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KANT: instinct de nutrition et instinct sexuel

Publié le 03/05/2005

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Juste après l'instinct de nutrition, par lequel la nature conserve chaque individu, le plus important est l'instinct sexuel grâce auquel la nature pourvoit à la conservation de chaque espèce. Or la raison, une fois éveillée, ne tarda pas non plus à manifester, ici aussi, son influence. L'homme ne tarda pas à comprendre que l'excitation sexuelle, qui chez les animaux repose seulement sur une impulsion passagère et le plus souvent périodique, était susceptible chez lui d'être prolongée et même augmentée sous l'effet de l'imagination qui exerce son action, avec d'autant plus de mesure sans doute, mais aussi de façon d'autant plus durable et d'autant plus uniforme, que l'objet est davantage soustrait aux sens; et il comprit également que cela préservait de la satiété qu'entraîne avec soi la satisfaction d'un désir purement animal. La feuille de figuier fut donc le résultat d'une manifestation de la raison bien plus importante que celle dont elle avait fait preuve lors de la première étape de son développement. Car rendre une inclination plus intense et plus durable, du fait que l'on soustrait son objet au sens, manifeste déjà la conscience d'une domination de la raison à l'égard des impulsions, et non plus seulement, comme à la première étape, un pouvoir de les servir à plus ou moins grande échelle. Le refus fut l'artifice qui conduisit l'homme des attraits simplement sensuels aux attraits idéaux, et, peu à peu, du désir simplement animal à l'amour (...). KANT

  POUR DÉMARRER    La raison nous fait sortir de l'animalité pour accéder à l'humanité, en nous conduisant à dominer nos instincts naturels. Telle est la thèse que défend ici Kant, utilisant l'exemple de l'instinct sexuel et le mythe d'Adam et Ève pour décrire le passage de la nature à la culture, du désir animal à l'amour.    Conseils pratiques    Comme dans presque tous les textes de Kant, une analyse minutieuse du vocabulaire est indispensable (instinct, nature, raison, imagination, etc.). L'exemple utilisé exige la connaissance du début de la Bible pour être entièrement compris. Kant en donne, en effet, sa propre interprétation et appuie son raisonnement sur des faits tout à fait mythiques. Une fois ceci accepté, le raisonnement, qui précède l'exemple, peut être analysé avec précision.    Bibliographie    FREUD : introduction à la psychanalyse, Petite Bibliothèque Payot (PBP).  KANT : Traité de pédagogie, Hachette.  E. MORIN : Le paradigme perdu : la nature humaine, Seuil.

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« objet avant même de le connaître.

», Anthropologie d'un point de vue pragmatique , paragraphe 80. Car écrit-il au cours de son Traité de pédagogie : « Un animal est par son instinct même tout ce qu'il peut être ; une raison étrangère d'avance pour lui tous les soins indispensables.

Mais l'homme a besoin de sa propre raison.

Iln'a pas d'instinct, et il faut qu'il se fasse à lui-même son plan de conduite ».

La raison livre l'homme à une certaineindétermination mais aussi surtout à une responsabilité.

Tandis que l'instinct comme l'instinct de nutrition peutconduit l'homme à agir d'une certaine manière sans qu'il puisse le modifier. L'instinct pousse à la satisfaction d'un besoin qui caractérise la condition de l'homme lorsqu'il est privé de ce qui estessentiel à sa survie.

Ici les instincts de nutrition et sexuel sont jugés essentiels puisqu'ils sont nécessaires à lareproduction ou à la conservation de l'espèce. Pourtant dans le cas de l'instinct sexuel se produit dans le cas de l'homme ce qui ne saurait se produire dans le casde l'animal.

En effet de cet instinct sexuel va naître l'amour, pour se faire l'instinct sexuel doit dépasser de sa naturepurement empirique, et immédiate. Dans cette première partie du texte Kant oppose dés lors deux conditions, l'une purement instinctive, où lesindividus sont habités par leur besoins qui sont essentiellement de natures sexuels nutritives et un autre au seinduquel la raison se manifeste.

C'est la raison qui élève l'homme à lui-même.

