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leçon d'histoire

Publié le 10/03/2011

Extrait du document

histoire

 

Leçon d'histoire

 

« Européens et Indiens: découvertes réciproques »

 

 

Le niveau de classe

 

Le sujet « Européens et Indiens: découvertes réciproques » peut s'intégrer dans le programme de deux classes de lycée professionnel.

En classe de CAP ( programme 2010), dans le sujet d'étude intitulé «  Voyages et découvertes, XVIè-XVIIIè siècle », et en classe de seconde de baccalauréat professionnel (programme 2009) dont l'intitulé du sujet d'étude est identique.

 

Je choisirai ici, la classe de seconde de baccalauréat professionnel ( programme 2009) car ce sujet permet d'être logiquement inséré entre le premier sujet d'étude qui porte sur «  Humanisme et Renaissance » et le troisième portant sur « Le premier empire colonial français, XVI-XVIIIème siècle ».

 

Le thème étudié en classe de seconde de baccalauréat professionnel s'intitule « les Européens et le monde », et s'étend sur trois siècles. Cette approche permet d'analyser l'évolution entre une XVI ème siècle de découvertes puis d'expansion, et un XVIIIème siècle où l'enjeu pour les Européens est d'approfondir leurs démarches.

 

Le sujet « Européens et Indiens: découvertes réciproques », pourrait être envisagé comme «  situation » à construire à l'initiative du professeur entre le sujet d'étude 1 et 3.

Les explorateurs utilisent les connaissances remises à jour par la Renaissance et les cartes imprimées par les humanistes et ils ouvrent la voie à l'établissement des empires coloniaux.

 

Les enjeux du sujet

 

L'intitulé du sujet annonce les Européens, il s'agit alors de mentionner qu'il s'agit ici essentiellement des espagnols. En effet l'Empire espagnol est avec l'Empire portugais, le premier empire colonial occidental. A la fin du XV ème siècle, ils sont tous deux à l'avant-garde des grandes découvertes( traité de Tordesillas). Les autres Européens quant à eux bien que présents, se lancent plus tardivement dans la conquête.

 

C'est ainsi, qu'après un refus du roi du Portugal, le génois Christophe Colomb arrive à convaincre les rois catholiques Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon de l'aider à financer une expédition qui doit lui permettre d'atteindre les Indes et ses richesses par l'Ouest.

En 1492, C. Colomb attendra l'île de San Salvador ( Bahamas) puis fondra le premier établissement colonial du Nouveau-Monde à Hispanola ( Haïti).

 

Le Premier voyage de Colomb et les découvertes relatées par ce dernier vont ouvrir la voie de la colonisation. De multiples expéditions verront le jour.

Outre l'enjeu sur les voyages et découvertes , étudiées pour partie au collège ( 5è), ainsi que les diverses motivations (économiques, géopolitiques, religieuses...), cette exploration du Nouveau -Monde s'accompagne de la rencontre de l'autre dans ses croyances , ses modes de vie et sa culture.

 

Les Européens avant même de songer à s'installer, s'interrogent sur la nature et l'identité de ces êtres d'un « genre » inconnu, tout comme les populations indigènes s'étonnent de voir arrivée ces « hommes de fer » et ne se doutent nullement de leurs ambitions.

 

Problématique:

 

En quoi la rencontre entre Européens et Indiens est-elle le produit d'une rencontre hasardeuse?

Quelles sont ensuite les motivations des Européens et de quelle manière s'accompagne la découverte de l'autre? Quelles sont les visions réciproques de ces deux peuples que tout oppose?

 

Plan ( les documents ainsi que leurs auteurs seront cités tout au long de l'exposé oral)

 

Introduction

 

Définir: la période, le contexte, faire le lien avec le premier sujet d'étude

 

I)Une rencontre fortuite

 

L'objectif initial des Européens étaient de contourner l'intermédiaire arabe sur la route des épices, autrement une nouvelle route pour les Indes.

 

a) Le perfectionnement des techniques de navigation

 

Les techniques de navigation se sont perfectionnées depuis le XIII ème siècle:

-Gouvernail d'Étambot (plus maniable)

-La Caravelle, plus robuste (aperçu doc 3)

-La boussole ( invention chinoise)

 

A la fin du XV ème siècle, toutes les conditions sont réunies pour trouver la route de Indes en traversant l'Atlantique ( projet précis, soutien de l'autorité, hommes, moyens techniques et financiers.

