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La liberté se limite-t-elle au pouvoir de dire non ?

Publié le 01/10/2005

Extrait du document

La liberté est le pouvoir de dire non peut donc induire une liberté existentielle. Ainsi conscience et liberté sont une seule et même chose.   Saint Thomas d'Aquin  L'homme est libre : sans quoi conseils, exhortations, préceptes, interdictions, récompenses et châtiments seraient vains. Pour mettre en évidence cette liberté, on doit remarquer que certains êtres agissent sans discernement, comme la pierre qui tombe, et il en est ainsi de tous les êtres privés du pouvoir de connaître. D'autres, comme les animaux, agissent par un discernement, mais qui n'est pas libre. En voyant le loup, la brebis juge bon de fuir, mais par un discernement naturel et non libre, car ce discernement est l'expression d'un instinct naturel (...). Il en va de même pour tout discernement chez les animaux. Mais l'homme agit par jugement, car c'est par le pouvoir de connaître qu'il estime devoir fuir ou poursuivre une chose. Et comme un tel jugement n'est pas l'effet d'un instinct naturel, mais un acte qui procède de la raison, l'homme agit par un jugement libre qui le rend capable de diversifier son action.

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Cherchez d'abord en quel sens on peut dire que la liberté consiste en un "pouvoir de dire non" : être libre, c'est en un sens courant être en mesure de se déterminer seul , montrez donc d'abord que cela signifie une indépendance, c'est-à-dire le pouvoir de dire non en particulier à une loi ou une règle que je n'ai pas choisie, capacité de dire non au pouvoir et à l'influence d'autrui. Cependant une telle liberté semble n'être que négative : elle permet sans doute de ne plus se sentir contraint, mais elle ne constitue pas encore une liberté au sens positif d'une liberté d'action. Montrez alors qu'à l'indépendance il faut sans doute ajouter l'autonomie, capacité à se déterminer et à agir par soi-même. Mais celle-ci suppose alors aussi d'autres exigences...

 

Approche problématique

« Dire non « signifie refuser ce que l'autre nous propose ou nous impose, s'opposer à une autre volonté que la sienne. Dire non ‘est exprimer un sentiment personnel, dire non peut être vu comme une affirmation existentialiste: si je m'oppose à autrui c'est que je possède ma propre individualité. Pour Sartre, l'homme est un choix. Pour Kant  « la liberté est une propriété de la volonté de tous les êtres raisonnables « . Ainsi lorsque je m'oppose à une autre volonté, ne puis je pas affirmer que je suis libre en exprimant la mienne?  La liberté se prouve en se réalisant, lorsque l'homme réalise sa personnalité à travers les évènements du monde, au lieu de les subir du dehors.

Cependant il semble étonnant qu'un simple mot puisse prouver toute ma liberté. Comment puis je être sûr que le simple fait de refuser quelque chose prouve qu'il s'agisse de l'expression de ma volonté?

« puis je dire que je le refuse lorsque l'on me le propose parce que je l'ai choisi en totale liberté ou parce que apassivité fait que je ma plie à mon conditionnement? Comment puis je affirmer qu'un « non » peut être l'expressionde ma volonté sans risquer de céder un laisser aller instinctif? NietzscheEn contemplant une chute d'eau, nous croyons voir dans les innombrables ondulations, serpentements, brisementsdes vagues, liberté de la volonté et caprice ; mais tout est nécessité, chaque mouvement peut se calculermathématiquement.

Il en est de même pour les actions humaines ; on devrait pouvoir calculer d'avance chaqueaction, si l'on était omniscient, et de même chaque progrès de la connaissance, chaque erreur, chaque méchanceté.L'homme agissant lui-même est, il est vrai, dans l'illusion du libre arbitre ; si à un instant la roue du monde s'arrêtaitet qu'il y eût là une intelligence calculatrice omnisciente pour mettre à profit cette pause, elle pourrait continuer àcalculer l'avenir de chaque être jusqu'aux temps les plus éloignés et marquer chaque trace où cette roue passeradésormais.

L'illusion sur soi-même de l'homme agissant, la conviction de son libre arbitre, appartient également à cemécanisme, qui est objet de calcul. III Dire non et choisir de dire non A- En fait, la liberté ne consiste pas dans ce qu'on fait, mais dans la manière dont on le fait.

La liberté est uneattitude, celle de l'homme qui se reconnaît dans sa vie, qui approuve l'histoire du monde et des évènements.

C'estpourquoi la liberté consiste souvent à "changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde", à s'adapter à l'évolution et àl'ordre des choses Lavelle , La puissance du Moi "La liberté n'est pas un choix entre deux action; c'est une attitude de tout l'être par laquelle il se choisit lui même." B- Ainsi, le fait de dire non n'est pas en soi une manifestation de ma liberté, cela dépendra des motivations de cerefus.

Si je dis non, cela doit venir de choix volontaires et non pas de contraintes.

On peut donc exprimer sa libertépar un consentement ou par un refus tant que les motivations de ces choix sont purement des expressions de mavolonté et non de contraintes.

HegelOn dit volontiers : mon vouloir a été déterminé par ces "mobiles", circonstances, excitations et impulsions.

Laformule implique d'emblée que je me sois ici comporté de façon passive.

Mais, en vérité, mon comportement n'a pasété seulement passif ; il a été actif aussi, et de façon essentielle, car c'est mon vouloir qui a assumé tellescirconstances à titre de mobiles, qui les fait valoir comme mobiles.

Il n'est ici aucune place pour la relation decausalité.

Les circonstances ne jouent point le rôle de causes et mon vouloir n'est pas l'effet de ces circonstances.La relation causale implique que ce qui est contenu dans la cause s'ensuive nécessairement.

Mais, en tant queréflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances.

Dans la mesure où l'homme allègue qu'ila été entraîné par des circonstances, des excitations, etc., il entend par là rejeter, pour ainsi dire, hors de lui-mêmesa propre conduite, mais ainsi il se réduit tout simplement à l'état d'essence non-libre ou naturelle, alors que saconduite, en vérité, est toujours sienne, non celle d'un autre ni l'effet de quelque chose qui existe hors de lui.

Lescirconstances ou mobiles n'ont jamais sur les hommes que le pouvoir qu'il leur accorde lui-même.. »

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