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Lamartine. — Notice biographique. —L'œuvre de Lamartine : les poésies lyriques ; les épopées. — Les sentiments et les idées de Lamartine. — Le poète.

Publié le 07/03/2011

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Notice biographique. — Alphonse-Marie Prat de Lamartine naquit à Mâcon, le 21 octobre 1790. Fils du chevalier de Lamartine et de Mlle Alix des Roys, il fut élevé en ce cher Milly, qui grâce à lui, est devenu immortel comme le petit Liré de du Bellay. Après des études assez heureuses, un long voyage en Italie, et quelques mois passés dans le régiment royal des gardes du corps, il résolut de se consacrer à la poésie. Bientôt, c'est-à-dire le 13 mars 1820, il publiait les Méditations ; et toute la France battait des mains à ce jeune homme qui avait retrouvé le secret du lyrisme, perdu depuis la mort de Ronsard. Le gouvernement ne pouvait négliger un tel poète et l'on s'empressa de donner à Lamartine un poste dans la diplomatie. Il fut successivement, et cela non sans prendre des congés nombreux, simple attaché, puis secrétaire d'ambassade, à Naples (mars 1820) et à Florence (1825). Récemment marié avec Miss Anna-Élisa Birch, l'auteur des Méditations profita de cette situation officielle pour visiter toute la péninsule et pub lier de nouveaux poèmes. Les Nouvelles Méditations y la Mort de Socrate, le Dernier Chant du pèlerinage de Childe-Harold et les premières Harmonies consacrent sa réputation. L'Académie française lui ouvre ses portes en avril 1830; et, fatigué du métier de diplomate, Lamartine démissionne après la révolution de Juillet, en alléguant les opinions politiques de sa famille... qui avaient cessé d'être les siennes.

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« Viens du soir près de moi respirer la fraîcheur!C'est l'heure! À peine au loin la voile qui s'effaceBlanchit en ramenant le paisible pécheur. A la molle clarté de la voûte sereine,Nous chanterons ensemble assis sous le jasmin,Jusqu'à l'heure où la lune, en glissant vers Misène,Se perd en pâlissant dans les feux du matin. Ces vers avaient été composés pendant le séjour à Naples.

C'est à Florence, où il était secrétaire d'ambassade, queLamartine commença d'écrire les Harmonies poétiques et religieuses.

Souvent il s'échappait jusqu'à Livourne avec sajeune femme, et il rêvait longtemps» devant les flots azurés, l'Hymne du soir, l'Hymne du matin, le Paysage dans legolfe de Gênes, la Perte de l'Anio et plusieurs autres poésies datent de cette époque et constituèrent les premiersfondements du nouveau recueil.

Publiés seulement en 1830, après la réception à l'Académie française, les quatrelivres des Harmonies sont, à nos yeux, l'œuvre la plus considérable et la plus caractéristique de poète.

Il y a despièces philosophiques comme Novissima verba.

Il y a de magnifiques odes religieuses : les trois hymnes du Soir, de laNuit et du Matin, par exemple, ou cette suite de poèmes lyriques qui comprend Johovah, le Chêne, l'Humanité etl'idée de Dieu.

Il y a enfin des confidences en vers, dans le genre de Milly, où Lamartine nous dit ses joies et sespeines, ses désespérances terrestres et ses espoirs pour une autre vie, son amour de la famille et du foyer.

Lepoète est là tout entier; et, désormais, il ne pouvait plus que se répéter lui-même dans d'autres pièces lyriques.C'est ce qui eut lieu avec les Recueillements en 1839.

Et, cependant, même aux heures sombres de la vieillesse,Lamartine demeura toujours celui qui avait écrit Milly, le Vallon et l'Immortalité.

Douze ans avant de mourir, il publiaitcette œuvre admirable qui s'appelle la Vigne et la Maison et où il chante avec une émotion communicative le toitchéri de ses aïeux.

Quoi de plus doux que ces souvenirs d'enfance ? Quoi de plus harmonieux que ces strophes oùl'on retrouve, avec la douce mélancolie apportée par l'âge, le poète de 1820? A l'heure où la rosée au soleil s'évapore, Tous ces volets fermés s'ouvraient à la chaleur Pour y laisser entrer, avec la tiède aurore, Les nocturnes parfums de nos vignes en fleur. On eût dit que ces murs respiraient comme un être Des pampres réjouis la jeune exhalaison. La vie apparaissait, rose, à chaque fenêtre, Sous les beaux traits d'enfants nichés dans la maison, 2° Les épopées.

— Poète lyrique, voilà donc ce que fut par-dessus tout Lamartine, et, lorsqu'il tenta l'épopée, il ytransporta le lyrisme.

Sans parler de la Mort de Socrate, qui est, sous une forme dramatique, une méditation surl'immortalité, il suffit d'ouvrir Jocelyn et la Chute d'un ange pour y rencontrer des dialogues lyriques, ou des odes.Ces deux œuvres sont toutefois des épopées, et c'est comme telles qu'il convient de les étudier. En 1821, tandis qu'il voyageait de Naples à Rome, Lamartine avait conçu l'idée d'un immense poème qui devaitembrasser l'histoire universelle de l'humanité.

Au moment de la fin des âges, un ange, devenu homme jadis par safaute, racontait ce qu'il avait vu ici-bas pendant ses incarnations successives.

Chacune des existences de l'angecoïncidant avec une époque célèbre, il y aurait eu de la sorte un certain nombre de poèmes sur la Création, laChute, le Déluge, les Patriarches, Pythagore ou Socrate, la Rédemption, les Solitaires de la Thébaïde, la Chevalerie,la Révolution, l'Antéchrist, le Jugement dernier.

Et chacun des poèmes n'aurait été qu'un épisode de cet ensemblegigantesque.

Le projet n'était point réalisable ; et Lamartine, accaparé par la politique, y renonça.

Il n'en subsistaque des ébauches et deux œuvres complètement achevées : la Chute d'un ange et Jocelyn. Bien qu'elle n'ait paru qu'en 1838, parlons d'abord de la Chute d'un ange.

Ce devait être le premier épisode.

On yvoyait Cédar, l'ange gardien de Daïdha, qui souhaitait de devenir un homme pour protéger cette fille de pasteursnomades.

Dieu lui accordait sa demande; mais il le condamnait, à cause de ce désir impie, à traverser plusieursexistences avant de remonter au ciel.

Époux de Daïdha, fugitif à travers les solitudes de l'Asie Mineure, disciple d'unsaint prophète sur le mont Carmel, esclave de géants terribles et idolâtres, Cédar, après mille infortunes, finit parpérir dans le désert, au moment où commence le Déluge; et une voix céleste crie à l'agonisant qu'il doit subir encoreneuf épreuves douloureuses, afin d'obtenir son pardon.

Étrange et brutal par endroits, ce long poème de 11 000 versa été l'objet d'injustes critiques.

La peinture de la cour des géants est puissante; le « Livre primitif » lu aux jeunesépoux par le vieillard du Carmel nous semble un poétique exposé de la morale sociale et chrétienne ; enfin, tout cequi touche à l'amour et à la famille est merveilleusement traité par Lamartine.

On regrette seulement, dans la Chuted'un ange, certaines longueurs et aussi le manque de variété.. »

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