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Liberté, fatalisme et déterminisme

Publié le 24/07/2004

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Par quoi l'on voit que le fatalisme, qui postule que la destinée de chacun est fixée d'avance, dérive des pratiques superstitieuses de la divination. « Le sage [...] se moque du destin, dont certains font le maître absolu des choses. « Épicure, Lettre à Ménécée, Ille s. av. J.-C. Zénon de Cittium « fouettait un esclave qui avait volé; et comme celui-ci lui dit : "II était dans ma destinée de voler", il répondit : "Et aussi d'être battu." « Anecdote rapportée par Diogène Laërce (Ille s. apr.

Le fatalisme et la liberté * Evénements dans leurs moindres implications sont dirigés de manière inéluctable et sans lois précises et définitives --> Efforts humains vains et inutiles. * Leibniz parlait d’ « argument du paresseux «; en effet pourquoi s’escrimer, si ce qui doit advenir, adviendra nécessairement. De plus, le fatalisme porte sur l’extériorité et non sur l’intériorité de nos actes.

« 1927 par Heisenberg – ont parfois été interprétées comme une remise en cause du principe du déterminisme.

Il esten effet impossible de prévoir la trajectoire d'un électron : plus est calculée avec précision sa position, moins il estpossible de calculer sa vitesse et réciproquement.

On a pu ainsi parler d'un « libre-arbitre » de l'électron.

Il fauttoutefois remarquer que la limite de la prévisibilité ici ne résulte pas d'un défaut de notre connaissance.

Elle est aucontraire posée par elle : les relations d'incertitude constituent une loi physique, dont la formule se vérifie toujours.Néanmoins, une telle découverte a ouvert une période de crise dans le monde de la science contemporaine etpermis des discussions fécondes.

Si le déterminisme reste et demeure un principe épistémologique et heuristiqueindépassable, son affirmation comme principe ontologique absolu relève en fait d'une métaphysique qui s'ignoreparfois elle-même.

Car il faut sortir de ce monde pour pouvoir prendre sur lui un point de vue qui en embrasse latotalité.

Un tel point de vue ne pourrait être que celui de Dieu.Comment, dès lors, tenter de comprendre les rapports du déterminisme et de la liberté ? Faut-il, comme le suggère,par exemple, le philosophe et physicien Karl Popper, introduire une dose d'indéterminisme dans la nature, et défendrel'idée d'une liberté restreinte dans un monde ouvert ? Ou bien faut-il penser, avec Engels que la liberté résulte moinsd'une « indépendance rêvée à l'égard des lois de la nature » que d'une connaissance des déterminismes, seulecapable d'accroître notre pouvoir d'action ?Déterminisme et liberté sont en réalité non seulement compatibles, mais encore en quelque façon garants l'un del'autre.

D'autant plus libre est notre jugement – et l'action qui en découle – qu'il est déterminé, c'est-à-dire fondéen raison.

Descartes, on s'en souvient, fait de la liberté d'indifférence le plus bas degré de la liberté.Cependant Descartes affirme au même moment que nous avons un libre-arbitre, c'est-à-dire une volonté libre, querien ne saurait contraindre, pas même l'évidence, ce dont le pouvoir de douter, y compris des vérités les plusassurées, témoigne suffisamment.

C'est que le pouvoir de juger suppose que le sujet puisse prendre une distance àl'égard de l'objet.

Admettre la nécessité suppose qu'elle soit reconnue, et pour qu'elle soit reconnue, il faut d'abordque nous puissions en être distincts.

C'est cette distinction que pose toute conscience entre elle et le monde,autrement dit cette transcendance par rapport au monde qui fait de l'homme un sujet libre, et non pas seulement unobjet. SUPPLEMENT: « Un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté parl'expérience.

» POPPER L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succès scientifique ouvreplus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'il n'y a rien qui vaillevraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences commel'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie de l'histoire de Marxpeuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper, dans « Logique de la découverte scientifique »propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifiqued'une théorie.

Il écrit : «C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère dedémarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisse être choisi, une fois pourtoutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'il puisse être distingué, aumoyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de la science empirique doitpouvoir être réfuté par l'expérience.

»A l'époque de Popper, on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines, c'était lecaractère empirique de sa méthode.

Autrement dit, en multipliant les observations et les expériences, le savant entirait, en vertu du fameux principe d'induction, des lois qu'il considérait comme nécessaires et universellementvalides.

Partant de là, les néopositivistes soutenaient que tout ce qui n'est pas vérifiable est « métaphysique » etdoit être éliminé de la science.

Or, comme le souligne Popper, l'induction, qui consiste à inférer une règle universelleà partir d'une multitude de cas particuliers et donc des théories à partir d'énoncés singuliers vérifiés par l'expérience,est une démarche logiquement inadmissible : « Peu importe le grand nombre de cygnes blancs que nous puissionsavoir observé, il ne justifie pas la conclusion que tous les cygnes sont blancs.

»Aussi Popper affirme-t-il qu'aucune théorie n'est jamais vérifiable empiriquement et il distingue trois exigencesauxquelles devra satisfaire ce qu'il appelle un « système empirique » ou scientifique : « Il devra, tout d'abord, êtresynthétique, de manière à pouvoir représenter un monde possible, non contradictoire.

En deuxième lieu, il devrasatisfaire au critère de démarcation, c'est-à-dire qu'il ne devra pas être métaphysique mais devra représenter unmonde de l'expérience possible.

En troisième lieu, il devra constituer un système qui se distingue de quelque autremanière des autres systèmes du même type dans la mesure où il est le seul à représenter notre monde del'expérience.

»La troisième exigence est la plus décisive.

Comment, en effet, reconnaître le système qui représente notre mondede l'expérience ? La réponde de Popper est la suivante : par le fait qu'il a été soumis à des tests et qu'il y a résisté.Cela signifie qu'il faut appliquer une méthode déductive.

En d'autres termes, si nous ne pouvons exiger des théoriesscientifiques qu'elles soient vérifiables, nous pouvons exiger d'elles qu'elles soient mises à l'épreuve.

Il s'agit pourcela de déduire de la théorie examinée des énoncés singuliers ou « prédictions » susceptibles d'être facilementtestés dans l'expérimentation.

Une théorie qui ne résiste pas aux tests sera dite « falsifiée » ou « réfutée » parl'expérience.

Si elle passe l'épreuve des tests, elle sera considérée comme provisoirement valide jusqu'à ce qu'elleéchoue à des tests ultérieurs ou qu'une théorie plus avantageuse apparaisse.Ainsi alors que, jusqu'ici, une théorie était considérée comme vraie parce qu'elle était confirmée par de nombreusesobservations et expérimentations, c'est aux yeux de Popper la « falsifiabilité » ou la possibilité d'être falsifié parl'expérience, qui permettra de faire le tri entre les énoncés scientifiques et ceux qui ne le sont pas : « Un systèmefaisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

». »

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