Liaisons dangereuses : Lettre 1

1. Présentation du texte    Cet extrait permet la découverte de la personnalité d'un des personnages, Cécile de Volange. A travers cette lettre, nous allons tâcher de démontrer que la stylisation ( quelque chose qui est simplifier à l'extrême ) de la forme de cette lettre est associée au caractère de la jeune fille. Outre de vous faire pénétrer d'emblée dans le roman à travers l'épisode des préparatifs du mariage de Cécile, cette lettre permet à Laclos de montrer le contraste saisissant entre le couvent et le monde et démontre ainsi l'éducation inapproprié que reçoivent les pensionnaires. Cécile paraît coupée de la réalité de la société dans laquelle elle doit vivre et dénuée d'esprits critiques. Laclos nous incite donc à réfléchir pour une nouvelle forme d'éducation pour les filles.    2. Idées principales    I°) Une ouverture de roman qui coïncide avec une entrée dans le monde    A) Une lettre essentiellement référentielle : Cécile se contente de raconter son quotidien ennuyant    1 paragraphe raconte le mode de vie de Cécile  ( l.2 ) Mode de vie puéril, occupations résumées aux "pompons" ou aux "parures"  Après 4 ans de couvent, elle ne reconnait que les parures de Tanville. Pointe de jalousie de la part de Cécile ( "la superbe [...] est venue" ) = Cécile est superficielle et envieuse. Personnage frivole  Manque de maturité, ne sait pas comment s'occuper intelligemment ( "pas encore 5h [...] à te dire" )(=ironie)  Oisiveté de Cécile ( "toujours sans rien faire" )  Beaucoup de gout pour les choses futiles ( admiration de sa chambre, de son secrétaire ... ) = Extase de connaître des choses simples  Cécile est restée une petite fille ( "a moi", "gronder", "Maman" )    B) Une nouvelle vie qui contraste avec le couvent    1ere lettre faussement banale, permet l'entrée de Cécile dans le monde = on a l'impression que Cécile est libre  Mais, elle est enfermée, surveillée par sa mère ( "Maman m'a dit que [ ... ] après-midi" ) ( "me dirai", "je devrais" )  Directives de sa mère, pseudo autonomie ( "harpe", "livre", "dessin" = "comme au Couvent" )  1ere lettre qui montre la richesse, le luxe de son nouveau milieu, l'échelle sociale à laquelle elle appartient mais aussi un huis-clos de la petite noblesse qui facilitera les intrigues et la mauvaises fortune des personnages    II°) Une lettre qui fait sourire aux dépens du personnage    A) Le portrait d'un personnage naïf    Naïveté qui atteint son apogée avec le cordonnier  Vivacité du style de Laclos qui met de récits dans ses lettres = ressemble à une pièce de théâtre  Cécile ignore qui est l'homme et pense que c'est son futur époux  Modalité interrogative ( "si c'était Monsieur ?" terme solennel, renforce le coté enfantin de Cécile )  Absence de sang froid + caractère émotif ( "main qui tremble" "cœur bat" )  Même la femme de chambre connait l'identité de ce monsieur et rigole de la naïveté de Cécile    B) Scène de comédie avec Cécile comme personnage ridicule    Sa vie au couvent ne l'a pas préparé à rencontrer des hommes ni les séduire  Cécile est un pantin, trop enfantine  "attraper" renvoi à sa naïveté, prise au piège dans une situation qu'elle ne comprend pas  Manque d'esprit critique, examen mauvais de l'homme en noir ( "tu juges combien je l'ai examiné" ) . Pourtant, son costume est trop simple pour être quelqu'un d'important.  Emotion qui devient ridicule de Cécile quand elle le voit et qu'il la complimente ( "charmante demoiselle" ), simple civilité du commerçant  Emoi important = tremblement, cherche fauteuil ( "trouvé" ), ellipse, elle s'assoit et devient rouge  L'homme se retrouve à ses pieds et elle interprète cela comme une demande en mariage. Scène amusante et embarrassante. Elle se lève et crie.  Eclatement de rire de sa mère, Cécile prend conscience de sa naïveté, elle est honteuse  Cette scène dépeint le cérémonial aristocratique, les codes d'usage et insiste sur le coté superficiel, frivole des relations entre les individus    III°) L'introduction de la critique du sort réservé aux jeunes filles sous l'ancien Régime    A) Critique de l'éducation    Cette scène n'a pas pour objectif de faire rire car elle est trop réaliste, permet une double vise critique en implicite. L'auteur critique et confirme l'absence de l'éducation au couvent puisque Cécile est dépourvue d'un esprit critique. Elle ne sait pas jugé par elle-même. Le caractère n'est pas formé alors qu'elle atteint l'âge adulte. Sa grande naïveté et le passage trop brusque à la liberté conduira le personnage à sa perte. La jeune fille est maintenue ignorante de tout jusqu'au mariage, dépendante du couvent et de ses parents. Elle sait qu'elle est fiancé mais n'a jamais vu son prétendant, elle n'a aucun choix dans son mariage. Cela montre sa méconnaissance du monde due au manque d'éducation des vraies choses de la vie.    B) Féminisme de Laclos    Parler de roman féministe relève de l'anachronisme puisque le mot n'a été inventé qu'en 1837 par Fourrier. Mais ce roman participe à une prise de conscience de la condition et de la psychologie féminine. En effet, au siècle des Lumières, c'est un thème de prédilection pour les encyclopédistes ou les penseurs progressistes. La femme fait partie de la société, et en vertu d'un principe de l'égalité inspiré par la réflexion humaine, elle devrait donc bénéficier de ses droits naturels.  Réel réflexion sur le statut de la femme  Laclos constate l'aliénation, au sens d'absence de libertés, engendrée par leur dépendance née de leur ignorance. Elles ne pourront donc jamais s'intégrer.  Dénonciation qui montre les lacunes de la société sur ce sujet.  L'une des premières formes de l'inégalité sociale entre l'homme et la femme résident dans la différence entre l'inégalité de l'éducation des femmes et des hommes.  Cécile a reçu une éducation au couvent. Education morale et religieuse qui leur a appris a obéir sans comprendre. ( "nous voila bien savante" )    C) Le blâme de la noblesse : un monde apparent et futile    CV = description de la vie  Le personnage nous fait entrevoir les rapports familiaux entre les parents et les enfants et les seules occupations du milieu aristocratique qui consistent à rire ou penser à leur toilette.  On constate que les liens qui unissent les parents aux enfants reposent sur des conventions.  Les mères n'élèvent pas leurs enfants, elles les mettent au couvent ou confiés à des précepteurs. Ces liens expliquent comment Cécile sera dupé.  PS important car il montre que l'enfant cache des choses à sa mère. En effet, elle ne doit pas être au courant de cette correspondance. Cette dépendance aux autres permettra de mettre en place sa dépendance envers Valmont.    (Les lettres de Cécile manifeste sa naïveté, sa spontanéité voire puérilité. Elle est ingénue, jeune. Ses troubles la montrent comme victime de la société.