Devoir de Philosophie

Le langage permet-il seulement de communiquer ?

Publié le 04/01/2004

Extrait du document

langage

Quotidiennement, nous n'en finissons pas d'utiliser le langage, pour discuter, échanger des informations, acheter un journal ou une revue (qui nous donnera à lire encore du langage), donner un avis, lire un mode d'emploi, etc. Au point que vivre sans le langage nous paraît pratiquement inconcevable : le recours à un langage de substitution par signes gestuels chez les sourds-muets vient confirmer que, pour l'être humain, l'existence en société implique une présence et un usage permanents du langage. S'il fait totalement défaut, la communication paraît condamnée à demeurer très élémentaire et insuffisante. En raison de son utilité même, il semble bien que le langage puisse être assimilé à un outil. On peut toutefois se demander s'il n'est que cela. En effet, de l'outil, nous attendons qu'il nous rende correctement service, et il arrive que le langage nous échappe, ou ne réponde pas tout à fait à ce que nous attendions de lui. D'autre part, le langage ne nous offre-t-il pas des possibilités très étrangères à la seule ustensilité ? Ne permet-il que de communiquer ?  

Introduction

  • I. La communication : fonction première du langage
  • II. Langage et mise en forme du monde
  • III. Le langage et l'élaboration de la pensée

Conclusion

langage

« sa stabilité.

C'est dans les mots que l'on pense, la pensée est "un dialogue intérieur de l'âme avec elle-même"(Platon), ce qui est indicible n'est qu'une pensée "à l'état de fermentation" (Hegel).

Ce qui apparaît clairement icic'est que le langage est l'instrument de la pensée elle-même, non seulement l'instrument de sa communication. Lire: de Saussure, Cours de linguistique générale, première partie. On pourrait aussi développer l'idée que par le dialogue la pensée des interlocuteurs se précise, se modifie ets'enrichit.

L'analyse du questionnement socratique montre que se plier aux exigences du langage éduque à larationalité, que le langage est "accoucheur de vérité". Tirer les conséquences de ce qui a été établi précédemment. Si le langage est l'instrument du concept, il permet le "décollement" par rapport au réel présent, caractéristique dela pensée.

Par le langage il est possible de présenter l'absent selon le temps ou selon l'espace, de donner existenceà ce qui n'est pas.

Penser à la possibilité du mensonge ou de la fiction.Une deuxième conséquence : la pensée étant dépendante du langage n'est-elle pas conditionnée par la langue quel'on parle ? Une langue est l'instrument à travers lequel l'individu analyse la réalité et sa propre expérience puisqu'ellelui offre les concepts tels qu'ils ont été construits par son histoire.

Elle véhicule toute une culture.

D'où la difficultédes traductions d'une langue en une autre.Troisième conséquence : si le langage est l'instrument du concept, il permet une maîtrise sur le réel.

En ce sens quepar lui on est capable d'identifier les objets, de les catégoriser, d'établir une hiérarchie de généralisations comme leprésente une théorie scientifique. • Ce qui était en jeuLa prise de conscience que la pensée n'est pas une activité de l'esprit désincarnée.

Le langage lui donne corpsavant de permettre sa communication.

Envisager les deux notions, langage et pensée, pour montrer leur intime liaison. Que supposerait l'affirmation selon laquelle le langage ne sert qu'à communiquer la pensée ? Cela supposerait que lapensée se constitue par une activité purement intérieure et qu'elle n'emprunte les mots du langage que pour êtrecommuniquée.

La pensée a-t-elle une existence indépendante du langage ? C'est ce que déclare une traditionclassique dont Boileau est un des représentants.

"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement." Il y aurait doncd'abord conception, puis énonciation.

Mais une telle doctrine bute sur de sérieuses objections.

Pour le démontrer onpeut utiliser l'analyse du signe que fait la linguistique.

Le signe est l'unité d'une image acoustique, ou empreintepsychique d'un son, et d'un concept, de telle sorte qu'il n'y a pas de concept sans le mot qui lui donne sa forme etsa stabilité.

C'est dans les mots que l'on pense, la pensée est "un dialogue intérieur de l'âme avec elle-même"(Platon), ce qui est indicible n'est qu'une pensée "à l'état de fermentation" (Hegel).

Ce qui apparaît clairement icic'est que le langage est l'instrument de la pensée elle-même, non seulement l'instrument de sa communication. « C'est dans le mot que nous pensons.

Nousn'avons conscience de nos pensées, nous n'avonsde pensées déterminées et réelles que lorsque nousleur donnons la forme objective, que nous lesdifférencions de notre intériorité [...].

C'est le sonarticulé, le mot, qui seul nous offre une existenceoù l'externe et l'interne sont intimement unis.

Parconséquent, vouloir penser sans les mots est unetentative insensée.

On croit ordinairement, il estvrai, que ce qu'il y a de plus haut, c'est l'ineffable.Mais c'est là une opinion superficielle et sansfondement ; car en réalité, l'ineffable, c'est lapensée obscure, la pensée à l'état de fermentation,et qui ne devient claire que lorsqu'elle trouve lemot.

Ainsi le mot donne à la pensée son existencela plus haute et plus vraie.

» Hegel, in « Philosophie de l'esprit ». Hegel engage sa réflexion sur la possibilité de la synthèse entre l'aspect subjectif et l'aspectobjectif de la conscience.

Le langage est un moyen terme entre ces deux aspects, ce par quoi la conscience obtient l'existence. Le langage permet à l'homme de concevoir la nature.

Et on ne peut la concevoir sans lui,quel que soit l'envie qu'on en a.

De même, il n'est pas possible d'exprimer la conscienceautrement que par le recours au langage, quelle que soit la prétention de l'ineffable.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles