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Le langage reflète-t-il les valeurs morales de la société ?

Publié le 27/02/2004

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MORALE

Gén. Une morale est constituée par l'ensemble des règles admises dans une société donnée à une époque donnée. La morale, en revanche, se définit comme l'ensemble des règles de conduite qui prétendent être universellement et inconditionnellement valables. ? bien, intérêt, devoir. Phi. Théorie normative de l'action humaine. Syn. d'éthique.

SOCIÉTÉ (lat. societas, association, société)

Groupe humain organisé selon des institutions culturellement établies. L'expression « société animale » semble impropre dans la mesure où les lois qui régissent les rapports des individu à l'intérieur d'un groupe animal ne sont pas fixées par convention, mais déterminées par l'instinct». De même qu'ils communiquent entre eux par un code invariable et sans équivocité et non par un langage susceptible d'interprétation (de discussion), de même les animaux occupent, à l'intérieur de leur espèce, une place déterminée par les lois infaillibles de la nature. Au contraire, la situation d'un homme au sein d'une société n'est pas naturellement nécessaire mais culturellement contingente.

VALEUR (lat. valeur , être bien portant, valoir)

La valeur d'une chose, c'est son prix; celle d'une personne, sa dignité. On peut estimer le prix d'une chose selon son usage ou selon la quantité d'autres biens contre laquelle l'échanger ( échange), c.-à-d. selon une fin. En revanche, la personne, ne pouvant être considérée comme un moyen en vue d'une fin, n'a pas de prix. Sa valeur est inestimable car inaliénable, intrinsèque. Cette distinction entre valeur relative (celle des moyens utiles) et valeur absolue (celle des fins en soi) est constitutive de toute morale qui affirme l'universalité de ses valeurs. Nietzsche, au contraire, pense que l'homme est l'auteur de toute valeur : il n'y aurait donc pas de valeur en soi, mais simplement des valeur s relatives à nos intérêts, des valeur s utiles (le Bien, le vrai) que leurs créateurs ne prétendent Absolues que pour imposer leurs choix comme universels.

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« pas appropriés à la chose.

Pour décrire une émotion forte nous parlerons parfois d'une peur bleue, comme si à cet instantnotre sang s'était soudain figé en bleuissant notre visage.

En ce sens, la métaphore apparaît elle aussi comme le reflet dulien social : elle se fait comprendre même à travers ce qu'on pourra appeler une subversion du sens littéral. - Cette caractéristique du langage, qui en fait un système infini et vivant de combinaison de sens est pourtant aussi ce qui enfait un véhicule privilégié de nos préjugés, de nos jugements ; comme le remarquait Nietzsche, le langage transporte aveclui les valeurs d'une civilisation, et si nous en faisons la généalogie, nous voyons combien les rapports de force entreindividus y sont exprimés.

Le terme grec « mélas » (« noir ») qui a servi aux envahisseurs celtes à désigner l'autochtoneitalique s'est progressivement fixé dans les langues, et est peut-être encore présent dans le latin malus (mauvais, méchant). - Il n'y a là qu'une hypothèse d'histoire des langues, mais on voit comment les préjugés moraux qui sont si bien installés enEurope peuvent se révéler dans le langage.

L'usage de la parole n'est donc jamais usage anodin d'étiquettes, les motsportent toujours la trace d'une histoire, c'est-à-dire d'une pensée qu'il faut réanimer, interroger.

Parler exige au moins laconscience de ce que les mots peuvent dire.

Dans le cas contraire, autant garder le silence, car parler ne voudrait plusrien dire. - La différence entre dire et parler n'est pas seulement une différence de contenu, mais signale plutôt une manière d'user dulangage : s'il est à la fois un donné déjà constitué comme un outil, et ce que nous remettons toujours en jeu dans chaqueacte de parole, c'est que le langage est le lieu du sens, et non pas des choses ni de la seule pensée.

Ainsi, parler n'est pasplus simple que dire, comme si dans un cas il suffisait d'aligner des mots, et dans l'autre de les animer d'une intention oud'un contenu.

Le véritable enjeu est de ne pas oublier que la pensée, l'intelligence, animent (au sens latin de l'anima, del'âme) le langage autant qu'elles sont façonnées par lui. II- Le langage n'est-il que le reflet des valeurs morales de la société ? Le langage comme créateur de valeur - Le langage est avant tout le moyen par lequel nous entrons dans le monde et il nous permet de rentrer en communicationavec les autres.

En cela, on voit comment il joue une fonction libératrice en cela qu'il permet à une conscience de devenirconscience de soi, conscience du monde et des autres.

On comprend alors que le langage est moins le reflet des valeursqu'un créateur de valeur. - Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique ® « Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre.

Par là, il est une personne ; et grâce à l'unité de laconscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne.

» Quand l'enfant finit,tardivement, par dire « je », alors qu' « auparavant il ne faisait que se sentir ; maintenant il se pense.

» - On voit ici que c'est par le langage que l'homme prend conscience de l'unité de sa conscience et ainsi accède à sapersonne.

En cela le langage est le moyen par lequel j'entre au monde et me libère de l'obscurité d'un moi encore informe. - De la même manière, le langage comme faculté est ce qui permet à l'homme de faire passer sa pensée de la puissance àl'acte.

Il lui permet de se faire entendre, en d'autres termes d'exister dans le monde et pour les autres. - « L'invention de l'art de communiquer nos idées dépend moins des organes qui nous servent à cette communication qued'une faculté propre à l'homme qui lui fait employer ses organes à cet usage.

» : comme Rousseau l'expose clairement audébut de son Essai sur l'origine des langues, le langage articulé est une fonction d'expression spécifiquement humaine.

Lapossibilité de parler ne se réduit pas aux dispositifs neurobiologique et organique, qui en sont certes une condition ; ellemanifeste en outre des aptitudes à tirer parti de ces dispositifs, qui sont justement ce qui fait du langage l'objet demultiples interrogations.

On comprend alors que le langage est le moyen par lequel nous avons la possibilité d'exprimernos pensées, et a fortiori, de les communiquer.

Il est de ce point de vue un élément de libération car il a bien pourfonction de rendre possible une forme de communication indispensable à la vie en société.

Il est donc avant tout, plusqu'un reflet qui viendrait éclairer nos valeurs morales sociales, le créateur de ses mêmes valeurs – voire de ses propresvaleurs, qui transcendent la simple contingence historique d'une société déterminée. III- Le langage dans sa signification propre, indépendant de toutes valeurs extrinsèques - Pour que le langage soit un simple miroir de nos valeurs morales sociales, et qu'en quelque sorte il ne soit que le témoinimpuissant de notre attachement dans les fers à notre langue, il faudrait que, capables de parler notre langue, nous soyonsincapables de parler sur elle.

De ce point de vue, loin d'être une transposition inconsciente des catégories de la languegrecque à des catégories de pensée tenues pour universelles, l'analyse d'Aristote se donne explicitement pour uninventaire de la pluralité des sens du verbe « être », et la conceptualisation aristotélicienne de la « substance » (permettantde penser le paradoxe du changement, qui suppose que ce qui devient autre est précisément ce qui, étant sujet duchangement, ne change pas), est justement ce qui a permis de penser la distinction linguistique du substantif et de l'adjectif. »

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