Devoir de Philosophie

La justice peut elle relever du sentiment ?

Publié le 28/09/2005

Extrait du document

justice
C'est ce sentiment qui nous permet de reconnaître le bien du mal et nous donne la volonté de réaliser le premier et de fuir le second. L'origine de la notion de justice ainsi que notre volonté et notre capacité pour l'exercer sont donc ancrées dans la sphère du sentiment, de que l'on éprouve, plaisir pour la justice et horreur et répulsion devant toute forme de souffrance subie par autrui et toute forme d'injustice.   2° La justice est une vertu qui relève de la raison Dans la perspective platonicienne, une distinction stricte est opérée entre le domaine de l'âme, qui est la partie de l'homme immortelle, qui provient du monde intelligible, et qui constitue la véritable essence de l'homme, et le domaine du corps, ou encore du sensible, qui relève du changeant et n'est qu'une pâle copie de l'intelligible. La vertu consiste à reconnaître comme éphémères et illusoires les désirs sensibles pour s'élever au désir de sagesse de l'âme. La vertu de justice au sein de la cité est comprise sur le modèle de la justice au sein de l'âme: de même que les différentes fonctions de l'homme, le courage et l'appétit, doivent être dirigées par la raison, dans la cité, les gardiens doivent faire régner l'harmonie entre les différentes fonctions exercées par les citoyens, notamment celle des paysans et des marchands, qui représente l'appétit, et celle des guerriers, qui représente le courage. Or, ceux qui sont à même de faire régner la justice dans la cité sont ceux qui sont justes dans leur âme, les philosophes. Les philosophes sont donc l'équivalent, dans la cité, au rôle de la raison dans l'âme. C'est la raison qui dirige les autres parties de l'âme, liées au sentiment, pour exercer la vertu de justice. En ce sens, on ne peut donc dire que la justice pourrait relever du sentiment, puisqu'elle relève à l'inverse d'une subordination des fonctions de l'âme ou de la cité liées au sentiment et au sensible à la raison, liée à l'intelligible.   3° Ce n'est pas le sentiment qui nous fait connaître ce qui est juste, mais il peut toutefois jouer un rôle dans l'exercice de la justice Selon Kant, la vertu de justice est fondée sur la loi morale, qui est universelle et donnée à chacun de manière innée.

•    La justice peut-elle relever du sentiment ? La question porte sur le rapport qui existe entre justice et sentiment. En outre elle ne s'intéresse pas à n'importe quel rapport. En effet elle ne se demande pas s'il y a un lien de nécessité entre la justice et le sentiment, mais bien si un lien peut exister entre justice et sentiment. La catégorie qui va primer est donc celle de la possibilité, de la légitimité. Est-il possible que la justice relève du sentiment ? Quid juris (est-il légitime ?) d'une justice qui relèverait du sentiment ? La question n'est pas sans poser problème : les symboles de la justice que sont le glaive, la balance et le bandeau sur les yeux soulignent avant tout l'égalité ( rapport formel), l'impartialité et l'objectivité. Le sentiment qui lui serait de part en part subjectif, souvent partial s'inscrirait à l'opposé de la justice. En effet «  relever de « n'est pas une expression anodine – répondre par l'affirmative à notre question revient à dire que la justice peut être dans un rapport de dépendance à l'égard du sentiment, tout du moins qu'elle peut appartenir à la sphère du sentiment. Notre analyse conceptuelle a souligné en filigrane la possibilité de ce rapport, tout du moins la légitimité de se poser cette question.

Liens utiles