 

En 1492, Colomb et son équipage accostent à San Salvador qu'ils croyaient être un bout d'Asie ( doc 3, gravure de Théodore de Bry).

 

Les progrès des techniques de navigation associés à ceux de la cartographie en Europe dès la fin du XV ème siècle, ouvrent la voie d'une lutte acharnée par les Européens pour découvrir, posséder et exploiter ces nouvelles terres.

 

b) Les progrès de cartographie

 

Au XVI ème siècle, les écoles de cartographie fleurissent en Europe, les relevés et les cartes sont de plus en plus précis.

Les explorateurs ou artistes cartographes esquissent les contours des rivages explorés. Les premières cartes sont approximatives.

En 1507, un cartographes, Martin Waldseemüller ( doc 4, mappemonde), regroupe pour la première fois les découvertes espagnoles, portugaises et britanniques sous le nom de « Terre d'Americus » ou « América » ( A. Vespucci)

Les explorateurs scrutent attentivement les cartes de leurs prédécesseurs, mais d'autres témoignages fournissent des trésors d'informations.

 

c)Les récits de voyage: la vision des Européens

 

Ces ouvrages sont des mines d'informations sur la perception du nouveau monde par l'ancien ( journal de bord de C. Colomb doc 2, mais aussi de Cabot, Cartier). Ils sont souvent accompagnés de dessins et tout y répertorié ( faune, flore,population, paysage etc...).

Les premières descriptions sont plutôt sympathiques, les indiens y sont décrits comme timide, curieux, joie de vivre, entretenant des rapports harmonieux.

Ils ont de « beaux visages bien faits »,  « dociles » et « bons serviteurs » ( doc 2). Ils sont « sans méchanceté ni hypocrisie », « douce brebis » ( doc 9).

D'autres descriptions donnent une image moins positives (doc 10), ici ils s'y sont décrits comme « lâches », « traîtres, légers et inconstants », « ingrats et sans reconnaissance ».

Peuples avant tout nomade, regroupé en tribu, vivent de l'agriculture (doc 1).Chasse et pêche.

Au lendemain du premier voyage de Colomb, les esprits s'échauffent, les rêves de conquêtes se multiplient, et les motivations sont diverses.

 

    II) De l'étonnement à l'affrontement

 

 a) Premier contact plutôt pacifique ( doc 2)

 

Premier contact plutôt pacifique «  plutôt par l'amour que par la force ».

 

Pour nouer les liens et avoir l'aide des indigènes, les européens offrent des cadeaux «  colliers de verroterie ».

 

Pratique du troc est de coutume «  ils acceptaient tout et donnaient tout »,  « perroquets », « fils de coton en pelote », « sagaies »

 

Dès les premiers voyages, les européens avaient pris l'habitude de ramener les indigènes à la cour. Ils ramenaient les adultes qu'ils faisaient parader et les enfants dans le but de les éduquer, de les civiliser et d'en faire des interprètes ( truchements), «  je ramènerai six d'entre eux à votre Altesse » .

 b)Motivations et légitimation de la conquête

 

La question de l'identité de ces hommes était si déterminante que l'Église accordait des droits considérables aux États « découvreurs » ( Bulle inter coetera, 1494 , octroi du régime du patronat qui rendait obligatoire l'évangélisation et la conversion à la foi chrétienne, les habitants de ces nouvelles terres avec délégation du pouvoir pour accomplir cette œuvre. Dès lors, le pape a estimé nécessaire de préciser que « les indiens » sont «  fils d'Adam », « que l'on peut et on doit les évangéliser ». Doc 2, « se livreraient et se convertiraient à notre foi », « deviendront chrétiens sans difficulté ».

 

L'Église faisait partie des expéditions ( dominicains, franciscains, jésuites etc...).

Les Indiens sont considérés comme « aptes à recevoir la foi catholique et à pratiquer les vertus chrétiennes » (doc 9), « les hommes mayas entrèrent dans le christianisme » (doc 5)

 

L'évangélisation des indiens est essentielle mais elle n'est pas l'objectif principal des conquistadores, elle permet de légitimer la motivation des européens de s'enrichir et de posséder. Toujours est-il que l'Église fait partie intégrante des expéditions et que la mission de propagation de la foi est bien réelle.

