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La liberté doit-elle se conquérir ?

Publié le 31/10/2010

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Mais si la liberté est une donnée, comment se fait-il que tous les Hommes ne soient pas libres ?  Dans ce sens, la liberté ne serait-elle pas plutôt une conquête ?      

« hommes se trompent en ce qu'ils se croient libres: la liberté du libre arbitre est une croyance qui provient del'ignorance des causes par lesquelles nous sommes déterminés dans nos actes.

Autrement dit, la conscience de laliberté peut apparaître comme une donnée illusoire: ce qui est donné, de façon non explicite, c'est l'ensemble desdéterminismes qui pèsent sur l'existence humaine. Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'une volonté infiniment libre, mais privée de raison, est une volontéperdue.

Plus nous connaissons, plus notre liberté est grandie et fortifiée.

Si nous développons notre connaissanceau point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînement rationnel des causes et des effets, nous saisirons d'autantmieux la nécessité qui fait que telle chose arrive et telle autre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors quetel autre ne viendra jamais à l'existence.

Pour Spinoza, une chose est libre quand elle existe par la seule nécessitéde sa propre nature, et une chose est contrainte quand elle est déterminée par une autre à exister et à agir.

Ausens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissance absolue de la réalité, et qu'il la fait être etexister suivant sa propre nécessité.

Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la liberté n'est pas dans un libredécret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir en fonction de notre propre nature.

L'homme n'est pasun empire de liberté dans un empire de nécessité.

Il fait partie du monde, il dispose d'un corps, d'appétits et depassions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce et s'exprime en nous, tant pour sa propre conservationque pour la nôtre.

Bien souvent nous croyons être libres, alors que nous ne faisons qu'être mus, par l'existence decauses extérieures :la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent de notre éducation, de notre passé, de notreculture.

Nul homme n'étant coupé du milieu dans lequel il vit et se trouve plongé, nous sommes nécessairementdéterminés à agir en fonction de causes extérieures à notre propre nature.

"Telle est cette liberté humaine que tousles hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs, etignorants des causes qui les déterminent." B.

La connaissance du déterminisme comme condition de possibilité de conquête de la liberté. La remise en cause de cette certitude psychologique ne signifie par pour autant qu'il faille abandonner l'idée deliberté.

Au contraire, on peut comprendre la mise en évidence du déterminisme subi par l'homme comme un travailpréalable nécessaire à sa libération.

Autrement dit, on peut comprendre la sociologie et les sciences humaines engénéral comme un effort critique afin d'assurer à l'homme une liberté qui soit autre chose qu'une illusion.

C'est direque la liberté apparaît ici comme la fin d'une conquête.

Cette conquête réside dans le processus de libération, etimplique une lutte de la raison pour reprendre le terrain conquis par les préjugés, l'ignorance et l'idéologie. 3.

La liberté est à la fois donnée et ordonnée. A.

La liberté comme donnée déduite du fait de la raison. Si l'on veut assurer la possibilité de cette conquête, il importe de prouver la possibilité même d'une liberté quiéchappe au déterminisme.

Autrement dit, la question est de savoir si l'on peut dépasser la simple preuvepsychologique de la liberté pour véritablement fonder sa certitude.

On peut répondre par l'affirmative à cettequestion en mettant en évidence, avec Kant (Critique de la raison pratique), la certitude de la libertétranscendantale.

La conscience de la loi morale, comme fait de la raison même, implique en effet cette libertétranscendantale.

En d'autres termes, la liberté est une donnée certaine de la nature humaine que l'on peut prouverindirectement à partir de la conscience morale: si la raison dit «tu dois», elle dit nécessairement en même temps «tupeux». Demanderais-je pourquoi « je dois », je ramènerais alors l'obligation morale à une obligation conditionnelle qui ne vaudrait que relativement à autre chose de posé.

Kant ne peut admettre que le devoir puisse être déterminé par des conditions empiriques.

Le devoir a sa source dans la raison et se définit, en dehors de tout rapport à desmobiles sensibles ou à des situations particulières.

Il prend la forme d'une loi rationnelle.

D'une part, cette lois'impose au sujet comme une obligation absolue, cad impérieuse et inconditionnelle.

Elle constitue donc un impératifcatégorique qui se distingue des impératifs hypothétiques de l'habileté et de la prudence.

D'autre part, dans saforme, elle se réduit à un pur jugement : « tu dois », indépendamment de ce sur quoi elle porte.

La loi ne peut, en effet, être catégorique que dans la mesure où elle reste libre de tout contenu. Ainsi donc, la raison ne nous prescrit aucune obligation concrète du type : « Dans tel cas, tu dois faire ceci ».

Mais elle nous prescrit d'obéir aux règles qui peuvent, sans contradiction, prendre la forme d'une loi universelle.

On peut,par conséquent, dire qu'il n'y a qu'une seule formule du devoir : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.

» (« Fondements de la métaphysique des moeurs »).

Par maxime il faut entendre le principe subjectif du vouloir, cad celui qui détermine intérieurement la volonté agissante.

Cette formule permet de reconnaître dans tous les cas et sans hésitation son devoir.

Si je medemande par exemple si une promesse trompeuse est conforme au devoir, « le moyen de m'instuire le plus rapidement, tout en étant infaillible, est de me demander à moi-même : accepterais-je bien avec satisfaction quema maxime (de me tirer d'embarras par une fausse promesse) dût valoir comme une loi universelle (aussi bien pourmoi que pour les autres) ? [...] Je m'aperçois bientôt ainsi que, si je peux bien vouloir le mensonge, je ne peux enaucune manière vouloir une loi universelle qui commanderait de mentir : en effet, selon une telle loi, il n'y auraitplus à proprement parler de promesse. » (idem) .

La raison en est que si tout le monde mentait, on ne croirait plus aux promesses de personne.

Par conséquent la maxime qui me pousse à faire une fausse promesse, « du moment qu'elle serait érigée en loi universelle se détruirait nécessairement elle-même. ». »

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