Il s'agit donc d'envisager l'objet non plussensiblement ou pathologiquement mais raisonnablement. Mais avant que n'intervienne la raison, c'est l'imagination qui met l'homme à distance de ses impulsions, et contribueà faire de cette impulsion non une impulsion passagère et donc contingente, mais durable et uniforme. En un sens, il s'agira pour la raison d'introduire stabilité dans l'existence, en transformant des impulsions éparses etpassagères en attention soutenue vers un objet.

Ainsi écrit Kant : « L'homme ne tarda pas à comprendre quel'excitation sexuelle, qui chez les animaux repose seulement sur une impulsion passagère et le plus souventpériodique, était susceptible chez lui d'être prolongée et même augmentée sous l'effet de l'imagination qui exerceson action ». Mettant à distance ses désirs, l'homme n'en diminue pas la portée bien au contraire. La raison rend l'homme maître de lui-même La raison est cette faculté qui élève l'homme à son humanité dans la mesure où elle l'éloigne de la corruption dessens, ce que Kant qualifie d'un point de vue morale de pathologique. Est pathologique ce qui repose sur une affection subie éprouvée ce qui est déterminée par la sensibilité et s'opposeà ce qui est spontané, pratique, à ce qui est accompli par la raison. « L'amour comme inclination ne peut se commander mais faire le bien précisément par devoir, alors qu'il n'y a pasd'inclination pour nous y pousser, et même qu'une aversion naturelle et invincible s'y oppose c'est là un amourpratique non pathologique qui réside dans la volonté, et non dans le penchant de la sensibilité… » Fondement de la métaphysique des moeurs .

En s'éloignant de la sensibilité, l'homme marque sa capacité d'être libre en ne suivant pas ses inclinations.

Or, les inclinations de l'homme ne sauraient valoir comme motifs moraux.Ici également l'inclination est la dépendance de la faculté de désirer à l'égard des sensations.

C'est dans cettemême optique que la liberté sera définie dans La critique de la raison pratique comme un fait de la raison.

Le devoir « sollen » ordonne des actions dont le fondement est un simple concept et non un phénomène sensible.

Ici, la raisonne s'abandonne pas à la sensibilité, ne suit pas l'ordre des phénomènes ; c'est « avec une pleine et entièrespontanéité qu'elle à crée un ordre propre d'après des idées ». Car rendre une inclination plus intense et plus durable, du fait que l'on soustrait son objet aux sens, manifeste déjàla conscience d'une domination de la raison à l'égard des impulsions, La liberté est donc ce qui permet à l'homme de s'arracher au monde des phénomènes.

Celui-ci est régi, selon Kantpar un mécanisme pur.

La liberté est la condition de la morale, sans elle en effet l'homme suivrait l'ordre despassions et de ses appétits sans avoir maîtrise sur eux.

Mais la liberté comme nous le révélait la troisième antinomiene saurait être connue.

C'est la loi morale qui nous la fait découvrir comme un fait de la raison. Aussi explique Kant au cours du 5 ème paragraphe de La critique de la raison pratique , une volonté est libre (positivement) lorsque la pure forme législatrice de la maxime peut seule servir de loi.

« Ainsi, liberté et loi pratiqueinconditionnée renvoient réciproquement l'une à l'autre » paragraphe 6. La liberté et sa capacité à construire des idées se marque par un refus.

« Le refus fut l'artifice qui conduisitl'homme des attraits simplement sensuels aux attraits idéaux, et, peu à peu, du désir simplement animal à l'amour(...) ».

Ainsi nous allons de la sensibilité c'est-à-dire ce qui nous affecte de façon purement passive, à l'idéal c'est-à-dire : ce que Kant considère comme « étalon indispensable à la raison…qui a besoin du concept de ce qui estpleinement achevé dans son espèce, pour estimer et mesurer en conséquence le degré et le défaut de ce qui estincomplet », Critique de la raison pure, Dialectique Transcendantale .

L'idéal pour Kant est donc une construction purement intellectuelle, elle n'est pas donnée mais constitue une élaboration humaine qui manifeste dans cette. »

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