 

Les motivations sont diverses mais l'objectif prioritaire est pour les conquistadores de trouver de l'or, doc 2: « j'essayais de savoir s'il y avait de l'or », doc 9: « le désir insatiable de l'or, l'envie de s'emplir de richesses afin de s'élever à des niveaux sociaux ».

 

Portrait des conquistadores ( origines, motivations...).

-Imbus de leur supériorité, traitent les indiens comme inférieurs.

-Ils inspirent la crainte, « accablé par l 'angoisse (doc 7) – Moctezuma ( expliquer qui il est )

«Ils mettent « en pièce », « pulvérise » (doc 7). Ils tuent ( doc 8)

Mythe de l'homme de fer, « l'homme de Dieu » (doc 5)

 

Cette quête de richesse pousse ces hommes à chercher toujours plus loin «  je parvins à comprendre qu'en allant vers le Sud ou en contournant l'île par le Sud, il y avait là bas un roi qui de grands vases de ce métal et en grande quantité ».

 

La conquête espagnole se déroule sur trois périodes :

-Conquêtes des îles (Hispanola) et la terre ferme (isthme américain) de 1492 à 1515

-Conquête de l'Empire Aztèque, 1517 ( Cortés) – doc 5,6.

-Conquête de l'empire Incas , 1531 ( Pizzaro) – doc 8

 

Système de l'encomienda , mise en place « des gouverneurs » ( Montejo – doc 5)

Repartimiento ( Nouvelle Espagne), Mita (Pérou): travail forcé, esclavage

 

 c)Le choc culturel

 

Doc 9 : « Nous tiendrons pour vrai et assuré, qu'en quarante ans dans lesdites terres, sont mort à cause de cette tyrannie plus de douze millions d'êtres vivants, hommes, femmes, enfants ».

 

Trois phénomènes ont contribué à l'élimination de 90% de la population autochtone (fin XVI):

 

-Décalage technologique : « aucune armes blanches », « n'ont pas de fer » , « petites embarcations faites dans un tronc d'arbre » ( doc 2). Les Indiens ignorent la métallurgie, le bronze ou ne l'utilise qu'à des fins d'ornement. Leurs armes «  dents de poissons », leurs outils de chasse, de pêche est d'agriculture sont en os ou en pierre.

-Choc biologique (épidémie)- Continent sans contact avec le reste du monde avant l'arrivée des Européens donc population exposée et non immunisée face aux microbes ( influenza, typhus, rougeole, variole). Contamination par les marins, explorateurs et marchandises.

-Incompréhension mutuelle , les incompréhensions sont nombreuses et dans tous les domaines (politique, social, religieux).les Européens ne comprennent pas quelle est la source du pouvoir dans la tribu, pas de hiérarchie, «  fidèle à leur chef naturel » ( doc 9). Sur le plan religieux, les Indiens sont polythéistes. Les autochtones ne comprennent pas non plus la notion de propriété privée, et prennent mal le fait qu'on distribue la terre «  aux blancs » (doc 5) dans la mesure où « ils ne possèdent rien et ne veulent posséder des biens » ( doc 9), tout est en commun pour eux.

 

Le choc des cultures et la volonté de puissance des Européens ont contribué à l'élimination des plus faibles et à la disparition progressive du mode de vie Amérindien.

 

III)La question de l'autre: Entre divergences et similitudes

 

a)Les mythes du « bon sauvage » ou du « sauvage dominé par le vice »

 

Description de Christophe Colomb ( doc 2)

 

Bartholomé de Las Cas ( dominicain, qui est-il? - écrits à nuancer....). «  Dieu les avaient crée les plus simples, sans méchanceté, ni hypocrisie, les plus obéissants, fidèles à leurs chefs naturels comme aux chrétiens qu'ils durent servir : les plus humbles, les plus patients, les plus pacifiques, dépourvu de rancune, d'esprit querelleur, de bévues, de vengeance » ( doc 9).

 

Ce dernier dans sa «  très brève relation de la destructions des Indes, 1552 »,s'efforce de dénoncer les effets néfastes de la colonisation et de l'esclavage sur des indiens «  capables et dociles », « tout à fait apte à recevoir notre foi catholique ».

