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LE LANGAGE

Publié le 19/07/2011

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langage

 

 

 

A première vue, ce concept du programme (Le langage) paraît clair. Il s'agit du langage parlé et écrit, ce par quoi les individus d'un même groupe peuvent communiquer, impliquant un code commun (une langue), des mécanismes cérébraux, une relation interpersonnelle ou sociale et des individus parlants.

Les linguistes (qui revendiquent l'exclusivité dans le domaine du langage) ont rendu difficile la réflexion sur ce sujet : d'abord en 1915, De Saussure, le fondateur de la linguistique, distinguait la langue (le système de la langue, tel le français, l'anglais ou l'alle¬mand, corps de règles, de mots et de prononciation, ensemble d'un lexique, d'une grammaire et d'une phonétique), et la parole (ce que dit ou veut dire le sujet parlant). Il exclut la parole, de la linguis¬tique, et en fait cadeau à la psychologie.

Depuis cette époque, les linguistes font des pieds et des mains pour reprendre ce cadeau (pas tous, il est vrai). La manière de parler, le vocabulaire des groupes, des sous-groupes, des individus, le para-langage (ton, gestes, mimiques, voix, etc.), et la signification du discours (analyse de discours) sont l'objet de branches diversifiées de la linguistique.

Nous nous en tiendrons à des remarques philosophiques et psycho¬logiques générales, renvoyant d'autres réflexions au chapitre sur le sens.

Le langage se révèle comme un être hybride à la fois évidemment socio-culturel et par là. semble-t-il arbitraire et conventionnel — et cependant contraignant et résistant. Si je prononce un mot qui n'a aucun correspondant-objet, tel « bouc-cerf «, je sens la précarité des noms ; si je veux traduire un mot typiquement étranger en français, tel le  « spleen « ou le  « Nirvana «, j'en sens la plénitude.

Il est frappant de voir des théories se construire sur des analyses philologiques : c'est ainsi que le mot « existence « exprimerait dans sa forme même cet effort vers la transcendance, ce projet de soi vers l'altérité, bref l'ex-istance. M. Pradines conçoit l'objectivation du monde extérieur comme résultat de l'exigence de causalité qui anime la raison ; la preuve en serait que « chose « vient de « cosa « et « cosa « de « causa «.

Enfin le largage est un être indépendant et la phrase prononcée vit d'une vie propre, tel le poème par rapport au poète, la loi écrite par rapport à l'intention du législateur ; cet être indépendant a une puissance et un destin propre, et c'est ce qu'exprime le pouvoir magique des mots et des formules dans les légendes ou les sciences occultes.

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