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Libération

Publié le 11/02/2013

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Être libre semble signifier que l'on fait ce que l'on veut, en ce sens être libre serait ne rencontrer aucun obstacle, n'être limité par aucune autorité extérieure. Cependant, celui qui revendique son indépendance à l'égard de toute loi, de toute instance dominante, celui-ci ne se condamne-t-il pas à vivre seul en dehors de tout réseau social ? De plus, l'autorité peut désigner aussi une forme de puissance liée à un savoir, et en ce sens respecter une autorité c'est reconnaître les lois de la nature, c'est donc plutôt une manière de gagner sa liberté en se libérant de son ignorance. Finalement, être libre est-ce s'affranchir de toute autorité ou au contraire respecter ce qui fait autorité ? N'est-il pas utopique de vouloir se soustraire à toute loi sociale, morale ou naturelle ? Alors comment être libre ? Ne peut-on pas concilier la liberté et la nécessité ? Il faudra alors s'interroger sur la possibilité d'être son propre maître en exerçant son autorité sur soi-même et assumer ainsi sesresponsabilités. 1. La liberté comme indépendance à l'égard de toute autorité A. L'affranchissement de toute autorité comme absence de contrainte « Être libre c'est faire tout ce qui me plaît « : cette idée reçue renvoie à une notion de liberté comme possibilité de tout faire sans limite ni contrainte. Or, n'être déterminé par rien, c'est n'avoir même pas un motif de préférer telle ou telle chose. Mais cette liberté d'indifférence ne permet pas l'action. En effet, dans une fable de Buridan, un âne qui se trouvait à égale distance de deux mêmes picotins d'avoine finit par mourir de faim. L'absence de contrainte ne peut être qu'une condition négative d'une véritable liberté. La liberté comme sentiment immédiat de faire « tout ce qui me plaît «, c'est-à-dire l'idée d'une volonté absolument indéterminée, s'éprouve dans l'expérience du choix. La possibilité d'agir sans aucune raison plutôt qu'une autre est à son paroxysme dans l'idéed'acte gratuit. Ainsi, dans Les Caves du Vatican de Gide, Lafcadio cherche à se prouver l'absolu de sa liberté par un acte qui ne répond à aucune motivation : il va jeter du train où il se trouve un vieillard sans défense. Ainsi revendiquer sa liberté comme affranchissement par rapport à toute autorité, c'est vouloir poser sa liberté comme infinie et absolue. Mais est-ce seulement possible ? B. Une liberté comme absence de contrainte est-elle possible ? Mais suffit-il pour être libre de le vouloir ? Le désir de se prouver sa liberté n'est-il pas déjà un premier motif à l'acte de Lafcadio ? Le désir du meurtre n'est-il pas une raison inavouée ? Finalement, la liberté n'est-elle pas illusoire ? Le déterminisme est la doctrine métaphysique qui affirme que l'ensemble du réel est régi par des relations de cause à effet. Chaque phénomène serait déterminé par une cause, qu'elle soit physique, psychologique, sociale ou autre. Vouloir s'affranchir de toute autorité en résistant aux différents déterminismes par son libre arbitre est-il envisageable ? Le libre arbitre, comme possibilité de commencer une nouvelle série de ­phénomènes, se présente comme un principe irrationnel, un brin d'indétermination dans le monde. L'homme, en se croyant la seule exception qui n'obéit pas aux lois universelles de la nature, se prend pour « un empire dans un empire « selon Spinoza. Le libre arbitre ne serait qu'une illusion des « hommes qui se croient libres par cette seule cause qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés « (Spinoza, Éthique, III). Ainsi, s'affranchir de toute autorité, se poser au-delà de toute loi semble impossible car, qu'on en ait conscience ou non, on est toujours inscrit dans une forme de déterminisme. Faut-il en conclure que la liberté est impossible ? 2. Mais respecter l'autorité de certaines lois est compatible avec la liberté A. La liberté éclairée par l'autorité de la raison est supérieure à la liberté d'indifférence Pour Descartes, le monde est rationnel, il est dominé par l'autorité de la raison, et pourtant le l...

« Ainsi revendiquer sa liberté comme affranchissement par rapport à toute autorité, c'est vouloir poser sa liberté comme infinie et absolue.

Mais est-ce seulement possible ? B. Une liberté comme absence de contrainte est-elle possible ? Mais suffit-il pour être libre de le vouloir ? Le désir de se prouver sa liberté n'est-il pas déjà un premier motif à l'acte de Lafcadio ? Le désir du meurtre n'est-il pas une raison inavouée ? Finalement, la liberté n'est-elle pas illusoire ? Le déterminisme est la doctrine métaphysique qui affirme que l'ensemble du réel est régi par des relations de cause à effet.

Chaque phénomène serait déterminé par une cause, qu'elle soit physique, psychologique, sociale ou autre.

Vouloir s'affranchir de toute autorité en résistant aux différents déterminismes par son libre arbitre est-il envisageable ? Le libre arbitre, comme possibilité de commencer une nouvelle série de ­phénomènes, se présente comme un principe irrationnel, un brin d'indétermination dans le monde.

L'homme, en se croyant la seule exception qui n'obéit pas aux lois universelles de la nature, se prend pour « un empire dans un empire » selon Spinoza. Le libre arbitre ne serait qu'une illusion des « hommes qui se croient libres par cette seule cause qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés » (Spinoza, Éthique, III). Ainsi, s'affranchir de toute autorité, se poser au-delà de toute loi semble impossible car, qu'on en ait conscience ou non, on est toujours inscrit dans une forme de déterminisme.

Faut-il en conclure que la liberté est impossible ? 2. Mais respecter l'autorité de certaines lois est compatible avec la liberté A. La liberté éclairée par l'autorité de la raison est supérieure à la liberté d'indifférence Pour Descartes, le monde est rationnel, il est dominé par l'autorité de la raison, et pourtant le libre arbitre existe.

La possibilité de choisir, de se déterminer par sa volonté est possible.

L'homme selon Descartes a deux facultés : la volonté infinie qui peut tout vouloir, et un entendement limité.

Connaître, c'est faire porter la volonté à ce que présente l'entendement.

L'erreur est une précipitation de la volonté qui affirme comme vrai ce qui n'est pourtant pas clair et distinct. La liberté a plusieurs degrés.

Le plus bas correspond à la liberté d'indifférence, c'est-à-dire une liberté qui n'a aucune raison de faire un choix plutôt qu'un autre.

Le plus haut degré est celui de la liberté éclairée, c'est-à-dire. »

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