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La justice suppose-t-elle l'égalité ?

Publié le 01/08/2004

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justice

Comme l'a vu Platon, c'est la vertu toute entière. Mais en un sens plus spécial, c'est elle qui préside aux partages (justice « distributive «) ; c'est elle aussi qui redresse (justice « réparatrice «) ce qui a été faussé lorsqu'un tort a été causé ; enfin elle intervient pour régler les échanges et les transactions commerciales. La justice distributive préside à la répartition des charges, des biens et des honneurs dans la cité. Elle ne procède pas selon l'égalité arithmétique, car elle tient compte des inégalités effectives de mérite. Le juste, alors, est proportionnel aux services rendus et aux qualités manifestées par les membres de la communauté politique, à leur degré de participation à la réalisation du bien commun (Éthique à Nicomaque, V, 5, 1130 b 30). En revanche la justice réparatrice ou corrective repose sur la stricte égalité. On ne demandera pas si l'homme qui a subi un préjudice est un misérable et s'il a été lésé par un homme de bien. Ici, la justice doit procéder au rétablissement d'une égalité que le délit (vol, coup, meurtre) a rompue ; le jugement ne fait pas acception des personnes. Il ne s'agit pas de considérer la qualité des parties, mais le délit. Or le code ne s'applique pas tout seul ; il faut, pour appliquer l'universalité de la loi à la singularité du cas, l'acte de juger, de rectifier (selon l'image implicite du droit) en tenant compte des circonstances, en appréciant.

La justice est ce qui est conforme au droit. En effet, la justice est aussi par définition la juste reconnaissance des droits de chacun, rendre à chacun ce qui lui est dû. Le sujet pose donc ici le problème de la nécessité de l'égalité pour le fonctionnement de la justice. L'égalité des Hommes est-elle nécessaire au bon fonctionnement de la justice ? Un ordre juste ne suppose-t-il pas une certaine forme d'inégalité entre les citoyens ? En effet, est-il équitable que les meilleurs aient la même chose ou recoivent le même traitement que les autres ?

  • A. La justice se caractérise par une exigence d'égalité
  • B. L'équité comme correctif de l'égalité stricte
  • C. L'égale liberté comme principe fondamental de la justice
justice

« Telle est la nature de l'équitable, qui est un correctif de la loi là oùelle se montre insuffisante en raison de son caractère général.Tout ne peut être réglé par la loi.

En voici la raison : pour certaineschoses, on ne peut établir de loi, par conséquent, il faut un décret.En effet, pour tout ce qui est indéterminé, la règle ne peut donnerde détermination précise, au contraire de ce qui se passe dansl'architecture à Lesbos*, avec la règle de plomb ; cette règle, quine reste pas rigide, peut épouser les formes de la pierre ; demême les décrets s'adaptent aux circonstances particulières.

Onvoit ainsi clairement ce qu'est l'équitable, que l'équitable est justeet qu'il est supérieur à une certaine sorte de juste.On voit par là avec évidence ce qu'est aussi l'homme équitable :celui qui choisit délibérément une telle attitude et la pratique ;celui qui n'est pas trop pointilleux, au sens péjoratif, sur le juste,mais qui prend moins que son dû tout en ayant la loi de son côté,est un homme équitable, et cette disposition est l'équité, qui estune forme de justice et non une disposition différente. ARISTOTE * la "règle de Lesbos" sert à mesurer les courbes. 1/a) Quelle est la thèse retenue par Aristote ?b) Comment l'établit-il ? 2/a) En quoi le "caractère général" de la loi appelle-t-il un "correctif" ? Qu'apporte à l'analyse l'image de la règlede plomb ?b) Expliquer : "l'équitable est juste et [...] il est supérieur à une certaine sorte de juste".c) En quoi consiste la pratique de l'homme équitable ? 3/ Peut-on appliquer la loi de manière injuste ? INSPIREZ-VOUS DE CES LIGNES.

NE LES RECOPIEZ PAS ;-) I - LA THÈSE DU TEXTE Aristote veut établir, dans ce texte, la nécessité de l'équitable, qui est une forme de justice supérieure à cellestrictement définie par la loi, et qui a pour but de la parfaire. L'équitable n'est ni le laxisme et l'arbitraire ni une application trop rigide de la loi. Il est sa juste interprétation et son adaptation aux cas particuliers. II - LES ETAPES DE L'ARGUMENTATION Aristote procède en deux temps. Tout d'abord, il montre les limites de la loi. Elle ne peut pas tout régler, car elle est par définition générale, et les cas sont particuliers et changeants.

Ilfait à ce propos une comparaison avec l'architecture : la règle des maçons peut mesurer les courbes.

Elle sertd'illustration pour montrer ce qu'est un décret.

Celui-ci particularise la généralité de la loi, qui est donccomparée à une règle droite.

L'équitable permet ainsi une meilleure réalisation de la justice. Puis, Aristote en déduit la nature de l'homme équitable : c'est un état d'esprit qui consiste à éviter les excès.L'homme équitable n'est pas rigoriste, il sait faire la part des choses et peut prendre moins que ce qui luirevient, sans pour autant se porter préjudice. III - EXPLICATION A - La loi ne peut prévoir tous les cas L'évolution des techniques, des moeurs mais aussi la particularité des situations (cas de détresse sociale parexemple) incite à l'adapter aux circonstances. Cette image éclaire le propos d'Aristote.

On voit que l'équitable n'est pas contre la loi, mais qu'il permet del'améliorer en la rendant plus juste, comme la règle souple permet de meilleures mesures.. »

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