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Lettre d'un lecteur choque par les fleurs du mal.

Publié le 03/01/2013

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SAID Karine 65, rue Edouard Branly 93100 Montreuil Monsieur BULOZ François Rédacteur en chef de « La Revue des Deux Mondes « 14, rue de Reuilly 75008 PARIS A Montreuil, Le 30 juillet 1857 Cher Rédacteur, Me voilà contrainte de vous faire part de mon mécontentement. En effet, moi, habituée de votre périodique j'ai été déçu du contenu. Ceci s'explique par la publication des poèmes du mécréant Charles Baudelaire, ces textes incitent aux péchés et sont inspirés par le Mal. Il dit lui-même avoir vu Satan dans son poème « Tout entière « (v.1) ; et dans « Le Possédé « il annonce adorer un prince des démons « Ô mon cher Belzébuth, je t'adore ! «. Bien entendu, il qualifie les moines de « fainéants « et de fabulateurs dans « Le Mauvais Moine « ! Venant de la part d'un dandy, qui ne jure que par l'esthétique, l'opium et la luxure c'est bien sur justifié et à prendre au sérieux. Le titre lui-même nous indique, que le recueil sera péché. On m'a appris depuis ma plus jeune enfance, à être pieuse, respectueuse des valeurs traditionnelles. Et voilà que votre revue laisse s'exprimer un auteur bafouant toutes ces règles, je trouve ceci indigne. Il blasphème certes, mais pas seulement ; il nous avoue ses sentiments pour une fille de joie «Ô muse de mon coeur [...] Il te faut, pour gagner ton pain [...] Chanter des Te Deum auxquels tu ne crois guère «, il ne le dit pas explicitement mais on devine qu'il fréquente cette femme dans « La Muse Vénale «. Il compare aussi la femme aux démons, aux monstres. Moi, même femme, je n'apprécie guère que l'on m'associe à un vampire ou encore à une charogne en pleine décomposition « Les jambes en l'air, comme une femme lubrique « (v.5), on trouve cette comparaison dans « Une Charogne «. Il compare la Femme aimée à des substances addictives « Je préfère à la constance, à l'opium, aux nuits/ L'élixir de ta bouche où l'amour se pavane « (v.5-6) de « Sed non satiata « ; plus ou moins la seule chose que je qualifierai de positive dans cette oeuvre Les Fleurs du Mal, cette association donne un côté fatal à la passion, j'apprécie. Les relations intimes, relèvent du personnel, qu'il nous les décrit est déplorable et déplacé « Car à quoi bon chercher tes beautés langoureuses/ Ailleurs qu'en ton corps et qu'en ton coeur si doux ? «(v.23-24) tiré de « Le Balcon « ou encore plus osé « Je respire l'odeur de ton sein chaleureux« tiré de « Parfum Exotique«. Et puis la Bible ne dit pas donc de fuire la fornication ? Elle est synonyme de péché. Sa conception de l'Art est aussi horripilante que son livre, il dédie son oeuvre à Théophile Gautier qui prône l'Art pour l'Art, soit ne parler que du beau et ne pas divulguer de message dans les oeuvres. Mais prôner l'Art pour l'Art, c'est en soi divulguer un message n'est-ce pas ? L'Art doit divulguer un message, qui vise à transmettre ou savoir et non à inciter à la débauche, de mon point de vue. Je vous conjure de publier cette lettre qui symbolise l'indignation d'une personne outrée, représentative à mon avis de la pensée des français. Je vous prie d'agréer Monsieur, à mes salutations distinguées.

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