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Liberté et égalité sont-elles compatibles ?

Publié le 22/02/2004

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Chaque individu promet d'obéir à la « volonté générale «. La « volonté générale « est ce qu'il y a de commun dans toutes les volontés. Par exemple, au moment où un groupe d'individus veut s'associer, il existe en chacun de ses futurs membres une volonté commune : créer cette association, quelles que soient par ailleurs leurs volontés particulières et différentes, singulières. En promettant d'obéir à la « volonté générale «, je ne promets en fait que d'obéir à moi-même, qu'à une partie de ma volonté, qui se trouve coïncider avec celle des autres. Sans doute, en obéissant à la « volonté générale «, ne réaliserai-je pas toutes mes volontés, je ne satisferai pas tous mes intérêts. Mais je me réaliserai que ce que je veux, que mes intérêts. En aucun cas je ne serai soumis à la volonté d'un autre. Bref, je resterai libre. « Tant que les sujets ne sont soumis qu'à de telles conventions, ils n'obéissent à personne, mais seulement à leur propre volonté. « En obéissant à la loi, qui n'est qu'une déclaration de la « volonté générale «, je perds ma liberté naturelle de faire tout ce que je veux ou plus précisément tout ce que je peux , étant donné la force des autres qui peuvent s'opposer à mes projets.

La liberté et l'égalité sont compatoibles et nécessaires l'une à l'autre. C'est la liberté des autres qui rend la mienne possible. Pour être libres, il ne faut être des égaux. Mais, si nous sommes tous égaux, ma liberté s'arrête où commence celle d'autrui. Or, une liberté limitée n'a pas de sens. Donc égalité et liberté sont incompatibles.

  • I) Liberté et égalité sont indissociables.

a) Egalité comme condition de la liberté. b) L'égalité n'est pas l'uniformité. c) La République.

  • II) En limitant la liberté, l'égalité la supprime.

a) Incompatibilité entre liberté et égalité. b) L'égalité supprime la liberté des meilleurs. c) L'Aristocratie contre la démocratie.

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« En règle générale, la loi et la nature se contredisent.

D'un point de vue naturel, le plus grand des maux est desubir l'injustice et non pas de la commettre.

Pour la loi, il ne faut pas commettre l'injustice.

Les lois sont ainsiétablies par les faibles - et pour eux - en vue de se protéger des débordements de force des plus puissants.C'est du point de vue des faibles que la loi décrète ce qui est digne d'éloge ou au contraire blâmable.

Lanotion d'égalité dans la justice obéit au même principe : la même loi pour tous, en établissant une égalité parle bas.

Quiconque n'agit pas comme le fait et le veut la multitude est puni par la loi.

Au contraire, la naturemontre qu'il est juste que le supérieur l'emporte sur l'inférieur, et le plus capable sur le moins capable.

Lanature est le siège d'une lutte de forces, où la plus puissante est destinée à l'emporter et à dominer.

Lesbâtisseurs d'Empires n'ont pas autrement agi, en pillant, massacrant, pour s'approprier et dominer.

Lasoumission à la justice égalitaire est donc le fait des faibles, qui craignent les puissants et sont incapables dedominer. "Certes, ce sont les faibles, la masse des gens, qui établissent les lois, j'en suis sûr.

C'est donc en fonctiond'eux-mêmes et de leur intérêt personnel que les faibles font les lois, qu'ils attribuent des louanges, qu'ilsrépartissent des blâmes.

Ils veulent faire peur aux hommes plus forts qu'eux et qui peuvent leur êtresupérieurs.

C'est pour empêcher que ces hommes ne leur soient supérieurs qu'ils disent qu'il est vilain, qu'il estinjuste, d'avoir plus que les autres et que l'injustice consiste justement à vouloir avoir plus.

Car, ce qui plaîtaux faibles, c'est d'avoir l'air d'être égaux à de tels hommes, alors qu'ils leur sont inférieurs. Et quand on dit qu'il est injuste, qu'il est vilain, de vouloir avoir plus que la plupart des gens, on s'exprime ense référant à la loi.

Or, au contraire, il est évident, selon moi, que la justice consiste en ce que le meilleur aitplus que le moins bon et le plus fort plus que le moins fort.

Partout il en est ainsi, c'est ce que la natureenseigne, chez toutes les espèces animales, chez toutes les races humaines et dans toutes les cités ! Si le plus fort domine le moins fort et s'il est supérieur à lui, c'est là le signe que c'est juste. De quelle justice Xerxès s'est-il servi lorsque avec son armée il attaqua la Grèce (1), ou son père quand il fitla guerre aux Scythes ? Et encore, ce sont là deux cas parmi des milliers d'autres à citer ! Eh bien, Xerxès etson père ont agi, j'en suis sûr, conformément à la nature du droit - c'est-à-dire conformément à la loi, oui, parZeus, à la loi de la nature -, mais ils n'ont certainement pas agi en respectant la loi que nous établissons,nous ! Chez nous, les êtres les meilleurs et les plus forts, nous commençons à les façonner, dès leur plus jeune âge,comme on fait pour dompter les lions ; avec nos formules magiques et nos tours de passe-passe, nous enfaisons des esclaves, en leur répétant qu'il faut être égal aux autres et que l'égalité est ce qui est beau etjuste.

Mais, j'en suis sûr, s'il arrivait qu'un homme eût la nature qu'il faut pour secouer tout ce fatras, leréduire en miettes et s'en délivrer, si cet homme pouvait fouler aux pieds nos grimoires, nos tours de magie,nos enchantements, et aussi toutes nos lois qui sont contraires à la nature - si cet homme, qui était unesclave, se redressait et nous apparaissait comme un maître, alors, à ce moment-là, le droit de la naturebrillerait de tout son éclat." PLATON, Gorgias, 483b-484a, trad.

Canto, Garnier-Flammarion, 1987, pp.

212-213. (1) allusion à la seconde guerre médique conduite par Xerxès, roi des Perses, qui envahit la Grèce en 480 av.JC L'égalité fausse le jeu de la libertéLa liberté n'est donnée mais à conquérir.

Comme le montre Thomas Hobbes, je ne suis vraiment libre quelorsque les autres ne le sont pas.

Les rapports de maîtrise et de servitude montrent bien que liberté et égalitésont incompatibles.

Pour qu'il y ait des maîtres oisifs, il faut des esclaves au travail.

Si nous sommes touségaux, ce n'est que parce que la loi protège les faibles et brime les forts.

L'égalité est contre-nature.

Lanature nous montre partout l'inégalité.

L'égalité est une injustice antinaturelle qui fait en sorte que la majoritédes faibles domine les autres.

[Rawls: égalité et liberté] Rawls : Je présenterai maintenant, sous une forme provisoire, les deux principes de la justice sur lesquels se ferait un accord dans la position originelle.

[...]En premier lieu : chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de libertés de base. »

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