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Kawabata Yasunari - écrivain.

Publié le 29/04/2013

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Kawabata Yasunari - écrivain. 1 PRÉSENTATION Kawabata Yasunari (1899-1972), romancier japonais, dont les oeuvres évoquent le Japon traditionnel dans un style aussi sobre que raffiné. Premier prix Nobel japonais (1968), il est un des écrivains japonais les plus connus en Europe. 2 LA FRAGILITÉ DE KAWABATA Né à Osaka, le jeune Kawabata devient orphelin à l'âge de deux ans. Élevé par ses grands-parents, il se retrouve seul au monde à quatorze ans. De cette enfance douloureuse, qu'accompagnent la solitude et le désespoir, l'auteur garde un tempérament taciturne et une conscience exacerbée de la « fragilité des choses « (mono no aware). Il n'a que seize ans lorsqu'il écrit Jurokusai no nikki (« Journal de ma seizième année «, publié en 1925), dans lequel il évoque l'agonie de son grandpère. 3 ENTRE LYRISME ET SOBRIÉTÉ Après quelques années d'errance dans la région d'Izu -- qui lui inspireront sa première nouvelle, la Danseuse d'Izu (Izu no odoriko, 1926) --, Kawabata entre à l'université impériale de Tokyo : il tente de rompre son isolement en fondant plusieurs revues littéraires et en participant à un groupe de jeunes écrivains dont l'écriture privilégie l'impressionnisme plutôt que la recherche d'un certain réalisme social. Son écriture, qui, déjà, a acquis sa maturité stylistique, allie lyrisme et sobriété, deux qualités qui marqueront toute son oeuvre. Il a écrit dans l'entre-deux-guerres de nombreuses nouvelles, dont certaines sont rassemblées dans le recueil les Servantes d'auberges (1926-1931). 4 LA MATURITÉ LITTÉRAIRE Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que Kawabata se met à publier ses oeuvres longues, pour la plupart ébauchées avant-guerre. Il travaille énormément ses récits, écrivant et récrivant sans cesse. La structure -- à peine perceptible -- de ces récits, son style sobre et dépouillé, rappellent la poésie en prose. Pays de neige (Yukiguni, 1935-1948), son premier roman et sans doute le plus connu, décrit avec une force tragique exceptionnelle l'amour étrange et passionné d'un citadin égocentrique et d'une femme du « pays de neige «. 5 L'ÉPHÉMÈRE RÉALITÉ Les thèmes qui traversent son oeuvre sont la solitude, la mort, l'amour, l'érotisme, la souffrance. Cette conscience aiguë de l'éphémère l'amène en retour à célébrer la beauté avec un art inégalé : il laisse ainsi une large place à l'évocation poétique du charme simple de la nature, dont la présence rythme le temps et l'espace de l'écriture et vient encore exacerber la douleur des êtres. Un autre motif récurrent est celui de l'image intemporelle d'un certain Japon, et surtout la rupture qui s'opère entre l'ancien et le nouveau monde, avec cette certitude résignée que l'ancien a déjà perdu, comme a déjà perdu le maître dans le Maître ou le Tournoi de go (Meijin, 1951-1952), comme a déjà disparu la vieille capitale de Kyoto (Koto, 1961-1962), et comme enfin doit inévitablement s'effacer l'univers traditionnel de la cérémonie du thé qui forme le cadre de Nuée d'oiseaux blancs (Sembazuru, 1949-1952), son oeuvre peut-être la plus achevée. Ainsi ses romans sont-ils rythmés par le passage du temps, par le passage de l'homme. Des personnages s'y détachent, qui, paradoxalement, apparaissent comme détachés, intemporels, universels, et dont l'expérience nous touche infiniment. 6 TRISTESSE ET BEAUTÉ CHEZ KAWABATA Ses dernières oeuvres fouillent avec plus d'insistance les rapports entre la mort et l'érotisme. Dans le Grondement de la montagne (Yama no oto, 1949-1954), un vieil homme sentant la mort approcher partage quelques moments de complicité avec sa belle-fille délaissée par son époux. Le Lac (Mizuumi, 1954-1955) met en scène un enseignant aux pieds difformes qui ne peut s'empêcher de suivre dans la rue les jeunes femmes qu'il croise, éprouvant pour leur beauté inaccessible une fascination morbide. Enfin, les Belles Endormies (Nemureru bijo, 1960-1961) se déroule dans une maison close, où un vieillard impuissant, Eguchi, vient passer plusieurs nuits auprès de jeunes filles endormies. Son dernier roman, Tristesse et Beauté (Utsukushisa to Kanashisa, 1961-1965), est le prélude d'une longue période de désoeuvrement. Après avoir reçu le prix Nobel de littérature en 1968, il entame l'écriture d'un nouveau récit, Tanpopo (« le Pissenlit «), qu'il laisse inachevé. Dans la solitude et le silence d'un petit appartement de bord de mer, Kawabata Yasunari se donne la mort le 16 avril 1972. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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