 

Cette vision du bon sauvage va à l'encontre des deux pères jésuites Gabriel Marest et Sébastien Rasme qui eux ( doc 10) considèrent que les indigènes sont « asservis aux passions les plus brutales » et que « la gourmandise et l'amour du plaisir sont surtout les vices qui règnent le plus » parmi eux.

 

Si la vision sur les Indiens semblent diverger selon les points de vue, la vision des vaincus sur les conquistadores semble rejoindre celle des vainqueurs.

 

b)Les conquistadores ou la cruauté de la colonisation

 

1- la vision des vaincus

 

Le « livre de Calam balam » est un livre de prophétie rassemblant des textes sacrés et prophétiques écrits par les prêtres mayas pendant la conquête espagnole. Il relate que l'arrivée des conquistadores est « le temps de la douleur, des larmes et de la misère », «  de la guerre d'oppression ».

 

Les différentes gravures et les nombreux dessins indigènes témoignent également de détail relatant les terribles conditions de vie des autochtones ( doc 8, G P de Ayala, chroniqueur indigène, après destruction de l'empire Inca).

 

2- la vision des vainqueurs

 

Description de l'angoisse des populations se lit non seulement dans les écrits et les dessins des populations indigènes mais également à travers les écrits des espagnols eux-mêmes. Les récits sont parfois poignants et décrivent la férocité des conquistadores. (Bernadino Sahagun, missionnaire franciscain espagnol,doc 7).

 

 

Las Casas quant à lui dénonce. Dans son témoignage (doc 9) adressé au roi d'Espagne sur le dépeuplement de l'Amérique espagnole et sur les violences contre les populations civiles relate la cruauté des conquistadores. Il fait référence ici aux premières année de la colonisation. «  se comportèrent comme des loups, et des tigres et des lions », «  ils n'ont rien fait depuis quarante ans (…) sinon les tuer, faire souffrir, affliger, les tourmenter »; « guerres cruelles et tyranniques »; « servitude ».

 

 c)L'art au service de l'histoire ( doc 3)

 

La gravure de Théodore de Bry (1594) témoigne de l'entreprise peu humaniste qui allaient voir le jour.

Les accoutrements et attitudes des conquistadores par rapport aux Indiens aux intentions pacifiques qui semblent sous estimer les motivations des visiteurs.

 

 

Compétences (savoirs et capacités) travaillées par les élèves & supports utilisés

 

Rappel du programme

 

Seconde de baccalauréat professionnel, programme 2009

Sujet d'étude : « voyage et découvertes, XVI-XVIIIème »

 

On montre que les explorateurs utilisent les connaissances mises à jour par la Renaissance et les cartes imprimées par les humanistes.

On montre qu'outre les motifs économiques, géopolitiques et religieux, que cette découvert d'un nouveau monde s 'accompagne de la rencontre de l'autre dans ses croyances, des modes de vie, et sa culture.

 

Capacités

 

Repérer la situation étudiée dans le temps et dans l'espace

 

Dater des faits importants relatifs à la situation

-Découverte du nouveau monde ( date et espace ) (doc 1)

    -Mappemonde (doc 4)

 

Mettre en œuvres les démarches et connaissances du programme

 

Raconter un événement historique

-L'arrivée de Colomb à San Salvador ( doc 3)

 

Exploiter des documents pour analyser une situation historique

 

Identifier la nature, l'auteur, les informations

Relever, classer, hiérarchiser

-les récits de voyages (doc 2)

-Le témoignage de Las Casas ( doc 9)

 

Supports utilisés

 

Document 1: « Le peuplement indien de l'Amérique  en 1492 »

 

-permet de situer où se déroule la situation, la distance...

-utilisation de la légende pour la suite du cours

 

Document 2 : « Journal de bord de Christophe Colomb, 1492 »

 

-permet d'identifier l'auteur, la nature et les informations, de même que l'éventail des détails données permet d'en essayer le relevé et le classement.

 

Document 3 :  « Gravure de Théodore de Bry, 1594 »

 

-permet la description orale, un bref résumé de ce qui est observé

 

Document 4 : « la mappemonde de Martin Waldseemüsser, 1507 »

 

    -important de dater la création de cette mappemonde et de comprendre le changement qui s'opère dans la vision du monde.

     

Document 9 : Las Casas « la brève relation sur la destruction des Indiens », 1552

 

-permet d'identifier l'auteur, la nature et les informations, de même que l'éventail des détails données permet d'en essayer le relevé et le classement.

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