ce qu'est l'équitable, que l'équitableest juste et qu'il est supérieur à une certaine sorte de juste.On voit par là avec évidence ce qu'est aussi l'hommeéquitable : celui qui choisit délibérément une telle attitudeet la pratique ; celui qui n'est pas trop pointilleux, au senspéjoratif, sur le juste, mais qui prend moins que son dû touten ayant la loi de son côté, est un homme équitable, etcette disposition est l'équité, qui est une forme de justice etnon une disposition différente. ARISTOTE * la "règle de Lesbos" sert à mesurer les courbes. I - LA THÈSE DU TEXTE Aristote veut établir, dans ce texte, la nécessité de l'équitable, qui est une forme de justice supérieureà celle strictement définie par la loi, et qui a pour but de la parfaire.L'équitable n'est ni le laxisme et l'arbitraire ni une application trop rigide de la loi.Il est sa juste interprétation et son adaptation aux cas particuliers. II - LES ÉTAPES DE L'ARGUMENTATION Aristote procède en deux temps.Tout d'abord, il montre les limites de la loi.Elle ne peut pas tout régler, car elle est par définition générale, et les cas sont particuliers etchangeants.

Il fait à ce propos une comparaison avec l'architecture : la règle des maçons peut mesurerles courbes.

Elle sert d'illustration pour montrer ce qu'est un décret.

Celui-ci particularise la généralitéde la loi, qui est donc comparée à une règle droite.

L'équitable permet ainsi une meilleure réalisation dela justice.Puis, Aristote en déduit la nature de l'homme équitable : c'est un état d'esprit qui consiste à éviter lesexcès.

L'homme équitable n'est pas rigoriste, il sait faire la part des choses et peut prendre moins quece qui lui revient, sans pour autant se porter préjudice. III - EXPLICATION A - La loi ne peut prévoir tous les cas L'évolution des techniques, des moeurs mais aussi la particularité des situations (cas de détressesociale par exemple) incite à l'adapter aux circonstances.Cette image éclaire le propos d'Aristote.

On voit que l'équitable n'est pas contre la loi, mais qu'il permetde l'améliorer en la rendant plus juste, comme la règle souple permet de meilleures mesures. B - L'homme équitable est juste, car mesuré et supérieur à la justice de la loi générale.En effet, il est capable de bien s'adapter aux circonstances.

Il peut parfois arriver que la stricteapplication de la loi générale conduise paradoxalement à des décisions dont on pourrait contester lecaractère juste.

En ce sens, on peut bien parler d'une forme supérieure de justice pour définir l'équité. C - La pratique de l'homme équitable consiste donc essentiellement à savoir bien évaluer la particularitédes circonstances de l'acteIl doit se garder des excès de sévérité ou, à l'inverse, de laxisme.Prendre moins que ce qui lui revient sans nier la loi.

L'homme équitable est un homme mesuré. IV - ESSAIIl est paradoxal de parler d'une application injuste de la loi, car celle-ci dit ce qui est juste.

Il suffitdonc de la suivre et d'évaluer les cas particuliers en fonction d'elle.Mais on peut mal juger.

En effet, l'application de la loi n'est pas automatique : elle demande du. »

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