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KANT ET LA METAPHYSIQUE

Publié le 04/05/2005

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La métaphysique, cette science tout à fait à part qui consiste dans des connaissances rationnelles spéculatives et qui s'élève au dessus des instructions de l'expérience en ne s'appuyant que sur de simples concepts (et non pas comme les mathématiques en appliquant ces concepts à l'intuition) et où par conséquent la raison n'a d'autre maîtresse qu'elle même, cette science n'a pas encore été assez favorisée du sort pour entrer dans le sûr chemin de la science. Et pourtant elle est plus vieille que toutes les autres et elle subsisterait toujours alors même que celles ci disparaîtraient toutes ensemble dans le gouffre de la barbarie. La raison s'y trouve continuellement dans l'embarras... Quant à mettre ses adeptes d'accord dans leurs assertions, elle en est tellement éloignée qu'elle semble n'être qu'une arène exclusivement destinée à exercer les forces des jouteurs et où aucun champion n'a jamais pu se rendre maître de la plus petite place... KANT
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« de ce « rêve bien lié » la connaissance est impuissante.

Si la raison (Vernumft) veut poursuivre son effort de liaisonet d'unification au-delà de l'expérience sensible elle ne rencontre que le vide.

Le métaphysicien est pareil à unecolombe naïve qui sentant dans son vol la résistance de l'air « pourrait s'imaginer qu'elle volerait bien mieux encoredans le vide ».

Ainsi Platon veut-il évacuer l'obstacle du sensible et voyager « sur les ailes des idées dans lesespaces vides de la raison pure ».

C'est là une ambition chimérique....

La métaphysique est plus vieille que toutes les autres sciences et elle subsisterait toujours alors même quecelles-ci disparaîtraient toutes ensemble dans le gouffre de la barbarie...II suffit de lire la première partie de la Critique de la raison pure, l'Esthétique transcendantale, pour comprendre quela métaphysique est vouée à l'échec ; cet échec vient du fait que toutes nos intuitions sont des intuitionssensibles, que nous n'avons pas d'intuitions intellectuelles, que nous ne connaîtrons jamaisque des phénomènes.

Mais dans la troisième partie de la Critique, c'est-à-dire dans la Dialectique transcendantale,ainsi d'ailleurs que dans les Prolégomènes, Kant pose un autre problème.

Comment se fait-il que les hommescontinuent toujours à faire de la métaphysique? La critique kantienne elle-même n'arrêtera pas l'essor de lamétaphysique.

Elle n'empêchera pas le développement des métaphysiques post-kantiennes.

Les systèmes de Fichte,de Schelling, de Hegel, en sont la preuve.

Ces systèmes n'auraient pas surpris Kant : « La métaphysique subsisteratoujours.

» Dans le paragraphe 4 des Prolégomènes; Kant compare la métaphysique à l'écume qui se forme au-dessus de la vague, une écume qui se reforme toujours même si on veut l'épuiser, une écume « que les unsrecueilleraient toujours aussi avidement tandis que d'autres au lieu de chercher la cause dans les profondeurs sefigureraient être sages parce qu'ils railleraient l'inutile effort des premiers».

Pour Kant, il ne s'agit donc passeulement de réfuter les illusions métaphysiques, il faut rendre compte de leur persistance, en chercher « la causedans les profondeurs ».

II ne suffit pas de montrer que la métaphysique est une illusion il faut découvrir la racine del'illusion métaphysique.

La métaphysique apparaît comme une disposition naturelle et invincible de la raison humaine.Elle n'est pas comme beaucoup de philosophes du XVlll e siècle le pensaient d'origine affective, liée au besoin decroire, à l'inquiétude humaine.

La métaphysique est un besoin de la raison qui poursuit sans cesse au-delà de touteexpérience possible son entreprise d'unification des concepts : Elle cherche — et ne peut s'empêcher de chercher -l'unité de toutes mes pensées dans l'idée de l'âme substance, elle cherche à unifier toute la série des conditions desphénomènes donnés dans l'idée de monde.

Elle veut déterminer tous les concepts par rapport à un concept suprêmequi les contienne tous et qui est Dieu.

Ces trois idées de l'âme du monde et de Dieu, qui résultent de liaisonssubjectives de nos concepts, le métaphysicien les prend pour des choses en soi.

D'une simple tendance de la raison,le métaphysicien fait un objet....

La raison se trouve continuellement dans l'embarras.

Cet embarras apparaît dans l'incurable diversité dessystèmes métaphysiques (la métaphysique est un champ de bataille sans vainqueurs ni vaincus).

Le désaccord desmétaphysiciens est un indice d'erreur comme l'accord des savants un indice de vérité.Mais l'embarras de la raison apparaît avec une évidence particulière lorsque le métaphysicien essaie de concevoir lemonde dans son unité (cosmologie rationnelle) car ici on peut également démontrer le pour et le contre (démontrerque le monde a eu un commencement, car «l'infini en arrière est impossible» et qu'il n'a pas eu de commencementcar la raison demande la cause de la cause et l'origine de l'origine).

La raison pure,privée du point d'appui de l'expérience se perd dans des antinomies. (Conclusion) Ces quelques lignes extraites de la préface de la deuxième édition de la Critique de la raison pure nous ont permis dedégager quelques idées fondamentales de Kant.— L'opposition entre la validité de la science qui certes suppose les synthèses a priori de notre entendement, maiss'appuie dans son effort de rationalisation sur le donné intuitif; et la vanité de la métaphysique qui opérant endehors de toute intuition ne rencontre que le vide.— La persistance de l'illusion métaphysique qui exprime une tendance à l'unification invincible dans la raisonhumaine.

C'est la raison qui invente le fantôme de l'âme-substance parce qu'elle suppose réalisée l'unificationcomplète de mes états d'âme dans le temps; c'est la raison qui non contente de découvrir dans les phénomènes dumonde l'occasion d'appliquer son exigence de causalité, invente une causalité du monde, un fondement unique --Dieu — à tout ce qui se passe dans l'univers.

La méta-physique n'est pas une illusion du coeur, mais une illusion dela raison. KANT (Emmanuel). Né et mort à Königsberg (1724-1804).

Fils d'un sellier d'origine écossaise, il fit ses études à l'Université de Königsberg, et s'intéressa davantage à la physique et à la philosophie qu'à la théologie.

En 1755, ilest privat-dozent de l'Université de sa ville natale, puis il est nommé professeur extraordinaire de mathématiques et. »

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