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Les Liaisons Dangereuses

Publié le 14/02/2013

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liaisons dangereuses
Introduction : Les Liaisons Dangereuses est un roman épistolaire publié en 1782 par Laclos qui s'intéresse notamment à la condition des femmes comme il nous le montre dans son oeuvre. Ce roman réunis les correspondances entre de nombreux personnages spécialement entre les deux personnages principaux qui sont la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont : l'une veut se venger de son ancien amant, l'autre veut séduire une femme mariée. Nous allons étudier ici la lettre 81 qui est l'une des plus importantes du roman car c'est une lettre autobiographique de Mme de Merteuil qui nous permet de comprendre son comportement. Cette lettre, qui a pour destinataire le Vicomte de Valmont, n'a aucun rapport avec l'action du roman mais retrace le parcours de la Marquise et est placée au milieu de l'oeuvre. J'ai partagé mon passage en quatre paragraphes que je vais étudier les uns après les autres. Premier paragraphe : A travers tout le passage étudié, nous remarquons de nombreuses oppositions entre « Je « (ou « moi seule « / « moi-même «) et les pronoms indéfinis « on « (« les uns «/ « les autres «) : nous avons par exemple « j'étais vouée «, « j'ai su «, « je recueillais « s'opposant avec « on me croyait «, « on s'empressait «, « on cherchait «. Ceci n'est autre que l'illustration de l'orgueil de Mme de Merteuil qui démontre son égocentrisme où tout tourne autour d'elle et son plaisir de duper ceux qui pense lui être supérieur, en effet le « je « la représente tandis que les pronoms impersonnels « on « représente la société. Elle commence son récit par sa découverte, étant jeune fille, de la société et nous pouvons constater que cette lettre suit une progression chronologique. Ici, grâce à la phrase « j'étais vouée au silence et à l'inaction « nous avons un bref aperçu de la condition de la femme à cette époque. En effet, les femmes s'exprimaient très peu et devaient le plus souvent obéir aux ordres de leurs maris mais ici Merteuil montre qu'elle a su s'affranchir de sa situation qui aurait dû être la sienne parce qu'elle a su en profiter et c'est pour cela qu'elle ne considère n'avoir rien en communs avec « ces femmes inconsidérées « comme elle le cite précédemment. La phrase « Tandis qu'on me croyait étourdie ou distraite « est composée d'une opposition et montre que jeune déjà elle ne prenait pas les apparences pour de la réalité. Grâce à ses observations et ses réflexions elle a su se créer des règles à suivre pour survivre en société et conclure très tôt que les discours les plus intéressants sont ceux « qu'on cherchait à me cacher «. Deuxième paragraphe : Dans ce paragraphe, Merteuil fait par de son apprentissage de l'hypocrisie qui lui permettra de développer tout son art de la dissimulation. En effet, nous pouvons relever le champ lexical de l'apprentissage et de l'effort à travers : « instruire «, « tâchais «, « étudiais « et « travaillée «. S'en suit ensuite un double registre : celui de la joie avec les termes « sérénité «, « joie «, « plaisir «, « je m'amusais «, « fantaisies « et celui de la souffrance : « chagrins «, « peine «, « douleurs «. La Marquise joue sans cesse sur la dissimulation que ce soit sur les sentiments réellement éprouvés « ressentais-je quelque chagrin, je m'étudiais à prendre l'air de la sérénité « ou sur ses pensées : nous pouvons le constater avec les phrases « cacher mes objets de mon attention «, « régler les divers mouvements de ma figure «, « l'expression du plaisir «. Elle veut montrer à Valmont ici la rigueur de son apprentissage. Nous trouvons également le champ lexical du regard et de l'apparence avec les termes « dissimuler «, « yeux «, « regard «, « attention «, « air «, « expression «, « physionomie « : pour Merteuil, la vie sociale repose essentiellement sur la dissimulation car son but est de démasquer les autres sans se laisser pénétrer. Elle démontre ici au Vicomte que son comportement et sa conduite sont le fruit d'un travail sur sa propre apparence et que cette dissimulation est pour elle le seul moyen de rivaliser avec l'homme. Troisième paragraphe : Dès la première phrase de ce paragraphe, Merteuil nous montre que contrairement aux autres femmes de l'époque, elle a su penser par elle-même « je n'avais à moi que ma pensée «, ce qui est déjà un avantage pour elle, dissimuler la naïveté pour en apprendre d'avantage. Après une phase d'observation nous passons à une phase d'action : Merteuil semble avoir compris comment manipuler la société et compte maintenant jouer sur les apparences pour arriver à ses fins et démasquer les autres sans jamais « se laisser pénétrer «, il est maintenant temps pour elle de mettre à profit ce qu'elle a appris. La phrase « Munie de ces premières armes « composée d'un mot de vocabulaire relatif à la guerre nous montre bien que pour Merteuil la vie sociale et la réputation ne peuvent être faite que dans la violence et la lutte. Nous pouvons également relever les temps de l'imparfait qui exprime l'observation et celui du passé simple qui illustre son passage à l'action. Quatrième paragraphe : Dans ce dernier paragraphe, nous retrouvons le terme « travail « preuve qu'il n'est pas encore tout à fait terminé. En effet, une fois finit, ce travail sur elle-même lui permet d'analyser les autres grâce à cette maîtrise de soi. De nouveau les termes du regard et de l'apparence avec les termes « expression «, « physionomie «, et « coup d'oeil «. Merteuil finit de nous démontrer ici que la société est une lutte acharnée et que seules les personnes comme elle, ayant su profiter de leur condition, peuvent en tirer profit. Conclusion : Dans ce passage, la Marquise est telle une libertine, pensant par soi-même et se construisant ses propres règles et principes. Mais par cette mascarade, elle étouffe toute spontanéité car ne peut laisser apparaitre ce qu'elle pense réellement. Merteuil veut tout contrôler, jusqu'à son corps et son coeur pour avoir un pouvoir absolu. Mais bien quand prônant qu'elle est supérieure à toute cette société, elle a tout de même besoin de Valmont, tel un témoin, pour reconnaître son talent.

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